Les actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2022
Premier mois de cette nouvelle année 2022, nous sommes à nouveau au rendez-vous pour vous présenter toutes les actualités récentes concernant les personnes LGBTQI+ dans le monde.
Notre souhait de voir des améliorations en terme d’inclusivité dans le monde semble avoir été en parti exaucé, même si cela vient de paire avec quelques mauvaises nouvelles.
Dans tous les cas, l’équipe de Drapeau-LGBT.fr sera toujours à vos côtés pour défendre vos droits. Mais vous êtes certainements ici pour en savoir plus sur ce qu’il s’est passé le mois précédent. Aussi, rappelons que cet article est disponible en format textuel mais également sous format audio (podcast) comme les précédents. Nous n’avons plus qu’à vous souhaiter une excellente lecture ou écoute, ou le cas échéant, les deux !
- Retour sur les succès du jeune acteur Gaspard Ulliel brutalement décédé
- Les personnes bi et homosexuelles pourront bientôt donner leur sang
- Enzo, l’adolescent trans emmené de force en thérapie de conversion, a été retrouvé
- Le Refuge : les anciens dirigeants en examen
- Les Zouaves Paris officiellement dissout
- La France fera-t-elle reculer les LGBTphobies dans le sport ?
- Lutte contre la haine en ligne : la Cour d’appel demande des comptes à Twitter
- La maison de l’observatoire à Toulouse en danger
- L’Allemagne confirme l’élection de son premier délégué ministériel à la cause queer
- Païvi Räsänen jugée pour incitation à la haine
- Le programme «Don’t say gay» visé par les Républicains de Floride
- La Fédération Mexicaine de Football condamne les actes homophobes dans les stades
- Les couples homosexuels mariés ne seront pas reconnus en Namibie
- Le prédident Botswanais promet le respect des droits des personnes LGBTQI+
- Israël ouvre la GPA à tous les hommes et aux personnes trans
Retour sur les succès du jeune acteur Gaspard Ulliel brutalement décédé
Nous allons commencer ces actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2022 par une bien triste nouvelle ayant touchée toute la francophonie, et bien plus encore. En effet, nous apprenions la mort du prodige du grand écran français, Gaspard Ulliel, suite à un accident de ski l’ayant emmené au CHU de Grenoble où il décédera à 37 ans.
On pouvait noter que le monde du cinéma ainsi que la sphère politique était particulièrement émue par ce tragique accident. Toutes et tous saluaient un jeune acteur ayant eu une carrière déjà bien remplie, et récompensée par de nombreux titre. Les plus prestigieux restent ses Césars du meilleur acteur pour les films Juste la fin du monde et Saint Laurent, mais il est également connu pour ses rôles dans Hannibal : Les Origines du Mal ou Un Long Dimanche de Fiançailles (César du meilleur espoir masculin) pour se limiter à ces quelques films.
De tous les personnages qu’il a pu incarner et directeurs·trices avec lesquel·le·s il a travaillé, l’acteur était devenu un symbole de la représentation homosexuelle et d’inclusivité dans le cinéma français. Que ce soit sous la direction de Xavier Dolan ou Rodolphe Marconi, ou le rôle marquant de Yves Saint Laurent dans le film qui porte son nom, l’acteur a toujours réussi à se glisser dans la peau de ses personnages pour faire vibrer les spectateurs.
Ses partenaires, les différentes directions qui ont pu le diriger toutes ces années lui rendaient hommage. Que ce soit sur les réseaux sociaux par le biais de messages émouvants à l’image de celui de Xavier Dolan sur la plateforme Instagram, ou directement en personne lors de ses obsèques à Paris comme Nathalie Baye, Catherine Deneuve, Vincent Cassel, … Toutes ces personnes s’accordaient sur un point : le cinéma français perdait ce 19 janvier 2022 un acteur de talent. Nos pensées vont à sa famille, ses proches, et en particulier son fils de six ans.
