Les actualités LGBTQI+ du mois d'août 2023

La fin de la période estivale est déjà arrivée. L’heure de reprendre le chemin du travail ou des études s’approche si elle n’est pas déjà d’actualité pour certaines et certains d’entre vous. L’occasion pour nous de vous souhaiter bon courage pour cette reprise en espérant qu’elle se déroule pour le mieux.

Revenant sur les actualités LGBTQI+ du mois d’août 2023 qui vient de toucher à sa fin, nous avons, comme toujours, sélectionné les actualités arc-en-ciel qui semblaient les plus pertinentes à vous relayer.

Drapeau-LGBT Actualités LGBTQI+ août 2023

Sur ce, profitez bien de cette rentrée et des températures encore clémentes. Nous vous souhaitons une agréable lecture de cet article des actualités LGBTQI+ du mois d’août 2023.

Élection problématique pour l’association des policiers LGBTQI+ FLAG!

Un nouveau scandale lié aux forces de l’ordre françaises a éclaté : l’association FLAG! des policiers LGBTQI+ vient d’élire son nouveau président. Le problème est que ce dernier est malheureusement à l’opposé de ce que l’on pouvait souhaiter.

Michel Leguéret est le nouveau président élu de l’association, nommé par son conseil d’administration. Le problème est qu’il est une figure connue pour ses prises de position située à l’extrême droite de l’échiquier politique avec son soutien notable au candidat Eric Zemmour lors la dernière élection présidentielle. Il est également président de l’ASER (Alliance Souverainiste de l’Estuaire de la Rance), une association composée principalement de membres du Front National.

Une lettre ouverte adressée à l’association par 15 signataires dont les membres fondateurs de l’entité et plusieurs policiers met en lumière l’incohérence et les dérives posées par cette nomination.

Les signataires jugent «inacceptable que l’association militant depuis 22 ans pour l’inclusion et la diversité, portant des valeurs humanistes et laïques puisse élire, en son sein, un président défendant des valeurs contraires aux droits essentiels des personnes LGBTQI+, à la lutte contre les LGBTphobies et le racisme». Ils appellent dans cette lettre à «l’éveil des consciences, une mobilisation sans faille des policiers pour un grand sursaut républicain» et demandent la démission immédiate du président récemment nommé ainsi que celle des membres du conseil d’administration de l’association qui l’ont soutenu.

Autre polémique autour de cette affaire concernant le président sortant Johan Cavirot. Ce dernier, suite à l’élection de Michel Leguéret, aurait créé un site internet proposant aux sociétés des formations avec, comme clients précédents, l’association FLAG!, le Ministère des Armées ainsi que le Ministère de l’Intérieur. Un conflit d’intérêt ou une fraude mise en avant par des adhérants de l’association FLAG!, et venant ternir la confiance en cette entité.

Le principal pointé du doigt nie officiellement sa volonté d’avoir voulu devenir président de l’association FLAG! mais également ses liens avec Eric Zemmour. Il finira par déposer sa démission de son nouveau poste de président le 27 août, malgré le fait qu’il restera au sein du conseil d’administration de l’entité. Son successeur n’a pas encore été nommé à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Drag Race 2 France : la finale au Grand Rex

La scène était inondée de glamour, d’éclats et d’audace lors de la finale très attendue de la deuxième saison de Drag Race France. Cet événement a marqué un tournant significatif pour la télévision française, en propulsant l’art du drag au premier plan de la culture populaire et en créant un espace d’expression pour les personnes LGBTQI+ l’espace d’une soirée.

L’émission, qui met en avant des artistes drag talentueux et charismatiques, a captivé un large public tout au long de la saison. La finale, cependant, a apporté une dose encore plus intense de créativité et de compétition, avec des performances époustouflantes et des moments empreints d’émotion. La finale a couronné une nouvelle reine du drag : Keiona. Mais au-delà de la gagnante de cette seconde saison, c’est toute la communauté drag qui a célébré cette victoire.

