Les actualités LGBTQI+ du mois d'avril 2022
Arrivant exceptionnellement le deuxième jour plutôt que le premier de ce mois, cet article des actualités LGBTQI+ d’avril 2022 est relativement pauvre en terme de contenu. En effet, peu d’actualités d’importance majeure semblent avoir touché les personnes LGBTQI+ le mois dernier, nous laissant avec des sujets qui ne sont pas de fond, mais relativement superficiels par rapport à d’habitude.
C’est peut-être l’occasion de s’éloigner de sujets qui peuvent mériter une certaine attention pour un mois, et se concentrer sur d’autres problèmes tout aussi importants.
Et en parlant de sujets importants, nous souhaitions vous rappeler que le mois prochain est le mois pride 2022. Aussi, et si vous ne l’avez pas déjà fait, n’hésitez pas à aller faire un tour dans notre boutique pour vous procurer drapeaux, accessoires, vêtements, et bien plus encore pour montrer au monde vos vraies couleurs.
Cela étant dit, notre équipe vous souhaite une excellente lecture et/ou écoute (puisque le podcast est également disponible, en plus de l’article !). Merci pour votre fidélité et votre confiance.
- Journée de la visibilité lesbienne : une exposition à l’Hôtel de ville de Paris
- Le nouveau chef d’État de Saint-Marin ouvertement gay
- Sport et femmes trans au Royaume-Uni
- Un supporter d’Arsenal bannit à vie pour insultes homophobes
- 50 années après la dépénalisation de l’homosexualité, la Norvège présente des excuses officielles
- Meta (Facebook) et TikTok condamnées par la Russie pour «propagande LGBT»
- Le groupe Disney perd ses privilèges après un vote du parlement de Floride
- Le don du sang ouvert aux hommes homosexuels Canadiens sans période d’abstinence
- Côte d’Ivoire : un projet de loi modifié pour correspondre aux valeurs culturelles et morales du pays
- Un homme d’affaires coréen et une statue de Freddie Mercury
Journée de la visibilité lesbienne : une exposition à l’Hôtel de ville de Paris
C’est une grande première pour l’Hôtel de ville de Paris. Ce lieu mythique de la capitale française accueillait en son sous-sol une exposition à l’occasion de la journée de la visibilité lesbienne. L’occasion pour tous les visiteurs de découvrir l’histoire des combats menés par les femmes lesbiennes et féministes à travers des documents et œuvres présentées pour l’occasion.
Cette initiative tient son origine dans l’association ARCL (Archives Recherches Cultures Lesbiennes) fondée en 1983 et documentant les cultures lesbiennes, féministes et homosexuelles. Tous les documents de l’association sont d’ailleurs consultables sur rendez-vous moyennant une adhésion.
Jean-Luc Romero, l’adjoint à la Maire en charge de la lutte contre les discriminations confirmait qu’il travaillait à la reproduction de cet événement dans de nombreuses autres mairies et qui sont prévues pour l’année prochaine. L’occasion pour celles et ceux d’entre vous qui l’auraient raté d’aller y faire un tour si vous comptez passer dans les environs de Paris.
Le nouveau chef d’État de Saint-Marin ouvertement gay
C’est semble-t-il une première mondiale : le nouveau chef d’État de Saint-Marin, Paolo Rondelli, sera le premier à être ouvertement homosexuel. Bien que beaucoup de chefs de gouvernements et ministres l’aient été par le passé, cet événement semble être une première pour une personne occupant la place la plus haute d’un gouvernement. Élu au suffrage universel indirect, Paolo Rondelli sera donc le chef de ce micro-État d’à peine plus de 61 km² situé au Sud de Venise et à l’Est de Florence en Italie.
Son investiture se faisait en présence de nombreux défenseurs des droits LGBTQI+ et elle était saluée comme si l’on venait de tourner une nouvelle page dans l’Histoire. Cela étant dit, ILGA-Europe considérait dans un rapport datant de 2021 que l’Italie restait l’un des pires pays en matière de droits LGBTQI+ au sein des pays Occidentaux. En ce qui concerne Saint-Marin, les unions ainsi que le mariage pour toutes et tous y sont légaux depuis 2018 (en pratique, 2019 suite à des changements au niveau des textes), mais les protections légales restent différentes entre les couples hétéro et homosexuels. Des points sur lesquels Paolo Rondelli pourrait travailler afin de faire avancer son pays et ses 34 000 habitants (environ, 2020) vers une inclusivité accrue.