Les personnes bi et homosexuelles pourront bientôt donner leur sang
Dans une annonce faite par Olivier Véran, actuel Ministre de la Santé en France, on apprenait que l’Hexagone ouvrira milieu du mois de mars le don du sang sans critère discriminatoire lié à l’orientation sexuelle.
La mise en place de ce changement pourra se faire relativement simplement. En effet, les formulaires à remplir précédent un don n’obligeront plus aucune mention de l’orientation sexuelle de la part du donneur. La France n’est pas le premier pays à avoir opéré dans ce sens. Nos voisins italiens, espagnols, anglais, mais également l’Israël avaient déjà un peu d’avance sur nous.
Dès le 16 mars, tous les français, quelles que soient leurs orientations sexuelles, pourront donner leur sang !
— Olivier Véran (@olivierveran) January 11, 2022
Nous mettons fin à une inégalité qui n’était plus justifiée. #DonDeSang🩸 pic.twitter.com/wjnd1ylqt1
Historiquement, la France avait interdit le don du sang aux personnes homosexuelles et bisexuelles, citant notamment les risques liés à l’épidémie du sida. En 2016, un premier changement permettait à ces personnes de donner à condition qu’elles observent une période d’abstinence d’une année. En 2019, cette période était ramenée à quatre mois, changement accueilli de manière mitigée par les associations et défenseurs des droits des personnes LGBTQI+.
Évidemment, ce changement abolissant la période d’abstinence a été largement salué du côté des personnes LGBTQI+ et associations qui l’attendaient depuis de nombreuses années. Mais celles et ceux qui s’intéressent un minimum à la dimension politique ne sont pas entièrement satisfaits. En effet, le gouvernement actuel avait rejeté ce texte en 2018, avant de l’adopter en 2020. Beaucoup voient le timing de son implémentation (mars 2022) politiquement calculé, coïncidant avec la campagne présidentielle et visant à récupérer des voix.
On doit tout de même mentionner que là où l’orientation sexuelle ne sera plus une condition au don du sang, les comportements à risque feront toujours l’objet d’une attention particulière. Cela peut être une vie sexuelle avec de multiples partenaires, avoir des relations sous l’effet de drogues, de l’alcool, …
Enzo, l’adolescent trans emmené de force en thérapie de conversion, a été retrouvé
Ce fait divers s’est déroulé dans le Sud de la France, dans la région de Montpellier. Le parquet de la ville avait ouvert une enquête avec des motifs d’enlèvement et séquestration suite à la disparition d’un adolescent trans de 17 ans.
Le jeune homme trans, de son prénom Enzo, était rapporté par sa colocataire comme disparu dans une vidéo postée sur la plateforme Instagram.
Cette dernière y racontait que l’adolescent avait demandé à ses parents de désormais le considérer comme un individu de sexe masculin, alors qu’il avait été assigné le sexe féminin à la naissance. Les parents auraient emmené leur enfant de force dans un établissement pratiquant des «thérapies de conversion» dans le Loiret.
Bonne nouvelle cependant, le jeune était retrouvé le 10 janvier par les autorités, et il est en bonne santé. D’après la nouvelle loi entrée en vigueur en octobre, les auteurs des faits pourront être gravement punis. Les peines encourues vont de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende à trois ans de prison et 45 000 euros en cas de circonstances aggravantes, ce qui pourrait être prononcé car la victime dans cette affaire est encore mineure. Nous espérons que Enzo n’aura pas de traumatisme suite à cette expérience, et qu’il réussira à reprendre sa vie avec sa nouvelle identité de genre acceptée par son entourage.
Le Refuge : les anciens dirigeants en examen
Nous vous avions déjà évoqué les nombreuses plaintes concernant les anciens dirigeants de la fondation Le Refuge, à savoir Nicolas Noguier et Frédéric Gal. Voici enfin venu le temps de rendre des comptes pour ce couple fondateur de la fondation étant à l’origine d’une multitude de dysfonctionnements et plaintes.
