Les actualités LGBTQI+ du mois de décembre 2022
C’est avec une joie immense que l’équipe de Drapeau-LGBT.fr vous accueille sur ce premier article de l’année 2023. Nous voulons tout d’abord vous souhaiter une excellente nouvelle année 2023 en espérant qu’elle se classera sous le signe d’une inclusivité accrue à l’échelle globale, et que vous prendrez toutes et tous bien soin de vous et vos proches.
Bien évidemment, tout ne sera certainement pas que bonnes nouvelles et arc-en-ciel, mais notre équipe se tient toujours à votre disposition pour vous aider dans la mesure du possible, de répondre à vos questions, vous informer, … Et c’est exactement ce dernier point que nous allons faire à travers cet article qui récapitule les actualités de ces dernières semaines que notre équipe pensait importantes à partager.
Mais avant cela, nous souhaitions rappeler que c’est grâce à votre soutien que ces articles continuent à être publiés. Aussi, si vous ne pouvez pas soutenir notre travail ce mois-ci ou les suivants, n’hésitez pas à penser à nous cette année lorsque vous le pourrez. C’est réellement votre action qui rend possible la notre, et nous vous remercions pour tout ce que vous avez réussi à faire jusqu’à présent.
Nous vous présentons donc à nouveau nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2023, et vous souhaitons une excellente lecture de ce premier article des actualités LGBTQI+ de l’année.
- Marseille ouvrira son premier centre LGBTQI+ en juin 2023
- La campagne d’appel aux dons de la Fondation Le Refuge
- Un spectale pour enfants mettant en scène la drag queen La Maryposa fait polémique
- Stop Homophobie, Mousse et ADHEOS portent plainte contre l’ONG Islamique Jamra
- Le Backstage, bar gay de Perpignan, victime d’un incendie volontaire de nature homophobe
- Le Parlement espagnol passe sa «loi trans»
- La Commission européenne examine une proposition d’obligation de reconnaissance des droits de filiation des familles homoparentales
- La Russie continue à faire reculer les droits des personnes LGBTQI+
- Whitney Houston: I Wanna Dance With Somebody : l’univers intime de la chanteuse sur grand écran
- Tunisie : une trentaine de militant·e·s se rassemblent pour dénoncer la criminalisation de l’homosexualité dans le pays
- Une politicienne israélienne propose que les docteurs aient le droit de refuser les patients LGBTQI+
- Indonésie : un nouveau texte criminalisant les relations sexuelles hors mariage inquiète les défenseurs des droits LGBTQI+
Marseille ouvrira son premier centre LGBTQI+ en juin 2023
Après plusieurs années d’attente, c’est officiel ! La ville de Marseille, dernière grande ville française à ne pas en être doté, verra l’ouverture de son premier centre LGBTQI+. Le 17 décembre, Fierté Marseille Organisation présentait son centre et ses locaux, ainsi que les acteurs de ce lieu inclusifs et les missions qu’ils rempliront.
Il aura fallu attendre 30 ans après l’ouverture de celui de Paris. Le centre LGBTQI+ sera situé dans le deuxième arrondissement de la ville et occupera trois locaux mitoyens de la rue du Chevalier Roze, proche du Vieux Port. Le premier local sera destiné aux salariées et bénévoles du centre, le deuxième accueillera les permanences et activités associatives, et le troisième sera un lieu convivial avec un bar et une bibliothèque queer.
Le centre proposera ses services sur un espace d’environ 380m² et s’engage à accueillir les personnes en situation précaire, questionner la société civile, soutenir les associations et militants pro-LGBTQI+ locaux ainsi que de promouvoir la culture LGBTQI+ auprès du public. Selon Théo Challande Névoret, l’adjoint au maire de Marseille qui répondait aux questions de BFM, il s’agit d’un «évènement historique” pour la ville qui était jusqu’à présent privée d’un centre LGBTQI+. On verra donc en juin si cette initiative répond à la demande locale, et si ce centre sera suffisant pour accueillir les nombreuses personnes en difficulté dans la cité phocéenne.