Sport et femmes trans au Royaume-Uni
Alors que l’on apprenait tout début du mois dernier que la cycliste professionnelle Emily Bridges était écartée d’une épreuve des championnats britanniques parce qu’elle est trans, Boris Johnson revenait sur le sujet de la participation des personnes trans dans le sport.
Selon le Premier Ministre britannique, les «hommes biologiques ne devraient pas avoir le droit de participer aux compétitions sportives féminines» avant de revenir sur ces propos en les qualifiant de «sujets à controverse» mais néanmoins «raisonnables». Pour le leader du Conservative Party, «les femmes doivent bénéficier d’endroits qui leurs sont réservés, que ce soit dans les hôpitaux, les prisons, cabines d’essayage ou autres». Il tenait également à souligner qu’il n’était pas indifférent ou incompréhensif aux problèmes auxquels font face les personnes trans, mais qu’il s’agissait là de problèmes complexes.
Ces remarques surviennent également à un timing assez spécial : le gouvernement du Royaume-Uni faisait face à de nombreuses critiques concernant un revirement de situation sur les thérapies de conversion. Après avoir annoncé l’interdiction de ces thérapies courant octobre de l’année dernière, le gouvernement a tenté de revenir partiellement sur la décision de créer une infraction pénale. Mais la vague de critique a fait reculer le gouvernement d’un pas, bien que Boris Johnson tentait d’expliquer à sa manière que ces pratiques restent complexes et qu’il fallait étudier la question en profondeur avant d’établir un verdict. En l’occurrence, les thérapies de conversion seraient interdites pour les personnes homosexuelles, mais pas forcément les autres.
On entendait notamment l’indignation des défenseurs des droits des personnes trans face à ce choix. Iain Anderson, jusqu’alors membre du gouvernement et représentant ce dernier sur les questions LGBTQI+, présentait sa démission. De leur côté, les associations agissaient et se retiraient d’un rassemblement international prévu cet été à Londres, décision qui a entraîné, ni plus, ni moins, l’annulation de l’événement dans son intégralité. Un résultat qui pourrait, en plus de toutes les polémiques autour des personnes LGBTQI+ au Royaume-Uni ces dernières semaines, venir ternir la réputation du pays sur son inclusivité.
Un supporter d’Arsenal bannit à vie pour insultes homophobes
Fait divers dans le monde du sport mais qui viendra peut-être questionner le sujet de l’homophobie en société. Le club anglais de football de Brighton bannissait à vie un supporter du club d’Arsenal pour avoir chanté des paroles homophobes lors d’un match l’année dernière. Le bannissement aura pour conséquence d’empêcher le supporter de rentrer dans l’enceinte du stade du club britannique. Mais le supporter sera également interdit d’entrée dans tous les stades de football pendant trois années.
Le coupable avait tenté de s’enfuir après avoir noté être repéré par les services de sécurité, mais aura été cueilli par la police un peu plus tard. Bien que la justice ne bannisse dans les faits qu’entre deux à dix ans habituellement, l’interdiction à durée illimitée peut être prononcée par les clubs. Une manière de lutter à leur niveau contre les LGBTphobies s’invitant récemment dans le sport (Cf. section précédente sur le sport et les femmes trans au Royaume-Uni), et ce dans de nombreux pays.
50 années après la dépénalisation de l’homosexualité, la Norvège présente des excuses officielles
Alors que la Norvège fêtait l’anniversaire des 50 ans de la dépénalisation de l’homosexualité dans le pays, le gouvernement présentait ses excuses de manière officielle à toutes les personnes homosexuelles.
Le Premier ministre Jonas Gahr Støre prononçait ainsi les mots suivants : «Au nom du gouvernement norvégien, je tiens à demander pardon à toutes les personnes homosexuelles ayant été traitées comme des criminels et poursuivies par les autorités norvégiennes». Ce n’est qu’à partir du 21 avril 1972 que le pays supprimait de son code pénal les lignes permettant d’envoyer les personnes homosexuelles en prison, mais contribuant également à instaurer un climat LGBTphobe au sein de la société du pays baltique.
Dans son rapport annuel sur la Norvège, ILGA-Europe notait que le pays faisait toujours face à des actes LGBTphobes liés à une réthorique anti-LGBT de la part des communautés religieuses conservatives ainsi que des extrêmistes de droite ou des féministes anti-LGBT. Leurs rapports notent également que les jeunes trans du pays sont plus sujets aux problèmes mentaux, tentatives et pensées suicidaires que les individus de leur âge hétéros. La loi et les programmes gouvernementaux adressent dans des termes très flous et vagues ces problèmes. On note cependant une amélioration dans le support institutionnel et les fonds alloués aux associations pro-LGBTQI+ en général. Le gouvernement présentait également un plan 2021-2024 similaire à celui français donnant une direction pour lutter contre les LGBTphobies. Ce vent du changement présente une possible rédemption pour le pays qui reste toujours très influencé par les biais d’antan.
