Les actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2023
C’est avec de grands sourires et un enthousiasme certain que l’équipe de Drapeau-LGBT.fr vous accueille sur ce premier des douze articles qui concerneront les actualités LGBTQI+ de cette année 2023, en espérant que celle-ci nous apporte d’excellentes nouvelles.
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- Harcèlement scolaire : Lucas, 13 ans, met fin à ses jours
- L’homosexualité est un pêché et non pas un crime pour le Pape François
- La Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la Lituanie et la Russie
- Le Royaume-Uni évoque à nouveau l’interdiction des thérapies de conversion
- L’Allemagne en phase d’ouvrir le don du sang aux hommes homosexuels
- La marque américaine M&M’s retire temporairement ses célèbres mascottes suite à une polémique
- Les États-Unis vont assouplir les conditions de don du sang aux hommes homosexuels et bisexuels
- Inde : le gouvernement refuse de nommer un avocat au poste de juge à cause de son homosexualité
- Bangladesh : le gouvernement défend des manuels scolaires qui mettent en avant les droits des personnes trans
Harcèlement scolaire : Lucas, 13 ans, met fin à ses jours
C’est un drame qui a été très médiatisé ces dernières semaines en France et qui aura touché beaucoup de monde. Lucas, un jeune français de 13 ans, mettait fin à ses jours le samedi 7 janvier à Golbey dans les Vosges. La raison de son suicide : un harcèlement de la part de ses camarades en raison de son homosexualité.
C’est dans son journal intime que ses parents ont pu retrouver une trace de sa volonté de quitter ce monde. Et les proches du défûnt ont également affirmé aux autorités que Lucas était victime de harcèlement sous forme de moqueries et insultes à caractère LGBTphobe de la part de ses camarades de classe.
Ces derniers étaient placés en garde à vue au commissariat d’Épinal pour être interrogés. Suite à l’enquête, ce sont quatre des camarades de Lucas qui seront au final jugés pour « harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide ». Mais la mère de Lucas est intervenue afin d’apaiser la situation, appelant notamment à ne pas nourrir la haine contre les harceleurs de son fils, malgré ses affirmations que leur harcèlement aurait été « l’élément déclencheur ».
De son côté, le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a évoqué sa volonté de généraliser la création de groupes de sensibilisation, prévention et d’action contre l’homophobie dans les académies. Pour la Première ministre Élisabeth Borne, qui a jugé le suicide « intolérable », elle présentera dans les jours qui viennent un nouveau plan de lutte contre les discriminations. Un nouveau plan jugé comme un échec, après une première tentative (Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ de 2020-2023) largement critiquée par les associations et dont l’effet à été très mitigé ces dernières années.
Alors que les peines encourues par les quatre auteurs peuvent atteindre 10 ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende, les harceleurs bénéficieront, s’ils sont reconnus coupables, de peines divisées par deux en raison de leur minorité. Le jugement aura lieu au printemps à huis clos devant un juge pour enfant. Nous vous tiendrons comme toujours au courant dès que nous aurons des nouvelles.
L’homosexualité est un pêché et non pas un crime pour le Pape François
Alors qu’il effectuait sa première déclaration publique à la suite de la mort de Benoît XVI, le chef de l’Église Catholique et chef d’État du Vatican le Pape François surprenait en précisant sa position sur l’homosexualité.
Accordée à Associated Press, un média américain, le Pape critiquait ouvertement dans l’entrevue les pays qui criminalisent encore l’homosexualité.
Sa Sainteté le pape François précisait : « L’homosexualité n’est pas un crime. C’est, soit, un pêché. Mais il s’agirait en premier lieu de faire une différence entre un pêché et un crime ».
Une position qui contraste nettement avec celle de son prédécesseur, mort en décembre dernier, connu pour sa position ferme face aux personnes homosexuelles.
Beaucoup de défenseurs des droits des personnes LGBTQI+ réagissaient à ces propos. On retrouvait, pour ne citer que cet exemple, le nouvel ambassadeur des droits des personnes LGBTQI+ français Jean-Marc Berthon qui se réjouissait de ces propos, les qualifiants d’un « appel à aller vers la dépénalisation universelle (de l’homosexualité) ». Bien évidemment, nous attendons de voir des actions concrètes qui suivront ces paroles. Mais nous pouvons déjà imaginer un avenir plus clément envers les personnes LGBTQI+ du monde entier grâce à cette prise de position.
La Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la Lituanie et la Russie
Dans un premier temps, la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamnait la Russie pour son refus d’unir des couples de même sexe, et de n’avoir aucune intention de modifier ses lois pour aller dans ce sens. Puis la Cour revenait sur le cas de la Lituanie que nous avions évoqué. Le pays avait en effet jugé un livre de contes nocif pour les enfants de par ses valeurs LGBTQI+.
La Russie est dans le collimateur de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) depuis un certain temps, le pays refusant catégoriquement de faire avancer « les valeurs occidentales » et « contraires à ses valeurs traditionnelles » sur son territoire. C’est ainsi que la Russie mène une guerre sans merci aux personnes LGBTQI+, et enchaîne les modifications de son Code Pénal visant à réduire leurs droits.
La CEDH condamnait le 17 janvier dernier le pays de Poutine pour son refus de reconnaître les unions entre couples de même sexe. Malgré la sortie de la Russie le 16 septembre 2022 du Conseil de l’Europe et de la Convention européenne des droits de l’Homme, le pays est censé se conformer aux arrêts de la CEDH lorsqu’ils portent sur des affaires précédant sa sortie, ce qui est le cas pour ces trois mariages homosexuels ayant déposé leur dossier auprès de la CEDH en 2010 et 2014.
Six jours plus tard, c’était au tour de la Lituanie de faire l’objet d’une condamnation pour « violation de la liberté d’expression », garantie par l’Union Européenne. L’Université à l’origine des deux livres de contes montrant des couples homosexuels avait rappelé ses ouvrages en 2019 suite à de nombreuses plaintes déposées. Ces livres étaient rendus à nouveau publiques l’année suivante, mais avec une mention « nuisible pour les enfants de moins de 14 ans ». La CEDH estimant que le manque de respect venait des discriminations faites aux familles homoparentales, elle condamnait le pays à verser 12 000 euros pour « dommage moral » à la famille de l’auteure, qui est décédée en mars 2020.
Un bien triste bilan du côté de l’Europe de l’Est qui continue à adopter des positions LGBTphobes sur de nombreuses questions concernant les personnes LGBTQI+. Nous espérons que 2023 apportera de meilleures nouvelles de ce côté de l’Europe et qu’un vent du changement soufflera par delà la Russie.
Le Royaume-Uni évoque à nouveau l’interdiction des thérapies de conversion
Alors que nos voisins avaient connu plusieurs retournements ces dernières années de la part de leur gouvernement, l’interdiction des thérapies de conversion est remise sur la table au Royaume-Uni.
C’est un nouveau projet de loi qui voyait le jour suite à une annonce du 17 janvier venant de la ministre de la Culture Michelle Donelan, et qui vise à interdire les thérapies de conversion à travers l’Angleterre et le Pays de Galles. Reconnaissant l’importance de cette proposition qui date de 2018, elle confirmait que les thérapies de conversion sont «des pratiques néfastes» ainsi que sa volonté de protéger tous les individus de ces pratiques, incluant notamment les personnes non-hétérosexuelles ou celles trans souvent visées de par leur orientation sexuelle ou identité de genre.
C’était un retour très attendu après le retour en arrière du gouvernement britannique sur l’interdiction des thérapies, ce qui avait fait couler beaucoup d’encre de l’autre côté de la Manche. Nous vous tiendrons au courant des avancées de ce projet, en espérant évidemment qu’il finisse par être adopté définitivement.
L’Allemagne en phase d’ouvrir le don du sang aux hommes homosexuels
Début janvier, le ministre de la Santé allemand Karl Lauterbach annonçait que l’Allemagne allait enfin lever les restrictions concernant le don du sang pour les hommes homosexuels. Suivant le pas après quelques initiatives de ce type chez des voisins européens tels que la France, l’Espagne, l’Italie, ou l’Angleterre, l’Allemagne revoit enfin sa position.
