Les actualités LGBTQI+ du mois de décembre 2021
Avec un peu de retard si vous ne l’aviez pas déjà vu sur notre groupe Facebook ou sur la page d’accueil du site, l’équipe de Drapeau-LGBT.fr vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes fêtes de fin d’année.
Et puisque nous sommes déjà le 1er janvier 2022, nous vous présentons également nos meilleurs vœux pour cette année à venir.
Que ce soit par votre réussite professionnelle, familiale ou personnelle, nous espérons que toutes vos entreprises seront florissantes en ce nouveau départ. Nous espérons que le chemin parcouru ces deux dernières années ne sera qu’un mauvais souvenir menant vers de nouveaux horizons pour vous.
Bien évidemment, nous souhaitons aussi voir de nombreux changements opérer dans le monde. Qu’on pense aux défis climatiques qui arrivent à grand pas, à la liberté de la presse en déclin dans de nombreux pays dont le nôtre, ou encore de la situation des personnes LGBTQI+ à l’échelle globale, il y a de nombreux aspects qui mériteraient une attention particulière. Ensemble, faisons en sorte de laisser aux générations futures une raison de se souvenir de notre engagement et nos actions pour le meilleur, et non pour le pire.
Alors, à nouveau, permettez à notre équipe de vous souhaiter le meilleur pour 2022. Prenez bien soin de vous et vos proches en toute circonstance.
Mais revenons à ces actualités LGBTQI+ du mois de décembre 2021. Voyons donc ensemble les dernières nouvelles touchant de près ou de loin les personnes LGBTQI+ à l’échelle globale.
- Le Sénat interdit (enfin) les thérapies de conversion
- Brigitte Macron porte plainte suite à des rumeurs transphobes
- Miss France autorisera les personnes trans avec un état civil féminin
- L’application Grindr lourdement sanctionnée par la Norvège
- L’Organisation des Nations Unies pointe du doigt les violations des droits de l’homme en Ukraine
- La Cour Européenne des Droits de l’Homme rappelle à l’ordre la Géorgie
- Poutine et sa vision transphobe
- Le Chili autorise le mariage pour les couples de même sexe, et bien plus
- Des activistes LGBTQI+ tunisiens déposent une demande d’annulation de peines à la Cour de cassation
- Sénégal : l’opposition tente de renforcer les lois LGBTphobes
- Arabie Saoudite : Assemblée générale des Nations Unies et commentaires du grand Mufti sur les personnes LGBTQI+
- Tokyo reconnaîtra les unions entre personnes de même sexe d’ici 2023
- Sydney accueillera la WorldPride en 2023
Le Sénat interdit (enfin) les thérapies de conversion
Alors qu’au début du mois d’octobre, l’Assemblée nationale votait à l’unanimité en faveur de l’interdiction des thérapies de conversion, le Sénat se prononçait à son tour début décembre. En deux mois, il semblerait que la vague allant contre ces pratiques n’ait pas faibli à en juger par les 305 voix en faveur de l’interdiction contre 28 s’y opposant. La France rejoint donc le groupe fermé des pays européens ayant interdit ces pratiques, et composé de l’Allemagne et Malte.
Le passage de ce texte de loi prévoit la création d’un délit spécifique pour les religieux et «thérapeutes» à l’origine de remèdes miracles soignant l’homosexualité, la transidentité ou toute autre orientation sexuelle et identité de genre jugée «déviante». Cette reconnaissance de délit est accompagnée de sanctions lourdes, à savoir deux années d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Ces dernières pourront aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende lorsque la victime est mineure ou dépendante notamment.
Dans la pratique, les thérapies de conversion prennent des allures de torture pour les victimes. Entre traitements électrochocs, des appels à l’abstinence, voire même des exorcismes ou des mariages hétérosexuels forcés, les pseudo-thérapeutes ne manquent pas de pratiques moyenâgeuses pour remédier à … rien.