Meta (Facebook) et TikTok condamnées par la Russie pour «propagande LGBT»
En fin de mois dernier, un jugement est possiblement passé inaperçu à cause des actualités majoritairement concentrées sur le conflit Ukraine-Russie. La justice russe rendait son verdict dans un procès dont le chef d’accusation portait sur Meta (anciennement Facebook) et TikTok, et le fait que les plateformes ne supprimaient pas le contenu LGBT publié sur leurs réseaux sociaux.
C’est d’abord Meta qui aura fait l’objet d’une amende de quatre millions de roubles, soit plus de 53 000 euros, pour ce que la justice du tribunal de Tanganski définira comme de la «propagande LGBT». Puis le tribunal de Mirovoï condamnait dans une audience séparée la plateforme TikTok pour les mêmes raisons à une amende de deux millions de roubles, soit un peu plus de 25 000 euros.
Dans un contexte de conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, on a pu observer une montée en puissance de la propagande de Poutine entraînant certaines restrictions additionnelles au niveau des informations publiées de manière publique en Russie. Bien que le pays avait déjà fait savoir sa position sur le sujet, il n’en reste pas moins que l’implémentation restait relativement laxiste jusqu’ici sur les réseaux sociaux. Les lois en vigueur n’étaient appliquées dans les faits qu’à partir du moment où cela pouvait déranger l’oligarchie russe et ses intérêts. Il semblerait donc que ce conflit qui perdure dans l’Est de l’Europe porte également atteinte aux droits des personnes LGBTQI+ au sein de la Russie. On le comprend donc assez facilement, il faudra certainement attendre un certain temps avant que la Russie ne change d’attitude face aux personnes LGBTQI+.
Le groupe Disney perd ses privilèges après un vote du parlement de Floride
Nous vous avons déjà évoqué ces derniers mois les changements opérant en Floride et contre les personnes LGBTQI+. Entre la loi «Don’t say gay» et le groupe Disney qui manifestait trop tard son soutien à ses employés, l’heure est venue pour le groupe de perdre certains de ses privilèges.
Après le vote concernant un projet de loi qui finira par passer le 21 avril au parlement de l’État de Floride, le statut favorable dont bénéficiait le parc d’attractions Disney World, qui n’est autre que le plus grand employeur de la région, se voyait révoquer. La raison de ce changement ? Le fait que le PDG de Disney Bob Chapek, bien que jugé trop tard par ses employés après une hésitation à se prononcer sur le texte, se soit positionné contre la loi «Don’t say gay» évoquée un peu plus haut au niveau de l’État, et ait promit de faire de même dans le reste du pays, notamment dans les États s’engageant dans des réformes LGBTphobes.
Le groupe est également attaqué par les républicains de l’État pour sa politique. Selon eux, le groupe Disney n’aurait aucun mal à fermer les yeux sur les pratiques du côté de la Chine car ils pourraient y perdre des milliards. Mais ils «mentiraient à propos de lois adoptées démocratiquement par les législateurs de l’État de Floride». Cela étant dit, le gouverneur perd dans ces décisions un gros donateur pour ses campagnes politiques puisque Disney participait au financement des républicains avant que les relations entre les deux entités tournent au vinaigre.
En attendant, ceux qui souffrent réellement restent les personnes LGBTQI+ vivant dans l’État de Floride. Le gouvernement du Sunshine State risque non seulement de perdre énormément d’emplois à Disney World si le groupe décide d’y limiter ses activités, mais de se mettre également à dos une grande partie de leur électorat. On verra donc sur le long terme si ces décisions resteront telles quelles, ou si un retour en arrière opérera au plus grand bonheur des personnes LGBTQI+.
Le don du sang ouvert aux hommes homosexuels Canadiens sans période d’abstinence
Nous l’avons déjà observé dans les précédents mois au niveau de plusieurs pays dont la France, le don du sang pour les hommes homosexuels semble faire l’objet de réformes dans certains pays qui se veulent inclusifs. Ce mois d’avril 2022, c’était au tour du Canada d’abandonner la période d’abstinence de trois mois qui était jusqu’alors imposée à ces hommes gays.
Les autorités canadiennes précisaient que, au même titre que l’assouplissement des conditions pour les donateurs homosexuels en France, le don du sang leur serait ouvert. Mais certaines conditions restent en place, mais ce pour toutes les personnes en dépit de leur identité de genre ou orientation sexuelle. Notamment, les personnes ayant des comportements dits «à risque», resteront exclus pour éviter des potentielles contaminations des bénéficiaires de ces dons.