« Que l’on puisse, ou non, devenir donneur de sang est une question de comportement à risque, et non pas d’orientation sexuelle. Il ne doit pas y avoir de discriminations cachées sur le sujet », déclarait le ministre à Redaktions Netzwerk Deutschland (Réseau Éditorial Allemagne), un média allemand. L’amendement présenté par le ministre devrait comporter des modifications du texte afin d’exclure l’orientation sexuelle et l’identité de genre des critères de sélection des donneurs.
Annoncé pour le 1er Avril (et non, ce n’est pas une blague), l’Ordre des médecins allemand disposera de quatre mois additionnels afin d’ajuster la directive et la rendre non-discriminatoire. Il faut se souvenir qu’en 2021, la restriction pour les hommes homosexuels avait déjà été assouplie et était passée de 12 mois sans avoir eu de nouveau partenaire et/ou plusieurs partenaires à 4 mois. Un premier pas qui avait été salué mais jugé insuffisant.
C’est ainsi que la coalition de gauche allemande respectera ses promesses, et que les hommes gays allemands pourront accéder sans barrières supplémentaires au don du sang.
La marque américaine M&M’s retire temporairement ses célèbres mascottes suite à une polémique
Alors que la marque américaine de friandises chocolatées présentait sa nouvelle mascotte « Purple » en septembre dernier, une étonnante polémique naissait du côté de l’extrême droite du pays. De sa couleur violette, Purple était accusée de faire l’apologie du « wokisme ».
Présentée comme une envie de représenter « l’acceptation et l’inclusion » par le confiseur, il n’en a pas fallu plus pour que le troisième personnage féminin venu rejoindre Brown et Green soit victime de critiques publiques, et notamment par Tucker Carlson, un présentateur et animateur de la télévision américaine connu pour sa position conservatrice, et présentant notamment une émission quotidienne Tucker Carlson Tonight suivie par trois millions de spectateurs.
Dans son émission, et outre les commentaires déplacés pour des mascottes d’une marque de confiseries qui n’étaient même pas nouvelles, le présentateur revenait sur l’apparence des mascottes qui aura lieu au prochain Super Bowl. Et M&M’s réagissait sur Twitter : «L’année dernière, nous avons apporté des changements à nos bien aimés porte-parole (mascottes). Nous n’étions pas certain·e·s que quiconque le remarquerait. Nous ne nous attendions définitivement pas que cela ferait le tour d’internet. Mais nous comprenons maintenant – même les chaussures d’un bonbon peuvent diviser, ce qui était la dernière chose que M&M’s voulait puisque notre but est de rassembler les gens».
A message from M&M'S. pic.twitter.com/EMucEBTd9o
— Ma&Ya’s (@mmschocolate) January 23, 2023
Malgré leur message confirmant une pause indéfinie des mascottes au profit de l’actrice Maya Rudolph, les personnages M&M’s devraient revenir le 12 février lors du 57ème Super Bowl. L’occasion pour M&M’s d’affirmer ses positions, mais également à cette polémique de revenir sur le devant de la scène. Vous êtes prévenu·e·s, et aurez au moins quelques éléments de compréhension si c’est le cas !
Les États-Unis vont assouplir les conditions de don du sang aux hommes homosexuels et bisexuels
Tout comme l’Allemagne, les États-Unis sont en phase de faciliter l’accès des hommes homosexuels au don du sang. La United States Food and Drug Administration (FDA – Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux) vient de proposer de nouvelles régulations qui devraient faciliter l’accès au don du sang pour les hommes gays et bisexuels.
Sarah Warbelow, legal director de Human Rights Campaign – un groupe de défense des droits LGBTQI+, précisait : « Les politiques actuelles et antérieures en matière de don du sang reposent sur des hypothèses infondées concernant les hommes homosexuels et bisexuels. Elles associent l’identité de genre des individus et leur orientation sexuelle à leur probabilité d’être séropositifs ».