Drag Race France ne se limite pas seulement à divertir : en exposant les défis, les expériences et les triomphes des participants, l’émission a également ouvert d’importants débats sur la représentation queer à la télévision française. L’une des contributions les plus marquantes de Drag Race France est sa capacité à faire assimiler à son public des informations autour de l’identité de genre et ses expressions diverses et variées. Cette émission offre une opportunité d’élargir les horizons culturels et de remettre en question certains stéréotypes toujours présents en France.

En résumé, la finale de la deuxième saison de Drag Race France a fait bien plus que couronner une gagnante : elle marque un précédent important pour la télévision française. En défiant les normes et en offrant une visibilité accrue à la diversité LGBTQI+, cette émission a ouvert la voie à un avenir télévisuel plus inclusif et respectueux de la singularité de chaque individu.

Le collectif La Baudrière expulsé de son squat à Montreuil

Le mardi 22 août à 6h du matin a eu lieu l’expulsion du collectif La Baudrière habitant un immeuble de Montreuil depuis 2021. D’importants effectifs ont été mobilisés avec notamment des policiers de la BAC, de la Brav-M ainsi que de la BRI.

Le collectif occupait les lieux depuis novembre 2021 mais venait d’être officiellement «expulsable» aux yeux de la loi. Il aura fallu 24 heures aux forces de l’ordre pour faire de cette possibilité une réalité. Les occupants ont tenté de résister tant bien que mal pour éviter de quitter les lieux, et 44 personnes ont été mises en garde à vue. Le timing est cependant remis en cause par le collectif qui devait accueillir dans les jours qui ont suivi leur expulsion le festival écologique «Les Digitales». Certaines personnes parlent d’une opération visant à minimiser la médiatisation de leurs combats.

Deux femmes lesbiennes avec motifs peinture arc-en-ciel sur bras

Des personnes se sont rassemblées sur la place de la République afin de soutenir le collectif qui se définit comme «squat anarcha-féministe TransPédéGouine». Plus d’informations disponibles directement sur leur site.

Les femmes trans bannies des compétitions d’échecs féminines

Les femmes trans seront désormais bannies des compétitions féminines. C’est la décision qu’a prise la Fédération Internationale Des Échecs (FIDE) et qui a entraîné une vague de critiques sur la scène internationale.

Dans un communiqué publié le 14 août, la FIDE restreint les possibilités pour les femmes trans de participer aux compétitions féminines avec de nouvelles règles. Ces dernières mentionnent les nouveautés suivantes : «dans le cas où le sexe a été changé d’homme à femme, la joueuse n’a pas le droit de participer aux épreuves pour femmes, jusqu’à ce qu’une nouvelle décision de la FIDE soit prise». La FIDE précise qu’elle ne reconnaîtra l’identité de genre d’un individu que si «elle est cohérente avec l’identité qu’elle entretient dans sa vie en dehors des échecs, et qu’elle a été confirmée par les autorités nationales par un changement légal et formel» en plus d’ajouter que «le changement de sexe «ne peut être effectué que si une preuve pertinente du changement est fournie». Il faudra donc attendre potentiellement plusieurs années pour ces femmes trans qui ne sont pas reconnues, et ces dernières devront se rabattre sur les compétitions mixtes.

Bien évidemment, de nombreuses associations et défenseurs des droits des personnes LGBTQI+ ont critiqué cette décision qui arrive en même temps que de nombreuses remises en question du statut des femmes trans dans le sport. Beaucoup de questions concernent les arguments mis en avant comparé aux autres disciplines. Là où une différence biologique entre les hommes et les femmes résulte en un avantage certain dans des sports très physiques, l’identité de genre d’une personne ne semble pas accorder des avantages quelconques dans les disciplines des échecs. La Fédération française, au même titre que nos voisins allemands, ont décidé de ne pas appliquer ces changements. Il est certain que cette décision divise dans le monde des échecs. Nous vous tiendrons au courant si des informations pertinentes suivent dans les semaines et mois à venir.