La France a donc décidé de mettre les droits des personnes LGBT+, la dépénalisation universelle (de l’homosexualité), le soutien aux militants et aux associations au cœur de sa diplomatie. Pour préciser notre stratégie, je consulterai dans les prochaines semaines le milieu associatif. Il est en première ligne, il a beaucoup à nous apprendre. Je constituerai une «task force» au Quai d’Orsay et engagerai une concertation entre ministères comme à l’international. Nous croyons, parce que l’aspiration à la liberté est universelle et invincible, que la répression de l’homosexualité et de la transidentité disparaîtra. On doit pouvoir être libre d’aimer et d’être qui l’on est. Nous sommes aux côtés de ceux qui luttent pour cela.»
Un bon début qui rappelle la position ferme de la France et son envie de faire mieux pour les personnes LGBTQI+ dans le Monde, sa volonté d’y mêler le tissu associatif, mais également de lutter contre les LGBTphobies. On notera tout de même l’absence notable d’un langage inclusif pour certains éléments de cette prise de parole (« Ce droit doit s’appliquer à tous» devrait plutôt s’appliquer à «tous·tes» ou «toutes et tous» pour ne citer que cet exemple).
La campagne d’appel aux dons de la Fondation Le Refuge
Comme de nombreuses entités associatives en France, Le Refuge permet d’aider des personnes en situations précaires et incapables de faire face à leurs problèmes par elles-mêmes grâce aux dons reçus chaque année. Cette année ne fait exception : Le Refuge appelle à votre générosité pour aider les personnes LGBTQI+ les plus vulnérables.
La campagne d’appel de don de la Fondation Le Refuge tient facilement en un spot publicitaire TV et court métrage qui suit l’histoire du premier chapitre sorti en 2019. Mettant en scène l’acteur Paul Gomérieux, ce dernier se glisse à nouveau dans la peau de Théo, un jeune homosexuel rejeté par ses camarades au sein de son établissement mais également par sa propre famille, avant de se voir être mis à la porte du domicile familial et laisser son petit frère derrière lui.
Le Refuge accueille donc Théo, et lui offre la possibilité de retrouver des repères sur lesquels se reposer afin de continuer à avancer. C’est leur manière de vous inciter à faire des dons : personne ne souhaite voir un ou une jeune LGBTQI+ dans la rue à cause de son identité de genre ou orientation sexuelle. Personne ne souhaite que les personnes LGBTQI+, et encore moins les mineur·e·s, ne soient victimes de discriminations et violences pour ces même raisons. Et enfin, n’importe qui souhaiterait avoir une épaule prêtée inconditionnellement dans ces moments aussi déstabilisants et destructeurs pour des individus souvent mal dans leur peau et victimes de maux de toute sorte.
Aussi, et même si vous n’avez pas la possibilité de mettre la main au portefeuille en ce début d’année ou même la volonté d’aider Le Refuge en particulier, gardez en mémoire que de nombreuses associations seraient ravies d’avoir votre aide de manière bénévole, vos dons qu’ils soient financiers ou matériels, ou simplement que parmi votre entourage plus ou moins proche, il y a certainement une ou plusieurs personnes qui auraient besoin d’un peu de votre temps, de votre épaule, ou simplement d’une oreille pour que leur voix soit entendue. N’attendez pas que les choses évoluent d’elles-mêmes. Soyez ce changement, ce petit coup de pouce qui pourra faire la différence.
Un spectale pour enfants mettant en scène la drag queen La Maryposa fait polémique
Exposer les enfants aux diverses identités de genre et orientations sexuelles est toujours sujet à de nombreux débats au sein de la société française, mais également à l’international. Le dimanche 11 décembre, le cabaret Cabababyparty destiné aux enfants avait lieu dans la ville de Bordeaux et mettait en scène la drag queen locale La Maryposa.
Cet événement qui promettait paillettes, strass et musique ne prendra malheureusement pas la tournure attendue. Alors que l’annonce de l’entrée en scène de La Maryposa se fait entendre, de nombreuses protestations émanent des spectateurs adultes accompagnant leurs petits. Entre commentaires discriminatoires et insultes, on retrouve également de nombreuses inquiétudes concernant l’exposition de ce genre de spectacle auprès des plus petits.
Cet incident aurait se limiter à cela et ne jamais quitter Bordeaux, mais ce ne fût pas le cas. L’émission de Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna datant du 5 décembre décidait d’évoquer avec quelques jours d’avance l’événement sur leur plateau et d’engager un débat. Comme à leur habitude, les chroniqueurs·ses ne se sont pas retenu·e·s de faire entendre leurs points de vue, qui pour la grande majorité étaient remplis de fausses idées reçues, et insultants. On retiendra cependant que Mathieu Delormeau, producteur, animateur sur la chaîne C8 et chroniqueur de TPMP ouvertement homosexuel, soutenait cette initiative, ce qui lui a par ailleurs valu de nombreuses remarques toutes aussi déplacées que celles concernant l’événement telles que «taré» ou encore «débile».