Parmi les changements à venir, la FDA veut notamment supprimer la condition de période d’abstinence fixée à trois mois. Elle veut la remplacer par un questionnaire visant à évaluer les risques pour un potentiel donneur d’être atteint·e du VIH. L’occasion d’autoriser pour la première fois les dons des hommes homosexuels depuis les années 1980 sans aucune restriction discriminatoire. À noter que la période d’abstinence était déjà réduire une première fois en 2015 à une année d’abstinence. Cette période se voyait à nouveau réduire en 2020 alors que le pays faisait face à une pénurie de don du sang.
Un autre changement majeur concerne les personnes prenant un traitement anti-VIH : ces dernières seront désormais autorisées à donner leur sang au pays de l’Oncle Sam.
Ces changements suivent une liste de pays les ayant effectué sans que cela ne pose de problème jusqu’à présent. On compte notamment dans cette liste deux pays anglophones : le Canada et le Royaume-Uni.
Inde : le gouvernement refuse de nommer un avocat au poste de juge à cause de son homosexualité
L’Inde, qui serait devenu le pays le plus peuplé du monde fin 2022 avec ses 1,4 milliards d’habitants selon le World Population Review, reste un pays très conservateur et religieux. Ce sont sur ces bases que les LGBTphobies restent très présentes malgré une dépénalisation de l’homosexualité en 2018.
Un avocat du pays en a fait les frais dernièrement, avec un refus du gouvernement de le nommer au poste de juge après une recommandation de la Cour Suprême du pays. Dans un communiqué publié par la Cour, le refus serait lié à son orientation sexuelle, ainsi que sa relation intime avec un étranger Suisse. Un refus qui n’est pas resté sans réponse, la Cour Suprême estimant que ce dernier violerait les droits de l’avocat, inscrits dans la Constitution.
Jusqu’à présent, le pays refuse toujours de reconnaître les unions entre personnes de même sexe, et de nombreuses pétitions réclament cette reconnaissance face à la Cour Suprême qui semble plus ouverte que le gouvernement sur le sujet. Mais avec l’ouverture des mentalités chez la part de la population indienne la plus jeune, il est fort probable que des changements puissent arriver dans un futur proche, voire une ouverture progressive dans quelques grandes villes ou provinces avant de potentiellement s’étendre à l’échelle nationale.
Bangladesh : le gouvernement défend des manuels scolaires qui mettent en avant les droits des personnes trans
Au Bangladesh, pays très touché par les impacts du changement climatique et dont certaines zones sont plongées dans la pauvreté extrême, la population faisait part de son mécontentement face à de nouveaux manuels scolaires mettant en avant la possibilité de changer de sexe, ou faisant « la promotion » des relations homosexuelles.
En effet, de nombreuses personnes sont descendues dans les rues de la capitale Dakha, dont de nombreux groupes islamistes, afin que les modifications apportées aux manuels soient supprimées pour les enfants âgés de 11 à 13 ans. De même pour les histoires mettant en scène des personnages LGBTQI+, tels que Sharif, un enfant qui effectue sa transition en femme et qui part vivre avec d’autres personnes trans.
Le National Curriculum and Textbook Board du Bangladesh (NCTB – le Conseil National des programmes et manuels scolaires du Bangladesh) répondait aux nombreuses critiques en affirmant que les manuels reflétaient un assouplissement des attitudes et changements dans le statut juridique des personnes trans, ce qui participait à une meilleure compréhension de la part des jeunes. Son but : populariser les connaissances sur les personnes trans afin de mieux les intégrer dans la société.
En 2014, le gouvernement du Bangladesh autorisait les personnes à s’identifier de par elle-même à un troisième genre. Elles ont reçu ces dernières années de plus en plus de droits, en particulier dans les domaines de l’éducation et du logement. Le pays est relativement ouvert aux personnes trans, malgré des discriminations qui continuent à exister. Ces discriminations couplées à la situation économique difficile entraînent beaucoup de personnes trans à mendier, se prostituer ou commettre des crimes. Cependant, certains leaders religieux islamiques ont reconnu par décret les personnes trans comme faisant partie intégrante du mouvement dominant musulman du pays. Enfin, plusieurs personnes trans se sont présentées à des élections locales et les ont remportées, ce qui peut donner espoir à celles dans des positions plus compliquées.
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Cet article des actualités LGBTQI+ du mois de janvier 2023 se conclut sur cette actualité arrivée du Bangladesh.
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