Une américaine tuée par balle pour un drapeau arc-en-ciel

Nous avons récemment appris qu’une américaine nommée Laura Ann Carleton âgée de 66 ans et propriétaire d’une boutique de vêtements dans le comté de San Bernardino en Californie, est décédée par balle. La raison qui a poussé l’homme à tirer : elle a accroché un drapeau arc-en-ciel qui n’était pas à son goût.

Vendredi 18 août, et alors qu’elle tenait son magasin, l’homme en question a décidé de s’arrêter et créer une scène en arrachant le drapeau. Questionné sur son besoin de faire cela par la propriétaire, il a répondu tout d’abord par des propos LGBTphobes. Laura Ann Carleton, reposant la question, obtiendra en second lieu deux balles dans la poitrine.

L’homme s’est enfuit directement après avoir tiré, avant d’être retrouvé et abattu par les forces de l’ordre lors d’un échange armé. La victime Laure Ann Carleton ne s’identifiait pas comme personne queer, mais était connue pour soutenir les personnes LGBTQI+. Bridget Everett, l’actrice de la série Somebody Somewhere et proche de la défunte, a notamment publié sur son compte Instagram un message de soutien tout en pointant du doigt la direction prise dans le pays et les conséquences que cela peut avoir concrètement : «cette rhétorique anti-LGBTI+ a un prix. Son mari Bort, ses filles, amis et la communauté sont dévastés. Tout cela pour quoi ?».

États-Unis : la Croix-Rouge supprime les restrictions de don du sang pour les hommes homosexuels

La Croix-Rouge américaine a décidé de lever les restrictions de don du sang pour les hommes homosexuels à partir du 7 août dernier. Ce changement suit les règles sanitaires du pays ayant changé récemment pour les autres entités médicales.

Don du sang personne allongée donnant sang compressant boule anti-stress

Tout comme on pouvait l’observer en France, les hommes homosexuels étaient fortement incités à ne pas donner leur sang avec notamment une période d’abstention de relations intimes demandée d’à minima 3 mois, et aucun changement de partenaire durant cette période. Les modifications américaines se sont voulues assouplies et uniformes pour toutes et tous, avec notamment la disparition de critères liés au genre ou à l’orientation sexuelle. Chaque potentiel donneur sera désormais évalué selon des critères individuels de risque.

Ce changement arrive à un moment où les États-Unis, tout comme beaucoup de pays, rapportaient manquer cruellement de donneurs de sang. Il n’est pas non plus marginal lorsque l’on sait que la Croix-Rouge est l’une des principales entités à fournir du sang dans le pays : 40% des donations passent par celle-ci.

Brésil : les auteurs de propos homophobes sont désormais sujets à une peine d’emprisonnement

Au Brésil, la Cour Suprême du pays a voté en faveur de la pénalisation des injures LGBTphobes. Ces dernières pourront désormais résulter en un emprisonnement. Le résultat n’était d’ailleurs pas très mitigé : 9 voix pour et une seule voix contre.

Grâce à ce vote n’ayant trouvé qu’une voix réfractaire au changement et à l’inclusivité, les injures LGBTphobes rejoignent celles raciales et seront désormais toutes passibles d’une peine de prison pouvant aller de deux à cinq années derrière les barreaux. Ce vote vient confirmer la décision datant de 2019 qui avait déjà fait passer l’homophobie comme un délit au même titre que le racisme. Le problème de cette décision était qu’elle n’était pas applicable dans tous les cas. En effet, seules les personnes prononçant des injures LGBTphobes à l’égard de l’intégralité des personnes LGBTQI+ étaient condamnables, mais pas celles concernant des individus en particulier.

Le changement apporte donc cette nouvelle notion de condamnation pour toute injure à caractère LGBTphobe contre quiconque, un ensemble ou une personne individuelle isolée. Cette précision a réussi à ravir les nombreux défendeurs des droits des personnes LGBTQI+ du Brésil et de l’étranger. Ces personnes et entités sont notamment inquiètes de la montée des actes LGBTphobes dans le pays depuis quelques années, et trouvent un certain confort dans la décision de la plus haute entité juridique du pays.