C’est largement grâce à la désinformation et les discriminations des chroniqueurs du plateau de TPMP que les réseaux sociaux de La Maryposa se sont fait envahir de commentaires haineux, de menaces et insultes. La drag queen répondait à l’émission et ses chroniqueurs sur le réseau social Instagram. Elle y précise ne pas souhaiter se rendre directement en plateau, rappelle la différence entre le terme transexualité banni en 2010 et transidentité, mais appelle surtout à ne jamais se taire, ne jamais se censurer face à ce genre de situation. Elle y ajoutait aussi que sa participation à l’événement était maintenue et qu’elle serait bien présente sur scène lors du Cabababyparty.
Stop Homophobie, Mousse et ADHEOS portent plainte contre l'ONG Islamique Jamra
Les trois associations LGBTQI+ françaises Stop Homophobie, Mousse et ADHEOS se joignaient pour porter plainte contre l’organisation sénégalaise Jamra ONG Islamique pour des injures homophobes ainsi que leurs appels à la haine homophobes.
Jamra est une ONG islamique qui publiait sur les réseaux sociaux des propos jugés LGBTphobes, misogynes, sans compter leur base idéologique religieuse frolant l’extrêmisme, leur volonté de rétablir la peine de mort ou encore d’empêcher le débauchage sexuel (soit-disant encouragé lorsque la France rend gratuit à partir du 1er janvier 2023 les préservatifs pour les moins de 26 ans).
Bien évidemment, l’homosexualité est dépeinte dans cette organisation comme «une abomination à criminaliser, bannie par toutes les religions».
Mais également, l’ONG définit les personnes homosexuelles comme des personnes qui «ne semblent plus se fixer de frontières, ni s’encombrer de retenues pour donner libre cours à leurs déviances».
On retrouve aussi dans leurs publications l’association de l’homosexualité et du lesbianisme avec des pratiques telles que la zoophilie ou la nécrophilie, qui n’ont absolument rien à voir mais qui sont souvent utilisées pour diaboliser les orientations sexuelles autres que l’hétérosexualité. Jamra associe également, et pour finir avec cet exemple, la propagation du VIH/SIDA au Sénégal aux personnes LGBTQI+, alors que ce virus est tout aussi transmissible lors de relations hétérosexuelles et est surtout lié au manque de moyens de contraceptions et leur utilisation.
Une propagande de désinformation qui participe grandement à cultiver l’ignorance de leurs adeptes et continue à rendre la société sénégalaise de plus en plus LGBTphobe. Le problème principal est que parmi les 60 000 abonnés du compte Jamra ONG Islamique, une partie d’entre eux seraient situés en France. Leurs idées déborderaient donc en France, pays qui condamne les propos et discriminations LGBTphobes. C’est sur cette base que les associations françaises portent donc plainte contre l’ONG sénégalaise et ses publications sur les réseaux sociaux. On notera que le Sénégal condamne encore l’homosexualité par un à cinq ans d’emprisonnement, et la situation pourrait tout aussi bien s’empirer au vu de l’influence religieuse dans le pays.
Le Backstage, bar gay de Perpignan, victime d’un incendie volontaire de nature homophobe
Le samedi 10 décembre, et alors que le match de la coupe du monde de football Maroc – Portugal était en cours, des supporters ont attaqué le bar gay de Perpignan Le Backstage. Ils ont notamment mis le feu à la voiture de l’établissement.
Enzo et Alain, les cogérants du bar n’étaient pas encore sur les lieux lorsqu’ils ont reçu un appel d’un des barmans. La voiture était déjà en feu devant le bar. Peu après, les pompiers et policiers arrivaient sur les lieux, juste un peu avant Enzo et Alain. Les deux cogérants se voyaient présenter des explications : alors que le bar était victime d’intimidations régulières de la part de jeunes des quartiers avoisinant, certains d’entre eux étaient venus en découdre à l’occasion du match de football.
Outre la voiture de l’établissement, deux autres voitures stationnées juste à côté ont également brûlé. Heureusement, l’établissement n’a subi aucun dégât et aucune victime n’est à déplorer dans cet incident volontaire et à caractère homophobe, même si certaines personnes étaient sous le choc.