Élisabeth Moreno, Ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances dénonçait ces pratiques au sein de l’Hémicycle. Elle y prononçait les mots suivants : «Être soi n’est pas un crime. Non, l’homosexualité et la transidentité ne sont pas des maladies que l’on pourrait soigner. Non, il n’y a rien à guérir.» avant d’ajouter que les thérapies de conversion étaient des «atteintes insupportables à l’intégrité humaine».
Brigitte Macron porte plainte suite à des rumeurs transphobes
C’est une nouvelle qui a pu nous faire sourire dans un premier temps, avant de nous pencher sur le sujet. La Première dame de France est victime de transphobie sur les réseaux sociaux à travers un mouvement questionnant son identité de genre.
Si l’on prend un peu de recul, on peut cependant observer deux particularités à ce mouvement :
La première est que cette rumeur arrive à un moment crucial dans la politique française. En effet, les candidats à l’élection présidentielle d’avril 2022 doivent se faire connaître et réunir leurs 500 signatures avant le 4 mars. Il est donc possible que cette rumeur soit lancée pour discréditer et déstabiliser le Président actuellement en fonction. Ce dernier n’est pas encore officiellement candidat, mais tout laisse penser qu’il va se représenter pour un deuxième mandat.
Le second aspect dans cette rumeur est qu’elle est largement diffusée par des individus extrémistes anti-macronistes et des personnes étant profondément transphobes. L’origine du mouvement remonte à un article intitulé «mystère Brigitte Macron» publié dans Faits et documents, une revue d’extrême droite.
Quelques semaines plus tard, le hashtag JeanMichelTrogneux (nous éviterons de mettre le symbole # ici, ne souhaitant pas en faire la promotion) fait son apparition sur Twitter. Ce hashtag vient de la théorie conspirationniste qui stipule que Brigitte Macron serait née sous le prénom Jean-Michel, et serait un homme. Ce n’est qu’à partir de début décembre 2021 que le mouvement va connaître une popularité sur la toile. Rien que ces dernières semaines, le hashtag générait des dizaines de milliers de retweets et centaines de milliers de likes. Mais en regardant de plus près, on observe également que les publications viennent d’un tout petit groupe de personnes.
La rumeur n’a pas fait rire Michelle Obama qui avait été elle-même victime d’une rumeur similaire, et apportait son soutien à Brigitte Macron. Emmanuel Macron avait également été au centre de rumeurs sur sa potentielle homosexualité lors de sa campagne en 2017. La première intéressée dans cette affaire a décidé d’avoir recours à la justice en faisant appel à son avocat Maître Jean Ennochi. Nous vous ferons part des suites de cette affaire lorsque nous en saurons plus.
Miss France autorisera les personnes trans avec un état civil féminin
Dans une déclaration faite milieu décembre, Alexia Laroche-Joubert annonçait que la société Miss France acceptera désormais les candidatures des personnes trans, à condition que ces dernières présentent une carte d’identité féminine. La présidente de Miss France voulait présenter le concours comme ouvert, et précisait qu’il y avait certainement des améliorations à faire.
En effet, de nombreuses critiques continuent à pleuvoir sur les pratiques au sein des concours de beauté Miss France. On note tout particulièrement les critères très sélectifs et très peu inclusifs stipulant que seules les femmes célibataires de 18 à 24 ans sans enfant, et mesurant au minimum 170 centimètres peuvent prétendre devenir la prochaine Miss France.
Toutes ces règles sont jugées très sexistes, ou valait encore de la part d’Élisabeth Moreno un qualificatif de «complètement has been».
La France semble avoir du retard sur les autres concours dans le monde. On pouvait déjà voir en 2018 l’apparition de la première personne trans à concourir pour le titre de Miss Univers. Cette dernière était la première Miss Espagne trans : Angela Ponce. Plus récemment, la Miss Nevada trans Kataluna Enriquez participait à l’édition nationale américaine. Une première pour le pays.