Le 20 janvier, les deux hommes étaient mis en garde à vue avant leur mise en examen deux jours plus tard. À l’origine de leur chute des fonctions qu’ils occupaient, une enquête de Mediapart publiée en décembre 2020. Cette dernière mentionne des dizaines de témoignages rapportant des attouchements et agressions sexuelles, du harcèlement au sein du personnel et des personnes trouvant de l’aide dans Le Refuge, ou encore de la corruption de mineur et des abus de faiblesse.
Des faits graves et multiples qui sont cependant tous niés par les deux anciens dirigeants qui avaient finis par démissionner suite à la publication de l’accablante enquête. Nicolas Noguier sera tout d’abord placé en garde à vue, puis mis en examen avant d’être remis en liberté mais placé sous contrôle judiciaire. Nous vous tiendrons informé·e·s des suites de cette affaire qui touche particulièrement les personnes LGBTQI+, et reste un parfait exemple des abus et discriminations dont elles peuvent encore être victimes.
Les Zouaves Paris officiellement dissout
Le 5 janvier se tenait le premier Conseil des ministres de l’année. À cette occasion, une excellente nouvelle nous parvenait : les Zouaves Paris étaient dissout officiellement. Mais alors, qu’est-ce que sont les «Zouaves Paris», et pourquoi avoir dissout ce groupe ?
Pour celles et ceux qui n’auraient jamais entendu parler d’eux, les Zouaves Paris est un groupe composé d’une vingtaine de personnes d’extrême droite. Il est à l’origine de violences et actions haineuses menées contre les personnes de couleur, mais également les minorités religieuses et de genre ou sexuelle dans l’Hexagone. C’était donc une menace pour les libertés promues en et par la France.
Ce groupe voyait donc sa dissolution par un décret datant du 5 janvier 2022, et annoncée de manière officielle par Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur français. On voit notamment cette action menée à l’encontre du groupe extrémiste en raison d’événements récents ayant pris place au rassemblement électoral de Éric Zemmour le mois dernier.
Durant le meeting politique du candidat à la présidentielle, des agressions avaient été rapportées, mais pas n’importe lesquelles. Le groupe Zouaves Paris est accusé d’être à l’origine de ces violences faites à l’égard de militants de SOS Racisme présents pour lutter contre le racisme très présent dans le discours du candidat. Ce dernier est connu pour ses propos haineux à l’égard des étrangers, et a d’ailleurs été condamné par la justice à plusieurs reprises pour cela. Il y a quelques jours, l’association SOS Racisme annonçait d’ailleurs qu’elle allait porter plainte contre M. Zemmour pour «diffamation raciale et provocation à la haine raciale».
La dissolution du groupe Zouaves Paris laisse tout de même quelques questions en suspend . Même si le décret annonce officiellement sa dissolution, comment faire en sorte que ce groupe et ses membres ne nuisent plus aux personnes de couleurs, LGBTQI+, ou non-catholiques ? Et comment s’assurer que les françaises et français seront à l’abri de toute LGBTphobie ou discrimination encore présente sur notre territoire ?
La France fera-t-elle reculer les LGBTphobies dans le sport ?
En parlant de LGBTphobies dans l’Hexagone, nous pouvons revenir sur un aspect plus spécifique qui touche surtout le monde du sport. Et cela tombe bien car le groupe LREM proposait un texte de loi visant à «démocratiser le sport» en interdisant notamment les insultes LGBTphobes dans les stades. Ces faits seront désormais plus lourdement punis jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende. Mais qu’en est-il du reste des changements ?
Outre les sanctions à l’encontre des actes homophobes renforcées dans les stades, d’autres points étaient abordés au Sénat. C’est par exemple le cas de la création de sociétés commerciales qui gèrent et commercialisent les droits sportifs qui s’invitait au débat de la Chambre haute. Mais encore, une mesure très attendue par les personnes atteintes d’une maladie chronique parmi la trentaine ajoutée et qui n’étaient pas encore éligibles pour du sport sur (ou par) ordonnance.