Afin de faire face aux intimidations, Alain et Enzo décidaient, et ce malgré les événements de la veille, d’ouvrir le bar dès le lendemain. Ils voulaient notamment faire perdurer la mémoire de Guillaume, l’ancien propriétaire mort dans son bar en 2020.
Les deux cogérants ont reçu énormément de soutien de clients, d’associations locales, et d’habitants du quartier. Leur bar est devenu un lieu historique LGBTQI+ dans la ville de Perpignan, et une cagnotte de solidarité a été mise en place par LGBT66 Perpignan pour faire preuve de solidarité avec Le Backstage. Pour celles et ceux d’entre vous qui habitent proche de ce lieu, sachez que leur prochain événement «Popstage» aura lieu le 7 janvier. Une occasion d’aller montrer votre soutien à ces acteurs arc-en-ciel de Perpignan.
Le Parlement espagnol passe sa «loi trans»
Les législateurs espagnols ont adopté jeudi 22 décembre un projet de loi concernant les droits des personnes transgenres et permettant à toute personne âgée d’au moins 16 ans de changer de genre sur leur carte d’identité. Ce changement place l’Espagne sur la voie de devenir l’un des rares pays à autoriser les personnes transgenres à changer leur statut par une simple déclaration.
Le projet de loi a été approuvé par 188 votes pour et 150 contre et sept abstentions et sera maintenant envoyé au Sénat où, si il n’est pas modifié, il rentrera en vigueur dans le pays dans les semaines à venir. Le projet de loi simplifie la procédure de changement de genre sur une carte d’identité nationale, et ce changement peut être demandé par n’importe qui sur la base d’une simple déclaration. Cependant, le texte a suscité une confrontation parmi les lobbyistes féministes espagnoles et les défenseurs des droits LGBTQI+.
En Europe, le Danemark était le premier pays à accorder un tel droit en 2014. Cette législation est l’un des projets phares du ministère dirigé par Podemos, le partenaire de gauche radical de la coalition socialiste dirigée par le Premier ministre Pedro Sanchez. “Enfin, cette loi dépathologise les vies trans et garantit les droits des personnes trans”, a déclaré la ministre de l’Egalité, Irene Montero, lors du débat au parlement mercredi. “Les femmes trans sont des femmes”, a déclaré la ministre, défenseure de l’identification de genre qui a été jusqu’à dénoncer l’opposition à la loi comme de la “transphobie”.
Jusqu’à présent, les adultes espagnols étaient autorisés à demander un changement d’identité de genre avec un rapport médical attestant de leur dysphorie de genre ainsi qu’une preuve d’un traitement hormonal suivi pendant deux ans. De leur côté, les mineurs avaient besoin d’une autorisation judiciaire. Mais le projet de loi abroge cette exigence et permet à toute personne âgée de 16 ans de changer librement son sexe sur sa carte d’identité. Même les personnes âgées de 12 ans peuvent faire une telle demande, mais cette dernière ne sera acceptée que sous certaines conditions.
Après avoir soumis une demande, le demandeur ou la demandeuse doit confirmer cette dernière trois mois plus tard afin qu’elle devienne valable. La législation interdit également les thérapies de conversion, promeut la non-discrimination contre les personnes LGBTI sur le lieu de travail et vise “à promouvoir l’inclusion” des femmes transgenres en particulier, qui sont souvent davantage touchées.
🇪🇸 Spain’s constitutional court has ruled that discrimination against trans people on the basis of their gender identity is illegal.
— Openly 🏳️🌈 (@Openly) July 8, 2022
🏳️⚧️ The court found that the constitutional right to human dignity protects gender identity. pic.twitter.com/nzGT4qhKmF
Adoptée par le gouvernement en juin 2021, la loi a suscité des tensions entre Podemos, à l’origine de la législation, et les socialistes qui ont tenté, en vain, de la modifier. Elle a également divisé le mouvement féministe entre ceux qui soutiennent Montero et le lobby féministe allié aux socialistes, largement opposé au texte.
“Lorsque l’identité de genre prime sur le sexe biologique, cela ne me semble pas être un pas en avant dans une direction progressiste; cela me semble être un pas en arrière”, avait déclaré l’ancienne adjointe de Sanchez, Carmen Calvo, au quotidien El Mundo en septembre.