Mais comme évoqué plus haut, il y a plus d’une critique. Puisque tous les goûts sont dans la nature, pourquoi limiter le concours ? Outre l’accès aux personnes trans, le fait d’avoir eu un enfant (ou plusieurs) est un aspect qui ne devrait jamais être pris en compte. La taille des femmes, bien que toujours appliqué sur les runways des fashion shows, devrait également être un critère remis en question, si ce n’est supprimé. Le dernier critère de l’âge semble beaucoup trop réducteur. À quel moment la beauté d’une personne est à son apogée entre 18 et 24 ans ? Et ce critère n’est pas partagé par tous les pays. Preuve en est, Kataluna Enriquez évoquée plus haut avait 27 ans lorsqu’elle était couronnée Miss Nevada.
Des améliorations sont donc clairement possibles pour rendre ce célèbre concours plus ouvert. Nous verrons ce que Miss France nous réservera dans les années à venir, en espérant que ce sera à minima une inclusivité accrue !
L’application Grindr lourdement sanctionnée par la Norvège
Dans un combat pour la protection des données de ses citoyens, la Norvège sanctionnait lourdement l’application de rencontres LGBTQI+ Grindr. S’élevant à environ 6,5 millions d’euros (65 millions de couronnes norvégiennes), l’amende prononcée le 15 décembre vient défendre les droits des utilisateurs de l’application concernant leurs données.
La justice norvégienne, par l’intermédiaire du responsable de l’autorité en matière de protections des données en Norvège Datatilsynet, statuait de la sorte pour une bonne raison. L’application partageait des informations sur le fait que des personnes étaient utilisatrices de la plateforme. Cette dernière étant majoritairement utilisée par les personnes issues de minorités sexuelles, on peut donc voir les potentiels abus.
De plus, l’application ne demandait pas explicitement et directement le consentement de ses utilisateurs pour partager ces données. Elles étaient ensuite réutilisées à des fins de marketing ciblé. La Norvège a donc décidé que cela enfreignait la loi RGPD commune à l’ensemble de l’Union Européenne.
Pour sa défense, l’application a justifié que ces pratiques remontaient à plusieurs années, et qu’elles n’étaient plus mises en place. Même si l’amende baissait de 100 millions de couronnes à 65 millions, l’application trouve que c’est totalement disproportionné par l’ancienneté des faits, et un terrain juridique relativement inconnu.
Là où beaucoup se félicitent pour cette amende, on peut également se poser la question de savoir ce que fait la justice européenne lorsque ces données concernent d’autres plateformes, moteurs de recherches, ainsi que des applications. On connaît parfaitement les GAFAM pour avoir des pratiques douteuses dans ce domaine, et d’avoir un historique long comme le bras pour enfreindre les droits de leurs utilisateurs.
L’Organisation des Nations Unies pointe du doigt les violations des droits de l’homme en Ukraine
Le Haut Commissariat aux droits humains de l’ONU dénonçait les nombreuses atteintes aux droits de la population ukrainienne au milieu du mois de décembre. Également dans le débat, les relations entre ce pays de l’Est de l’Europe et son voisin, la Russie.
Dans les atteintes aux droits de la population notées par la Haute-Commissaire adjointe aux droits humains Nada Al-Nashif, on retrouvait notamment une baisse de la liberté d’expression, les restrictions liées à la participation à des manifestations et autres rassemblements pacifiques, mais également la sécurité des défenseurs des droits humains. Ce constat vient d’un rapport sur l’Ukraine évaluant le pays sur les deux dernières années (période allant du 1er novembre 2019 au 31 octobre 2021).
De nombreuses preuves contre le pays ont été récoltées par le Haut-Commissariat, et accablent tout particulièrement des groupes extrémistes prônant la violence envers les minorités «en toute impunité». De même, le Haut-Commissariat de l’ONU continue d’enregistrer des violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international en Crimée, région annexée par la Russie en 2014.
Et la région semble faire l’objet des mêmes restrictions qu’au pays de Poutine. On peut y voir les journalistes et avocats défendant les droits de l’homme persécutés et emprisonnées, des arrestations arbitraires et des interdictions de rassemblements politiques contestataires ou pro-droits de l’homme.