C’est en effet un traumatisme qui a hanté le pays et avait valu l’interdiction formelle pour les personnes homosexuelles de donner leur sang à partir des années 1980. À cette période, des milliers de Canadiens avaient été infecté par le biais de transfusions de sang contaminé, ce qui avait fait scandale. En 2013, soit trois décennies plus tard, le Canada réouvrait le don aux personnes homosexuelles, mais demandait une période d’abstinence sexuelle de cinq années, ce qui allait forcément réduire largement le nombre potentiel de donneurs. Puis le pays réduisait cette période d’abstinence à trois mois en 2019, avant d’arriver à ce verdict qui suit la marche de nombreux pays Occidentaux en matière de droits à donner son sang.
Côte d’Ivoire : un projet de loi modifié pour correspondre aux valeurs culturelles et morales du pays
En fin d’année dernière, le parlement de la Côte d’Ivoire étudiait un texte relatif aux discriminations. Mais ce texte faisait notamment des vagues pour l’expression «orientation sexuelle» y figurant. Tout le monde ne s’accordait pas sur sa définition, et certains parlaient même d’une porte ouverte à la légitimation du mariage homosexuel. Puis venait, en début du mois dernier, l’heure du verdict.
Le projet de loi sur les discriminations sera au final modifié pour ne pas inclure l’orientation sexuelle, cette dernière «n’épousant pas les valeurs culturelles et morales car contraire à la législation en vigueur au regard de la définition du mariage» selon Adama Bictogo, président par intérim de l’hémicycle.
Point positif tout de même : le texte voulant définir les points sujets à discrimination pour mieux lutter contre ces dernières comprend tout de même dans sa version finale la nationalité, l’origine ethnique, la race, la couleur de peau, le handicap, ainsi que le genre. Le pays considéré comme l’un des plus ouverts du continent africain s’en sort encore plus inclusif que jamais. Il ne restera plus qu’à inclure les personnes LGBTQI+, mais si l’on regarde la situation globale du continent, cela prendra certainement du temps.
Un homme d’affaires coréen et une statue de Freddie Mercury
Qu’ont en commun un homme d’affaires coréen et une statue de Freddie Mercury ? Cela pourrait être le début d’une mauvaise blague, mais c’est en fait un sujet sérieux. Baek Soon-Yeob, un businessman de la célèbre île de Jeju et fan inconditionnel de Freddie Mercury vient de dévoiler le mois dernier une statue rendant hommage à l’artiste mort du SIDA en 1991.
La raison principale pour laquelle il a passé huit longues années à faire valoir son projet auprès de l’entreprise chargée du groupe Queen en envoyant un mail mensuel est simple : faire évoluer la société coréenne sur sa vision des personnes homosexuelles. Même si la tendance va dans le bon sens avec les jeunes générations, la Corée du Sud interdisait dans les années 1970 les musiques de Queen. Ce n’est qu’avec le récent succès du film de 2016 Bohemian Rapsody qui n’aura pas échappé à la Corée avec plus de 10 millions de personnes l’ayant visionné dans le pays, soit près d’une personne sur cinq, que l’entreprise reviendra vers le businessman pour accepter son initiative en 2020.
C’est ainsi que depuis deux ans, la statue de bronze mesurant 177 centimètres de haut et valant près de 37 500 euros (50 millions de won) se faisait attendre pour être finalement dévoilée le 21 avril dernier sur les côtes de la petite île coréenne. Cette dernière devrait également, en plus de changer les mœurs coréennes vis à vis des personnes LGBTQI+, booster le tourisme sur l’île. C’est en tout cas ce que souhaite le businessman qui est à l’origine de cette seconde statue de Queen, et ce que semble suggérer la venue de nombreux touristes pour assister à l’événement. La première statue à l’effigie du chanteur défunt et acceptée par le label Queen se trouve actuellement en Suisse, et plus précisément à Montreux, ville dans laquelle Mercury a vécu et enregistré ses albums avec le groupe Queen.
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Cet article des actualités LGBTQI+ du mois d’avril 2022 se termine sur cette actualité venant de Corée du Sud. Si vous souhaitez continuer à apprécier du contenu gratuit que nous vous proposons de manière régulière, n’hésitez pas à le partager et/ou laisser votre avis dans la section des commentaires ! Votre soutien permet à ce contenu d’exister, donc n’hésitez pas à aller faire un tour dans notre boutique ! C’est d’autant plus pertinent à cette époque car le mois Pride arrive à grands pas !
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