“L’État doit fournir des réponses aux personnes trans, mais l’identité de genre n’est ni volontaire ni optionnelle”, a déclaré Calvo, qui a dirigé le ministère de l’égalité lorsqu’il était détenu par les socialistes et est l’une des plus ferventes opposantes au projet de loi.
Les activistes craignent que la loi ouvrent des portes à des abus et qu’elle érode les droits des femmes, notamment en permettant aux hommes qui s’identifient comme femmes de concourir dans les sports féminins ou de demander un transfert dans les prisons pour femmes. Ils ont également mis en garde contre le droit des mineurs à déterminer leur genre – avec l’autorisation parentale à partir de 14 ans et avec l’autorisation parentale et judiciaire à partir de 12 ans. Bien que les socialistes aient proposé un amendement qui aurait étendu l’autorisation judiciaire aux 14-15 ans, il a été rejeté, ce qui a été considéré comme une grande victoire pour Montero et Podemos.
La Commission européenne examine une proposition d’obligation de reconnaissance des droits de filiation des familles homoparentales
La Commission européenne a proposé le 7 décembre dernier que chaque pays de l’Union européenne soit obligé de reconnaître les droits de filiation accordés par un autre État membre, une proposition qui bénéficierait aux familles homoparentales. Cependant, l’adoption de cette proposition dépendra d’un accord à l’unanimité des Vingt-Sept. La proposition de l’exécutif européen sera discutée par les eurodéputés et les pays membres et vise à créer “un certificat européen de filiation” à travers un modèle harmonisé, que tous les États membres de l’UE seraient tenus de reconnaître.
Selon la Commission, cette mesure permettrait aux enfants ou leurs parents de demander ce certificat à l’État membre qui a établi la filiation et de l’utiliser pour prouver leur relation dans tous les autres États européens. Dès lors, la filiation établie sera reconnue sans aucune procédure ultérieure.
L’objectif est de “protéger les droits fondamentaux des enfants” et d’apporter une sécurité juridique à “tous les types de familles lorsqu’elles se déplacent d’un État membre à l’autre pour y voyager ou y résider”, a expliqué la Commission européenne.
Actuellement, les législations nationales varient en fonction de l’État dans lequel vous vous trouvez en ce qui concerne les droits des familles homoparentales, ce qui peut créer des obstacles juridiques obligeant parfois des familles à engager des procédures administratives ou judiciaires coûteuses et à l’issue incertaine pour faire reconnaître leur filiation. Le texte proposé permettrait aux enfants, quels que soient leur lieu de résidence dans l’Union Européenne, de “bénéficier des droits qui découlent de la filiation dans des domaines tels que les successions, les obligations alimentaires, le droit de garde ou le droit des parents d’agir en tant que représentants légaux pour les questions scolaires ou médicales”.
L’adoption du texte nécessite cependant un vote unanime des 27, ce qui semble être plutôt difficile à obtenir compte tenu de l’hostilité de certains pays, comme la Pologne ou la Hongrie pour ne citer que ces deux exemples, aux droits des personnes LGBTQI+. Le commissaire à la Justice, Didier Reynders, indiquait qu’en cas d’échec d’obtention de l’unanimité, Bruxelles cherchera à “renforcer les coopérations” entre les États. Il a toutefois précisé que l’objectif n’était pas de “modifier la façon dont chaque État défini ce qui constitue une famille ou l’adoption, mais de protéger les droits des enfants”.
ILGA saluait une avancée majeure pour mettre fin aux complications auxquelles font face les familles arc-en-ciel en affrontant des obstacles supplémentaires lorsqu’elles se déplacent dans l’UE.
La Russie continue à faire reculer les droits des personnes LGBTQI+
La Chambre basse du Parlement Russe, également appelé la Douma, interdisait le 8 décembre l’accès aux mères porteuses aux personnes étrangères sur son territoire. Leur raison : «protéger les enfants contre les familles LGBT+ ainsi que le trafic d’organes». En somme : l’agenda LGBTphobe des russes continue à être déployé.
Le Président Vladimir Poutine continue à réduire à néant les droits des personnes LGBTQI+. Cette fois-ci, ce sont les étrangers qui en sont victimes. Le 19 décembre, Poutine signait en effet cette loi interdisant les couples étrangers d’avoir recours à une mère porteuse en Russie. Seuls les citoyens russes mariés ou les femmes russes célibataires incapables d’avoir des enfants pour des raisons médicales y auront désormais le droit.