La Russie a également fait part de ses demandes pour apaiser les tensions dans l’Est de l’Euope, là où elle commençait à amasser des troupes militaires aux frontières avec l’Ukraine. Dans ses demandes, elle spécifiait vouloir voir l’OTAN interdire l’adhésion de l’Ukraine à ses membres.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme rappelle à l’ordre la Géorgie
L’Ukraine n’est pas le seul pays à s’être fait pointer du doigt le mois dernier. La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) rappelait à l’ordre le 16 janvier la Géorgie. Dans le collimateur de la Cour, le manquement du pays à protéger sa population lors de manifestations pacifiques.
Alors que de nombreuses manifestations pro-LGBTQI+ prenaient place dans le pays en 2021, ces dernières étaient également accueillies par des violences LGBTphobes d’une partie de la population. Nous l’avions déjà mentionné lors du mois de juillet 2021, ces violences inquiétaient de nombreuses organisations et défenseurs des personnes LGBTQI+.
Les jours précédant les rassemblements pro-LGBTQI+, les réseaux sociaux voyaient également un appel à la contre-manifestation.
Les enquêtes menées au sujet de ces violences ne se sont pas faites de manière transparente. Les autorités, au courant du risque de violences et ayant promis la sécurité aux organisateurs pro-LGBTQI+, n’avaient d’ailleurs rien fait pour les empêcher.
Les barrières métalliques installées entre les manifestant·e·s et les contre-manifestant·e·s ne suffisaient absolument pas à éviter les insultes et violences. Et le peu de policiers dépêchés sur place étaient non-armés. Aucune trace de la police anti-émeute du pays pour séparer les deux camps. La CEDH y voit donc une volonté du pays de ne rien faire et condamne cette inaction.
La Géorgie devra donc verser près de 200 000 euros de dommages et intérêts aux victimes de violences. Mais cette sanction suffira-t-elle à remettre la Géorgie dans le droit chemin ? Rien ne semble l’indiquer, et les violences continueront certainement à faire rage contre les minorités du pays.
Poutine et sa vision transphobe
Au cours d’une conférence de presse annuelle télévisée de grande envergure et ayant duré près de quatre heures le jeudi 23 décembre, Vladimir Poutine parlait de nombreux sujets au fil des questions des journalistes présents. Un moment, on pouvait l’entendre parler du rendement des récoltes, à un autre du coronavirus, ou encore du renforcement des frontières avec l’Ukraine (mentionné un peu plus haut).
Mais à un moment, le président russe s’est lancé dans une discussion sur le rôle de l’homme et de la femme. C’est à ce moment qu’il a comparé la non-conformité de genre et la revendication à la transidentité à une «nouvelle souche de pandémie similaire au coronavirus».
Étant par la suite interrogé sur les problèmes de la société occidentale, et notamment son point de vue sur J.K. Rowling et ses commentaires transphobes, Poutine réaffirmait son opinion de longue date concernant sa conception traditionnelle du genre, ainsi que son opposition aux droits et à l’inclusion des personnes trans.
«Si quelqu’un pense que les femmes et les hommes sont la même chose, qu’il en soit ainsi. Mais il y a le bon sens. Je m’en tiens à l’approche traditionnelle selon laquelle une femme est une femme, un homme est un homme, une maman est une maman, et un papa est un papa» déclarait-il à l’antenne avant de poursuivre. «Si un homme se déclare femme et décide de concourir en haltérophilie ou dans un autre sport, les sports féminins cesseront complètement d’exister».
Pour lui, la solution est de trouver un antidote efficace. Et puisque ce sont des aspects naturels, quoi de mieux pour Poutine que d’utiliser la répression, la peur, la force ? On sait parfaitement que toutes ces violences sont la réponse d’une personne étant à court d’idées censées. En bref, la Russie aura bien besoin d’un nouveau leader pour tourner la page sur ce chapitre particulièrement LGBTphobe de son histoire.
Le Chili autorise le mariage pour les couples de même sexe, et bien plus
Le 31 novembre marquait un moment historique pour le pays d’Amérique du Sud. Il devenait le 31ème sur la liste de ceux autorisant le mariage pour les couples de même sexe. Cette reconnaissance est le fruit d’un travail de plusieurs années fournit par les militants chiliens.