Liban : Une quinzaine de «Soldats de Dieu» attaque un bar accueillant un drag show

La capitale du Liban, Beyrouth, accueillait dans un bar du quartier Mar Mikhaël le 23 août dernier un drag show. Très connu pour sa vie nocturne, l’établissement a malheureusement été la cible d’une attaque d’un groupe extrémiste chrétien appelé les «Soldats de Dieu».

Imagine bible croix arc-en-ciel couleurs drapeau LGBT

Alors que les appels de nombreuses personnes LGBTphobes se font entendre dans le pays, le bar accueillant le drag show a fait l’objet de violences physiques à l’encontre de clientes et clients ainsi que du personnel. Des dégâts matériaux ont également été observés devant l’établissement. Selon les témoignages du personnel, l’accès a été fermé et les employés ont réussi à protéger les dizaines de personnes restées à l’intérieur. À l’extérieur, les Soldats de Dieu ont prononcé des menaces à l’encontre des personnes LGBTQI+ en précisant que ce n’était que le début, et mentionnant notamment les nombreux avertissements qu’ils avaient déjà faits par le passé.

C’est un bien triste constat pour un pays composé à près de deux tiers de musulmans et qui semblait plus tolérant envers les personnes LGBTQI+ que ses voisins. De nombreuses ONG sont inquiètes de la tournure que sont en train de prendre la propagande anti-LGBTQI+, restée jusqu’alors très utilisée en politique mais peu dans des actions concrètes. Les violences du mois dernier marquent peut-être un tournant majeur dans l’évolution de la haine anti-LGBTQI+ dans le pays.

Irak : bientôt la peine capitale pour les relations homosexuelles ?

Le parlement irakien examine une proposition de loi qui pourrait punir les relations homosexuelles dans le pays d’une condamnation à mort ou bien d’emprisonnement à vie. Cela survient juste après qu’ils aient examiné la possibilité d’interdire le mot «homosexualité» dans le pays pour être remplacé par l’expression «déviance sexuelle», très négativement connotée.

Le pays du Moyen-Orient ne compte actuellement pas de loi récente allant à l’encontre de l’homosexualité, mais en conserve une de 1969 qui condamne la sodomie. C’est sur cette loi que trouve les fondements de la nouvelle proposition qui voudrait l’élargir. La Chambre basse a également introduit des condamnations d’à minima sept années d’emprisonnement pour toute personne engagée dans «la promotion de l’homosexualité». Le texte est toujours débattu mais a de fortes chances de passer, au plus grand regret de nombreuses entités internationales.

En effet, beaucoup d’ONG de défense des droits de l’homme et des personnes LGBTQI+ pointe du doigt les nombreuses violences et LGBTphobies dont sont déjà victimes les minorités sexuelles dans le pays. La peine de mort potentielle ne viendrait qu’aggraver leur situation déjà très précaire. Les changements ont été expliqué par un flou juridique et une volonté du pays d’affirmer leurs «valeurs morales et humaines» tout en «luttant contre les phénomènes anormaux de leur société». Pour ce faire, les législateurs irakiens affirment qu’une loi dissuasive est le meilleur moyen d’y arriver.

Drapeau-LGBT.fr - Balance justice arc-en-ciel

Dans tous les cas, le contenu peut encore être modifié. Le problème est que cela peut-être fait pour le meilleur ou pour le pire. Étant donné la position sur la question des acteurs au pouvoir, il est malheureusement fort probable que la proposition de loi, si elle ne reste comme décrite ci-dessus, empire encore au fil des échanges parlementaires.

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Ces actualités LGBTQI+ du mois d’août 2023 se terminent sur cette dernière actualité venue d’Irak.

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1 réflexion sur “Les actualités LGBTQI+ du mois d’août 2023”

  1. Bonjour, merci de tout cœur pour vos informations. C’est très utile de savoir où en est la communauté. Merci encore, avec tout mon cœur J.A

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