Le texte ajoute qu’un enfant né d’une mère porteuse russe se verra automatiquement accorder la nationalité russe.
Selon la Russie, les étrangers exploiteraient de plus en plus les femmes et enfants russes alors que le pays reste l’un des rares au monde à autoriser la maternité de substitution à des fins commerciales. L’interdiction était effective dès l’adoption du texte, soit le 19 décembre. La protection contre l’influence étrangère était également mise en avant lors de l’adoption de ce texte, et notamment l’importance de «protéger les femmes et enfants russes contre l’égalité des personnes LGBTQI+ acceptée en Occident et allant à l’encontre des valeurs familiales traditionnelles».
Whitney Houston: I Wanna Dance With Somebody : l’univers intime de la chanteuse sur grand écran
Sorti au cinéma le 21 décembre, le biopic revenant sur la vie de la chanteuse américaine Whitney Elizabeth Houston est intitulé après l’un de ses plus gros titres: I Wanna Dance with Somebody. Provenant de la main du réalisateur Kasi Lemmons, le film de près de deux heures et demi met notamment en lumière, et ce de manière très respectueuse, la sexualité de la chanteuse qui était bisexuelle. Le film montre notamment sa relation avec Robyn Crawford, qui aurait eu une influence positive considérable dans la vie de la chanteuse, et ce malgré leur séparation. L’actrice Naomi Ackie, qui incarne la chanteuse dans le film, aurait d’ailleurs refusé le rôle «si cette relation lesbienne n’était pas inclue».
Le film reprend bien évidemment ses plus gros titres et met en avant sa voix, du moment où elle chante dans des églises afro-américaines et se fait reconnaître par un producteur à sa carrière de superstar en passant par ses grands succès, awards et notamment sa très célèbre version live du Tampa Stadium de l’hymne américain «The Star Spangled Banner» chanté dix jours après le début de la guerre du Golfe.
C’est probablement l’un des biopics les plus, si ce n’est le plus, attendus de l’année pour la chanteuse qui avait été qualifiée à l’époque de «la plus belle voix du siècle» du haut de sa tessiture de cinq octaves. Nous fêterons malheureusement l’anniversaire des onze années de sa mort en février prochain, elle qui a été retrouvée morte, noyée dans le bain de sa suite du Beverly Hilton avec de multiples substances dans le sang (Cocaïne, Marijuana, Xanax, Flexiril et Benadryl). Puisse ce film rendre hommage à cette chanteuse immensément talentueuse qui nous aura laissé ses chansons en guise de souvenir.
Tunisie : une trentaine de militant·e·s se rassemblent pour dénoncer la criminalisation de l’homosexualité dans le pays
C’est devant un tribunal de la ville de Kairouan, située à 150km au Sud de Tunis, qu’une trentaine de militants se sont rassemblés pour dénoncer la criminalisation de l’homosexualité en Tunisie. Le pays du Maghreb applique toujours des peines qui peuvent aller jusqu’à trois années d’emprisonnement.
C’est dans le cadre d’un procès datant de 2015 et poursuivant six hommes pour homosexualité et ayant été reconduit en Cour d’appel que ce rassemblement prenait place. Les six étudiants ont été condamné à de multiples peines, la dernière datant de 2018 et demandant une détention de 40 jours, peine par la suite annulée par la Cour de cassation. Des six étudiants, seul un est resté en Tunisie, les autres ayant trouvé refuge à l’étranger en y demandant l’asile. Selon l’étudiant ayant eu son audience, cette dernière se serait bien déroulée et la communication avec les juges se serait faite sans réelle difficulté.
Les manifestants, comptant parmi eux des représentants de la Ligue tunisienne des droits de l’homme et du groupe d’activistes Damj, réclamaient la «suppression de l’article de la honte». Cet article est en fait le numéro 230 du code pénal tunisien et sanctionne l’homosexualité, aussi bien pour les hommes que les femmes, par des peines d’emprisonnement.
La situation reste précaire pour les activistes qui commencent à sortir en public depuis la révolution de 2011, mais les avancées restent difficiles. Les ONG internationales telles que Human Rights Watch réclament depuis plusieurs années l’abolition des peines de prison, mais également de tests anaux «dégradants et inhumains» pratiqués dans le pays pour les personnes interpellées en flagrant délit.