La nouvelle loi vient annuler toutes les discriminations existantes au niveau juridique allant à l’encontre des couples de même sexe en matière de filiation, d’adoption conjointe, et de reproduction assistée, entre autres. Elle supprime également l’obligation actuelle pour les personnes trans mariées de divorcer afin de voir leur sexe légalement reconnu.
En 2012, la Cour inter-américaine des droits de l’homme reconnaissait le Chili coupable d’une violation des droits d’une mère ayant perdu la garde légale de ses enfants pour cohabitation avec sa partenaire de même sexe. C’était la première fois que la Cour régionale interdisait une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
En 2015, une loi sur l’union civile venait faire avancer la protection de la diversité familiale. Elle permettait aux couples de même sexe et de sexes différents de contracter des unions civiles. Cependant, elle ne prévoyait pas l’égalité des droits en matière de filiation ou d’adoption.
L’année 2017 voyait l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet soumettre un projet de loi en faveur du mariage pour toutes et tous. Après quatre années de discussions et débats politiques, le corps législatif approuvait enfin une version modifiée du projet de loi de Bachelet.
Le Chili rejoint donc certains de ses voisins comme l’Argentine, le Brésil, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur et l’Uruguay en accordant l’accès au mariage à toutes et tous. Reste à espérer que cette loi changera les mentalités et que le pays deviendra à l’avenir plus inclusif que jamais.
Des activistes LGBTQI+ tunisiens déposent une demande d’annulation de peines à la Cour de cassation
Alors que le pays condamne toujours l’homosexualité par des peines d’emprisonnement, un groupe d’activistes pro-LGBTQI+ tunisiens déposait un pourvoi en cassation. Leur objectif : faire annuler deux condamnations pour homosexualité.
Jugeant les peines des deux hommes condamnés en juillet 2020 contraires aux standards internationaux, l’avocate Hassina Darraji expliquait en plus que le dossier était vide. La seule preuve de condamnation était un refus de test conduit par voie anale.
Ce genre de test est naturellement considéré dégradant par une vaste majorité de personnes. On l’a vu pratiqué récemment par la Chine comme test pour le dépistage du coronavirus. Là encore, de nombreuses personnes s’étaient indignées du sort que le gouvernement chinois réservait dans leur politique stricte visant les zéro contaminations. En Tunisie, et pour les avocats et groupes de défense des droits de l’homme, c’est une torture infligée aux prononcés coupables plus qu’un test de leur culpabilité. Le pays s’était d’ailleurs engagé à l’abolir en 2017.
L’affaire vise donc l’annulation des condamnations de ces deux hommes, mais souhaite aller plus loin. En effet, les avocats parlent de première tentative qui pourrait ouvrir la voie à des cas de jurisprudence dans le futur. Peut-être est-ce là le premier pas vers une Tunisie plus respectueuse des personnes LGBTQI+ ?
Sénégal : l’opposition tente de renforcer les lois LGBTphobes
Mercredi 22 décembre, un groupe de députés sénégalais de l’opposition déposait une proposition de loi qui, si elle venait à passer, renforcerait la répression de l’homosexualité dans ce pays où les LGBTphobies sont déjà très présentes.
Le Sénégal est un pays à majorité musulmane et, de fait, très LGBTphobe. La proposition de loi faite viendrait changer le code pénal afin de condamner toute personne coupable «d’actes contre nature» de cinq à dix années d’emprisonnement ferme sans possibilité d’accorder des circonstances atténuantes.
En plus de cette peine, une amende d’un à cinq millions de francs CFA (1 500 à 7 500 euros environ) serait appliquée.
Le texte en vigueur est beaucoup moins sévère que les changements proposés. L’Assemblée Nationale a cependant étudié la recevabilité du texte, et l’a rejeté le 25 décembre. C’est un beau cadeau de Noël fait aux personnes LGBTQI+ déjà largement marginalisées dans le pays.