Dans un autre cadre, on retrouve également des contrôles plus stricts des personnes en charge de transmettre la passion du sport aux jeunes. Là où seuls les éducateurs sportifs y étaient soumis, les maîtres nageurs, juges sportifs et arbitres devront désormais se soumettre à un contrôle d’honorabilité pour lutter contre les violences sexuelles. Autres bonnes nouvelles : le Sénat votait entre autres l’installation de douches et vestiaires dans les futures constructions d’immeubles de bureaux pour créer un cadre favorable au sport en entreprise, mais également statuait sur l’ouverture des équipements scolaires en dehors du temps scolaire.
Ce sont d’excellentes nouvelles qui pourraient rendre la pratique d’un sport plus agréable à toutes et tous, et peut-être inciter certaines et certains à (re-)commencer une activité physique régulière. Quoi qu’il en soit, on notera que les personnes LGBTQI+ ne sont pas oubliées dans la sphère politique, et qu’une France inclusive est peut-être le futur qui nous attend.
Lutte contre la haine en ligne : la Cour d’appel demande des comptes à Twitter
Alors qu’en juillet dernier, la Cour d’appel de Paris demandait à la plateforme Twitter de justifier ses moyens de lutte contre les propos haineux en ligne, le jugement émis en première instance était confirmé le 19 janvier.
La plateforme devait apporter sous toute forme possible et imaginable des preuves de sa lutte contre la diffusion des publications haineuses, d’apologie de crimes contre l’humanité, d’incitation à la haine raciale, mais également toute haine envers l’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne. En plus de fournir ces preuves, Twitter devait également quantifier, localiser, et classifier de nombreux aspects sur les signalements, les personnes en charge des signalements, les détails sur les retraits de publications, …
Malgré les éléments fournis et l’appel fait en première instance par la plateforme, la Cour d’appel décidait de maintenir le verdict initial du tribunal correctionnel. Twitter devra donc verser des dommages et intérêts à hauteur de 1 500 euros à plusieurs associations françaises : la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme), SOS Racisme et SOS Homophobie.
La maison de l’observatoire à Toulouse en danger
C’est un appel relayé par quelques associations et personnes soutenant les personnes LGBTQI+. La maison de l’observatoire de Toulouse, un lieu de vie queer historique au niveau local, est aujourd’hui en danger.
La maison vieille d’un siècle et demi tient depuis le début des années 2000 grâce à des associations et militants. Ces derniers ont rendu ce lieu incontournable pour des personnes LGBTQI+ en situation précaire. Aujourd’hui, la maison est occupée par un groupe de personnes LGBTQI+ qui sont majoritairement de groupes ethniques minoritaires, racisées, ou encore réfugiées. En somme, des individus qui n’ont d’autre choix que demander de l’aide auprès de ce refuge.
La mission de l’observatoire ne s’arrête pas à l’hébergement de personnes précaires. L’observatoire fournit également des services de relogement, d’accompagnement, et propose de multiples activités très variées (sociales, sportives, culturelles, soutien, …). Dans ce contexte de crise sanitaire associé à une économie tournant au ralenti, l’observatoire proposait également une distribution alimentaire, totalement autofinancée. C’est d’ailleurs un problème puisque cette entité LGBTQI+ de Toulouse ne dispose d’aucun soutien financier ou institutionnel.