Une politicienne israélienne propose que les docteurs aient le droit de refuser les patients LGBTQI+
L’initiative d’une des futures ministres de Benjamin Netanyahu d’autoriser les médecins israéliens à refuser le traitement aux patients LGBTQI+ pour des raisons religieuses a suscité des inquiétudes quant à la menace que le nouveau gouvernement du pays pourrait représenter pour les droits des personnes LGBTQI+.
Le président israélien, Isaac Herzog, a condamné la rhétorique anti-LGBTQI+ croissante, déclarant que “les propos discriminatoires de ces derniers jours visant les personnes LGBTQI+ et d’autres parts de la population m’inquiètent et me préoccupent au plus haut point”. Le président, dont le poste est largement cérémoniel mais qui dispose tout de même d’une certaine autorité, a ajouté que la rhétorique employée mettait en danger les «valeurs démocratiques et morales» du pays. Benjamin Netanyahu – qui a qualifié les propos de sa future ministre Strook «d’inacceptables» – nie en bloc que son nouveau gouvernement représente une menace pour les droits des personnes LGBTQI+.
Mais nombreuses sont les critiques qui affirment que Netanyahu ne possède pas assez de pouvoir pour contrôler les partenaires de sa coalition, et notamment ceux ultra-nationalistes et ultra-orthodoxes poussant Israël à adopter de plus en plus de lois comportant des aspects religieux et/ou allant à l’encontre des valeurs démocratiques du pays.ILGA saluait une avancée majeure pour mettre fin aux complications auxquelles font face les familles arc-en-ciel en affrontant des obstacles supplémentaires lorsqu’elles se déplacent dans l’UE.
Indonésie : un nouveau texte criminalisant les relations sexuelles hors mariage inquiète les défenseurs des droits LGBTQI+
Le Parlement indonésien a modifié le Code pénal du pays pour interdire les relations sexuelles hors mariage et limiter la liberté d’expression, ce qui constitue un revers grave pour les libertés dans ce pays qui n’est autre que la troisième démocratie la plus peuplée du monde. Les modifications devraient rentrer en vigueur d’ici trois ans, mais une forte contestation au sein de la population pourrait potentiellement faire revenir le gouvernement en arrière sur sa décision qualifiée d’extrême.
Adoptée avec le soutien de tous les partis politiques, cette législation a choqué non seulement les défenseurs des droits de l’homme, mais également le secteur du tourisme en Indonésie. Ce dernier dépend largement d’un flux de visiteurs pour ses îles tropicales et ses plages paradisiaques.
De nombreux médias ont qualifié cette législation «d’interdiction de la sexualité à Bali”, car elle s’appliquera techniquement aux Indonésiens et aux étrangers visitant le pays. Bien évidemment, le gouverneur de Bali s’est empressé de rassurer sur le sujet : Wayan Koster assure que la législation ne concernera pas les étrangers vivant et voyageant à Bali.
Maulana Yusran, vice-président de la commission du tourisme de l’Indonésie, a déclaré que ce code était “totalement contre-productif” et adopté alors que le pays essayait de se remettre de la pandémie de COVID-19. “Nous regrettons profondément que le gouvernement ait fermé les yeux”, a-t-il déclaré. L’ambassadeur des États-Unis en Indonésie, Sung Kim, a mis en garde contre le fait que cette loi pourrait refroidir les intérêts des entreprises internationales. “Criminaliser les décisions personnelles des individus serait un facteur important dans la décision de nombreuses entreprises d’investir et de s’investir en Indonésie”, a-t-il déclaré.
Les défenseurs des droits de l’homme protestent depuis longtemps contre ce code, qui interdit également les manifestations publiques non autorisées et le blasphème. “Nous assistons à un coup dur frappant les progrès réalisés par l’Indonésie en matière de protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales au cours de plus de deux décennies”, a déclaré Usman Hamid, directeur exécutif d’Amnesty International en Indonésie, qui a qualifié les changements apportés au code pénal de “scandaleux”. “Interdire les relations sexuelles en dehors du mariage constitue une violation du droit à la vie privée garanti par le droit international. Les relations sexuelles consenties ne devraient pas être considérées comme une infraction pénale ou une violation de la moralité».
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Cet article des actualités LGBTQI+ du mois de décembre 2022 se termine avec cette actualité arrivée d’Indonésie.
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