Les LGBTphobies, c’est quoi ?

Le mot LGBTphobie n’est peut-être pas un terme avec lequel vous êtes familier. Pourtant, ce dernier couvre des aspects qui vous impactent certainement de près ou de loin si vous faites parti de la communauté LGBTQI+.

Alors, qu’est-ce que ce mot cache ? C’est ce que nous allons voir ensemble dans cet article.

Deux homosexuels camerounais militants droits personnes LGBTQI+ drapeau arc-en-ciel

Définition des LGBTphobies :

LGBTphobie (ou LGBTphobe) est la qualification donnée aux personnes et actes qui vont à l’encontre, rejettent ou discriminent les personnes de la communauté LGBTQI+ et leurs droits. Les LGBTphobies sont donc une catégorie parapluie comprenant par exemple l’homophobie, la biphobie ou la transphobie.

Origine du mot LGBTphobies

Cela semblera peut-être évident pour certains et certaines d’entre vous, mais le mot LGBTphobie est un néologisme construit à partir du sigle LGBT et du mot phobie. Phobie vient du grec «phobos» désignant une peur démesurée reposant sur un ressenti plus que sur le rationnel. Le sigle regroupait à l’origine l’ensemble des personnes Lesbiennes, Gaies, Bisexuelles et Trans (bien qu’il y a quelques années, on parlait plutôt de personnes transgenres, le terme trans étant apparu plus tard).

Lettres de scrabble LGBTQ

Avec l’apparition relativement récente de nombreuses identités de genres et orientations sexuelles, le terme LGBT a également évolué pour devenir plus inclusif (LGBTQ, LGBTQI+, LGBTQQI2SAA, … Voir notre article sur les différents sigles).

Cependant, on continue à utiliser le terme LGBTphobies même quand cela désigne des phobies liées aux personnes intersexes, queers, non-binaires, …

Les manifestations des LGBTphobies :

Le mot LGBTphobie regroupe plusieurs formes de violences et actions allant à l’encontre des personnes LGBTQI+ et leurs droits. Certaines auront un effet direct sur la personne visée, tandis que d’autres plus passives joueront un rôle important sur le long terme.

Violences physiques

Relativement simple à comprendre, une violence physique est donc toute action qui porte atteinte au corps d’une personne d’une manière physique. Cela peut prendre la forme de coups de poings ou de pieds par exemple. D’autres formes plus graves de violences physiques prennent la forme d’agressions sexuelles ou viols, entre autres.

Quand on regarde d’un peu plus près, ces agressions physiques sont commises pour la grande majorité dans des lieux publics (36%), par le voisinage de la victime (27%) ou encore la famille (23%). Le profil des agresseurs est relativement distinct lorsque l’on regarde les rapports. Il s’agit bien souvent d’hommes seuls (52%) ou d’hommes en groupe (29%). On a également vu l’apparition, avec les applications de rencontre, de guet-apens anti-LGBTQI+ ces dernières années.

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Mais ces agressions physiques ne viennent pas forcément seules, et sont également bien souvent accompagnées de violences verbales.

Violences verbales

Les violences verbales, également appelées violences morales ou encore violences psychologiques, sont toutes les insultes, les propos diffamatoires, les menaces, le harcèlement, l’outing, le rejet, les dégradations visant les personnes LGBTQI+. Ces dernières accompagnent donc souvent les violences physiques, mais ne donnent pas systématiquement lieu à ces dernières.

Enfant cache visage honte bully

En effet, beaucoup de personnes LGBTQI+ (et même des personnes cisgenres) rapportent se faire insulter par des propos LGBTphobes. Parfois, la haine anti-LGBTQI+ est derrière un conflit qui, à première vue, semblerait basé sur d’autres critères. Dans d’autres, la sexualité ou l’identité de genre sont amenées dans la conversation alors qu’elles ne se rapportent pas au sujet. Dans tous les cas, on voit une persistance de l’utilisation de propos LGBTphobes qui peuvent amener à des traumatismes moraux et peuvent constituer des violences passives.

Violences passives

Les violences passives, un terme qui est relativement paradoxal, sont toutes les violences qui seront indirectes, à l’instar d’une agression ou d’une insulte directement adressée à la victime. Cela passe souvent par des comportements passifs-agressifs, mais également par d’autres formes comme des habitudes de langage.