Malgré cette absence de soutien, nous souhaitions vous transmettre que vous pouvez le faire vous même, et sans débourser un seul centime. En effet, vous pouvez apposer votre signature à la tribune visant à donner de la visibilité sur cette expulsion et les conséquences que cela aura sur les personnes ayant trouvé refuge auprès de l’observatoire. Voici le texte de la tribune :
«La maison de l’observatoire, lieu de vie queer et d’activité occupée depuis plus de 20 ans, est menacée par une procédure d’expulsion au 31 mars 2022. N’ayant aucune proposition de relogement, ni pour l’espace d’activité, ni pour les habitants du lieu, nous risquons de perdre un lieu ressource pour des centaines de personnes, participant donc à la précarisation d’une communauté toute entière. Nous appelons l’État, propriétaire du lieu, à annuler toute procédure d’expulsion et nous laisser collectivement la jouissance d’un lieu dont il n’a aucune utilité, ni aucun projet à venir. Répondant d’une mission d’intérêt public, il nous semble logique de pouvoir continuer à bénéficier de cet espace. Nous cherchons aujourd’hui le soutien de toutes personnes ou association nous permettant de conserver ce lieu.»
Nous comptons donc sur vous pour montrer votre solidarité et faire un geste qui ne vous coûtera pas beaucoup plus qu’une minute de votre temps. Merci par avance à toutes celles et ceux qui feront preuve de générosité et bienveillance.
L’Allemagne confirme l’élection de son premier délégué ministériel à la cause queer
C’est une première pour le gouvernement allemand, et cela se passe dans le nouveau gouvernement de Olaf Scholz, successeur à Angela Merkel. Le député écologiste Sven Lehmann était officiellement nommé le 5 janvier au poste de délégué ministériel à la cause queer. Le nouveau gouvernement marquait déjà la chose avec la nomination à la Chambre basse de Nyke Slawik et Tessa Ganserer, deux femmes trans.
Délégué ministériel à la cause queer, c’est un poste qui n’existait jusqu’alors pas au sein du gouvernement allemand. Cela laisse donc entendre une Allemagne qui serait potentiellement plus inclusive que jamais. Et c’est exactement ce vers quoi Sven Lehmann va tendre. Il aura pour charge de préparer un nouveau plan d’action pour l’Allemagne, ce qui prendra probablement des airs plus ou moins semblables à notre plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et discriminations anti-LGBT+ 2020 2023. Son objectif : faire de l’Allemagne un pays leader dans la lutte contre les discriminations.
Fraîchement nommé, le délégué ministériel à la cause queer annonçait que «la protection des personnes en raison de leur identité sexuelle ou de genre doit être garantie dans la loi». Des perspectives encourageantes pour nos voisins, et peut-être l’occasion de créer des nouveaux partenariats franco-allemands allant dans ce sens. C’est en tout cas ce que l’on peut espérer : un front uni face à la montée des LGBTphobies dans l’Est de l’Europe.
Païvi Räsänen jugée pour incitation à la haine
Le 24 janvier marquait le début du procès de l’ancienne ministre de l’Intérieur finlandaise Païvi Räsänen. Elle comparait devant la justice pour incitation à la haine, et plus précisément pour des propos qu’elle a tenu dépeignant l’homosexualité comme un «trouble du développement psychosexuel».
Cheffe du Parti des Chrétiens démocrates (Kristdemokraterna en finlandais), devenue députée au Parlement, elle qualifiait sur Twitter de honteux le soutien de l’Église luthérienne finlandaise aux marches des fiertés, citant par l’intermédiaire d’une photo un passage de la Bible. Ce dernier marquait des mots «contre nature» et «honteux» les personnes homosexuelles et l’acte sexuel entre les personnes de même sexe.
Le parquet souhaite infliger à l’ancienne ministre une amende à cinq chiffres, mentionnant que les propos étaient «un affront à l’égalité et à la dignité des homosexuel·le·s et est susceptible de provoquer le mépris, l’intolérance et même la haine envers les personnes homosexuelles».
Armée de sa Bible à la main, la principale intéressée nie ces chefs d’accusations et prône le droit à la liberté d’expression et de religion. Ironie du sort pour la ministre, elle est aujourd’hui victime d’un texte de loi qu’elle a elle-même fait voter lorsqu’elle était encore en fonction entre 2011 et 2015.