Arabie Saoudite : Assemblée générale des Nations Unies et commentaires du grand Mufti sur les personnes LGBTQI+
L’Arabie Saoudite a fait parler d’elle à plusieurs reprises sur la scène internationale. Le représentant du pays à l’Assemblée générale des Nations Unies insistait pour que les objectifs pour les droits des personnes LGBTQI+ soient retirés des Global Goals, objectifs se voulant universels mais étant «contraires à la loi islamique». De ce fait, l’Arabie Saoudite a rejeté une résolution de l’Assemblée générale sur la démocratie à cause d’une mention de l’homosexualité.
Le grand Mufti d’Arabie Saoudite, personne en charge d’interpréter la loi islamique plus connue sous le nom de Charia, s’exprimait quelques jours plus tard sur le sujet. Selon lui, l’homosexualité serait «l’un des crimes les plus ignobles et odieux aux yeux de Dieu».
Commentaires difficiles et contradictoires pour un pays qui fait des efforts pour redorer son image à l’international. Comme certains de ses voisins, l’Arabie Saoudite ne dispose en effet pas des meilleures critiques lorsqu’il s’agit du respect des droits de l’homme. Se cachant derrière leur religion et leur Dieu, ces pays se permettent de commettre des atrocités au détriment des populations.
Espérons que, tout comme la religion chrétienne qui a ses manquements, les musulmans puissent lentement mais sûrement marcher vers un horizon plus inclusif et moins punitif qui pourrait accepter toutes les personnes telles qu’elles sont.
Tokyo reconnaîtra les unions entre personnes de même sexe d’ici 2023
Début décembre, une annonce très attendue par les personnes LGBTQI+ nipponnes était faite par la gouverneure de la mégalopole de Tokyo, Yuriko Koike. La capitale japonaise reconnaîtra les unions de même sexe à partir de début 2023, ce qui laisse une année à la ville pour se préparer.
En 2015, un arrondissement de la ville (Shibuya) commençait déjà à proposer des certificats d’unions pour les personnes de même sexe. D’autres ont suivi par la suite, à tel point qu’on compte aujourd’hui plus d’une centaine de collectivités locales proposant ces documents dans le pays. Il faut tout de même préciser que ces certificats n’ont pas réellement de valeur juridique, et sont beaucoup plus symboliques qu’autre chose.
Il faut également garder en tête que la société nipponne reste très conservatrice, et est relativement raciste. Les personnes LGBTQI+ sont toujours très marginalisées par les anciens, et la société bouge lentement. Le Japon est le dernier pays du G7 à ne pas reconnaître le mariage pour toutes et tous, choix qui reflétait l’opinion de sa population.
Mais on voit ces dernières années une inversion des tendances, une majorité de la population penchant en faveur du mariage pour les couples de même sexe. Aussi, une telle annonce ne peut qu’être bien accueillie par les plus jeunes de la population, ayant connu la majeure partie de leur existence un mode de vie très américanisé et moderne, similaire à celui que l’on peut trouver en Europe. On peut donc s’attendre, ou du moins espérer, à ce que cette reconnaissance concernant la capitale s’étende à la totalité du pays sous peu. Cet espoir sera cependant rencontré par les opposants conservateurs fermement opposés à ces changements.
Sydney accueillera la WorldPride en 2023
Bonne nouvelle pour les personnes d’entre vous attirées par les pays anglophones comme l’Australie ! C’est une information confirmée courant du mois dernier : la WorldPride 2023 sera organisée à Sydney. 2023 marquera également les 45 ans du Mardi Gras gay et lesbien de Sydney. La cité d’émeraude connue pour son opéra n’a donc pas été choisie au hasard par InterPride, l’organisation internationale en charge de fédérer toutes les marches des fiertés dans le monde.
Nouvelle qui, malgré les tensions entre la France et l’Australie, pourra ravir ceux projetant de voyager à l’autre bout de la planète. Faites tout de même attention, un visa est requis pour voyager dans le pays. Celui-ci durera cependant trois mois, le temps pour vous de visiter une bonne partie des attractions locales et nationales.
Pour les plus téméraires, vous aurez même l’occasion de nager avec des grands requins blancs !
Malgré les restrictions des deux dernières éditions du Mardi Gras de Sydney, très impactées par la pandémie, la WorldPride 2023 promet d’être un événement arc-en-ciel à caractère international à ne pas manquer.
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