Ce sont des violences qui agiront surtout sur le cerveau et la manière de penser des victimes. Ces dernières vont se remettre en question, et auront éventuellement des troubles psychologiques liés à leur sexualité ou identité de genre systématiquement remises en cause.

Pour citer quelques exemples, afficher la norme d’un couple comme l’alliance d’un homme et d’une femme peut entraîner un sentiment d‘anormalité chez un·e jeune attiré·e par une personne de même sexe. De même, ne proposer que deux cases «homme» ou «femme» dans les formulaires officiels ne laisse paraître la possible existence d’autres identités de genre.

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On retrouve également des expressions et insultes LGBTphobes qui reviennent sans forcément être adressées à la sexualité ou l’identité de genre d’une personne. On entend encore très souvent des propos ou insultes utilisant des termes homophobes «Ca fait un peu gay, tu trouves pas?» en parlant d’un vêtement ou d’un style vestimentaire, ou «C’est vraiment un truc de PD» en parlant d’une activité comme la danse pour les hommes, …

D’autres propos transmettent l’idée d’une anormalité d’une manière plus passive que les insultes, même si ces propos retransmettent bien l’idée LGBTphobe derrière. C’est par exemple le cas de questions telles que «Comment tu sais que tu es lesbienne si tu n’as jamais eu de copain?», ou «Tant qu’il ne me drague pas, je m’en fiche qu’il soit homo».

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Ces comportements favorisent le mal-être des personnes LGBTQI+ au sein de la société, si bien que ce sont des personnes très enclin à la dépression, la mélancolie, aux idées noires et autres troubles psychologiques. On sait pertinemment que les habitudes ont la vie dure, mais la prochaine fois que vous souhaitez pester contre quelque chose ou quelqu’un, essayez d’éviter au maximum les propos liés à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Après tout, vous pourriez faire naître une idée LGBTphobe chez une personne, ou un mal-être chez une autre.

Autres formes de discriminations présentes dans la société

Enfin, parlons également d’autres discriminations encore présentes en France. Il arrive parfois que des personnes LGBTQI+ remontent des situations à caractère LGBTphobe qu’elles ont vécu.

Par exemple, certaines indiquent se voir refuser l’accès à des soins à cause de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. D’autres indiquent voir leurs démarches pour un mariage ou un pacs compliquée par les barrières posées par l’administration. On retrouve également des plaintes de contrôles d’identité trouvant leurs origines dans la tenue vestimentaire, ou le fait que les individus contrôlés soient un couple homosexuel.

Ces actions font également parti des LGBTphobies, et peuvent (doivent) être condamnées d’une manière juridique. Mais cela ne se fera que si toutes et tous osent parler et se battre contre ces discriminations.

Drapeau-LGBT.fr - Balance justice arc-en-ciel

Trouver de l’aide lorsque l’on est victime ou témoin de LGBTphobies

La grande majorité des personnes, qu’elles se qualifient de personne LGBTQI+ ou non, ont déjà entendu des insultes LGBTphobes. Cependant, la grande majorité ne lancera jamais de procédure judiciaire contre leurs auteur·e·s. Pourtant, en France, les insultes LGBTphobes sont punissables par la loi. Outre l’aspect légal, beaucoup de personnes LGBTQI+ subissent des pressions et insultes systémiques si bien qu’elles nécessitent un soutien psychologique. À noter que ne pas rapporter un comportement LGBTphobe, c’est également être complice. Que vous soyez victime ou témoin de LGBTphobies, quelques entités à contacter pour trouver de l’aide se trouvent sur notre Page Contact.

Drapeau-LGBT.fr vous propose également cette carte de numéros d’urgence. N’hésitez pas à contacter ces entités et associations si vous avez besoin de leur aide.

L’équipe de Drapeau-LGBT.fr fera également tout son possible pour vous assister ou vous rediriger si vous préférez utiliser notre formulaire de contact. Pour ce faire, référez-vous directement au bas de notre Page Contact et remplissez le formulaire qui s’y trouve. Plus votre demande sera précise, plus nous serons à même de vous aider pertinemment.

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