Le programme «Don’t say gay» visé par les Républicains de Floride
Beaucoup de français pensent que vivre sous le soleil de Floride rend la vie plus belle. Permettez-nous d’émettre des doutes sur ce point. Outre le fait que la possession et le port d’arme est légal, on retrouve par exemple une opposition virulente aux personnes LGBTQI+ et leurs droits.
Un projet de loi qui pourrait bien finir par passer effraie l’État du Sud-Est des États-Unis. Appelé par les activistes pro-LGBTQI+ le projet de loi «Don’t say gay», ce texte interdirait aux professeurs d’évoquer tous les aspects relatifs à l’identité de genre, l’orientation sexuelle ou les personnes LGBTQI+ en général. Le texte irait même plus loin en autorisant les parents à porter plainte contre un établissement qui enfreindrait cette loi.
Pour les républicains à l’origine de ce projet de loi, la priorité se trouve dans les responsabilités liées au fait d’être parent. Mais l’opposition critique fortement la vision du camp d’en face. Ils craignent également les répercussions du message envoyé aux jeunes LGBTQI+ : retour au placard pour certain·e·s, des suicides envisageables de jeunes déjà largement victimes de moqueries, harcèlements et discriminations. En somme, un bilan qui serait catastrophique pour une partie de la population.
Partageant la réponse de Jon Harris Maurer de Equality Florida, fermement opposé à cette loi, Chasten Buttigieg allait également dans ce sens. Le mari de Pete Buttigieg reprenait le chiffre alarmant de 42%, part des jeunes LGBTQI+ ayant sérieusement considéré le suicide l’année dernière. À cela, il y ajoutait la question : «Et maintenant, ils ne peuvent plus parler à leurs professeurs ?» Ce qui est certain, c’est qu’après les clivages créés par les mouvements Black Lives Matter et les dernières élections présidentielles, le pays de l’Oncle Sam n’a certainement pas besoin de continuer à diviser toujours un peu plus sa population.
This will kill kids, @RonDeSantisFL. You are purposefully making your state a harder place for LGBTQ kids to survive in. In a national survey (@TrevorProject), 42% of LGBTQ youth seriously considered attempting suicide last year. Now they can't talk to their teachers? https://t.co/VtfFLPlsn3
— Chasten Buttigieg (@Chasten) January 20, 2022
La Fédération Mexicaine de Football condamne les actes homophobes dans les stades
Ce n’est pas une décision de la justice du Mexique, mais bien celle de la Fédération Mexicaine de Football elle-même. Les insultes homophobes des spectateurs lors de matchs de la sélection nationale seront désormais passibles de cinq années d’interdiction d’accès aux stades.
Ce changement arrive suite à une décision de la FIFA de punir la sélection nationale du Mexique suite à des chants homophobes de ses supporters en fin d’année dernière. Leur punition était de jouer deux matchs à huit-clos, mais également de payer une amende de près de 110 000 dollars. Ces matchs n’étaient pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agissait de deux matchs de qualification pour la Coupe du monde 2022 qui se déroulera au Qatar.
Des mesures ont également été prises pour mettre en œuvre ces changements. La sécurité sera désormais renforcée dans les stades par l’ajout d’agents qui s’assureront d’identifier et escorter les supporters à l’origine d’actes discriminatoires et LGBTphobes jusqu’à la sortie. Le but : éviter que la sélection nationale et les supporters soient toutes et tous punis par la faute du comportement de certains individus.
Les couples homosexuels mariés ne seront pas reconnus en Namibie
Problème de société en Namibie, le mariage entre personnes de même sexe est interdit. Le pays a toujours en place, que ce soit de manière officielle ou officieuse, de lourdes discriminations à tous les niveaux de la société, et dans tous les secteurs.
Le sud-africain Daniel Digashu s’est marié avec Johann Potgieter qui vient de Namibie en 2015. Leur mariage, reconnu en Afrique du Sud, ne l’est cependant pas par la Namibie. C’est pour cette raison qu’ils étaient devant la Haute Cour du pays, mais également pour que les services d’immigration ne soient pas discriminatoires envers les personnes homosexuelles.
Le verdict, très attendu par beaucoup, était rendu le 20 janvier. La Namibie maintiendra malheureusement sa position LGBTphobe, malgré quelques aspects positifs à retirer de cette affaire. En effet, la juge déclarait être soumise à un arrêt de la Cour suprême du pays datant d’une vingtaine d’années. Mais dans le compte-rendu de 60 pages exposant les raisons du verdict, elle y expose sa vision en faveur de la reconnaissance des couples de même sexe et de leurs mariages.
Les mentalités sont donc en train de changer, lentement mais sûrement. Reste à savoir quand la justice décidera d’évoluer avec son temps dans ce pays du Sud de l’Afrique.
Le prédident Botswanais promet le respect des droits des personnes LGBTQI+
Deux mois après avoir perdu son appel pour annuler la dépénalisation de l’homosexualité dans son pays, le président Masisi invitait divers représentants des personnes LGBTQI+ de son pays.
Lors de la rencontre, il a assuré qu’il allait respecter la décision du tribunal. Bien plus que cela, il invitait toutes et tous à respecter la dépénalisation de l’homosexualité, tout en justifiant que son pays était majoritairement conservateur, et que sa motivation d’appel était surtout d’ordre politique plus qu’idéologique. Le Président estimait lors du dépôt de son appel en octobre 2021 que le tribunal n’avait pas à trancher la question, mais que c’était le rôle du Parlement de le faire.
La décision du tribunal restant inchangée, la communauté internationale qualifiait d’historique cette affaire. Elle saluait le pays qui reste encore largement entouré de voisins criminalisant ou interdisant les unions et relations entre personnes de même sexe. Il faut tout de même rappeler que l’Afrique a été modelée par nos sociétés colonisatrices Occidentales et que la religion et les lois anti-LGBTQI+ prennent racines dans nos anciennes valeurs. L’Afrique du Sud, pays qui reste depuis trente ans dans le top trois des plus grandes économies du continent, est aujourd’hui le seul de la zone à autoriser le mariage entre couples de même sexe.
Israël ouvre la GPA à tous les hommes et aux personnes trans
Pour finir cet article des actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2022, nous vous avons réservé une note positive. Israël ouvrait le 11 janvier dernier la GPA (Gestation Pour Autrui) à plus de personnes. Désormais, les hommes célibataires, les couples de même sexe ainsi que les personnes trans y auront accès.
La GPA était déjà ouverte aux couples hétéros, ainsi qu’aux femmes célibataires ayant recours à une mère porteuse. Mais l’État inclusif de l’Est de la Méditerranée voulait aller plus loin dans la démarche, et mettre fin aux discriminations en donnant accès à toutes et tous à la parentalité. C’est ainsi que quelques jours après l’annonce, l’État mettait cela à exécution au plus grand bonheur des personnes LGBTQI+ et hommes célibataires.
Cette modification est en fait liée à un verdict de la Haute Cour du pays datant de juillet 2021 que nous avions déjà évoqué. Ce verdict rendait les discriminations illégales, et laissait six mois à l’État pour rectifier le tir. Reste à savoir comment cette ouverture de la GPA se traduira concrètement pour les futurs parents, certain·e·s craignant des obstacles administratifs difficiles pour dissuader les futurs parents. Quoi qu’il en soit, Israël prouve encore une fois que le pays a énormément à nous apprendre en matière d’inclusivité, et est souvent pris comme un des modèles à suivre en terme d’ouverture d’esprit face aux questions LGBTQI+.
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Cet article des actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2022 est terminé sur cette note positive. Si vous souhaitez continuer à apprécier du contenu gratuit que nous vous proposons de manière régulière, n’hésitez pas à le partager et/ou laisser votre avis dans la section des commentaires !
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