Stonewall : L’origine du mouvement LGBT
Les personnes LGBTQI+ foulent la Terre depuis des milliers d’années. On retrouve par exemple des traces dans l’Égypte antique de Dieux et Déesses homosexuel(le)s. On sait que certains Pharaons et leurs Généraux couchaient ensemble. Des chercheurs découvraient aussi des chants et philtres d’amour pour les personnes homosexuelles.
Vous le savez sûrement, le mouvement LGBT tel qu’on le connaît actuellement ne date pas de plusieurs milliers d’années. Il est relativement récent, et commençait exactement en 1969 par les émeutes de Stonewall.
Retour sur ce bref instant de l’Histoire qui marquera les personnes LGBTQI+ et leurs droits par la suite.
Contexte historique
Les États-Unis sont un pays très homophobe durant les années 1950 et 1960. Notamment, leur système juridique condamne les gays, lesbiennes, travestis, trans, … On retrouve également de nombreux autres mouvements comme celui afro-américain des droits civiques. C’est également la période des manifestations contre la Guerre du Viêt Nam. Une Amérique divisée qui ne fait donc pas vraiment de place aux droits des différentes minorités.
Certains groupes de militants tentent de faire coexister les personnes hétérosexuelles et homosexuelles.
On peut par exemple citer la Mattachine Society et Daughters of Bilitis souvent associées. Les deux organisations défendent les droits des gays et lesbiennes et ont été fondées en 1950 et 1955 respectivement.
Fin des années 1960, les droits des gays étaient en fait toujours proches d’inexistants. Mis à l’écart de la société, les personnes LGBT finissaient par s’associer aux activités illicites de la mafia locale.
C’est dans un bar tenu par un membre de la famille mafieuse Genovese (Tony Lauria) que les homosexuels se rassemblaient à Greenwich Village, New-York. Ce bar acquis par la mafia en 1966 et transformé en club gay et boîte de nuit s’appelle le Stonewall Inn.
Déclenchement des émeutes
Habituellement, le Stonewall Inn recevait un avertissement quand les policiers venaient faire des contrôles au bar. L’organisation de ces contrôles était d’ailleurs faite de manière à ce que les policiers ferment les activités du bar en début de soirée. Ces dernières pouvaient donc reprendre par la suite jusqu’au petit matin.
Mais ce n’est pas le cas du mardi 24 juin 1969. Les policiers venus pour les contrôles commencent à arrêter les employés, et confisquer l’alcool. Ce n’était que la première phase du plan en deux étapes. Le vendredi suivant (nuit du 27 au 28 juin 1969), ils revenaient pour tenter de faire fermer le bar pour de bon.
Passé minuit, 8 policiers en tenue de civil et sous couverture rentraient dans le Stonewall Inn. Plus d’agents arrivaient à pied et dans des camionnettes pour embarquer les employés et quelques clients travestis et trans.
Les faits qui suivent viennent de témoignages de personnes présentes sur les lieux.
Cette opération des forces de l’ordre déclencha un attroupement qui se transforma rapidement en émeutes. La cause : une femme travestie en homme qui se faisait tabasser par des agents de police. Les observateurs commencèrent par lancer des insultes suivi de bouteilles sur les agents. Certains commencèrent à lacérer les pneus des camionnettes de police.
La suite des manifestations
Face à ces violences policières, des groupes de manifestants commencèrent à prendre forme. Les premiers à rejoindre les victimes fûrent les jeunes hommes gays sans-abris. Beaucoup d’entre-eux considéraient Stonewall Inn comme leur seul et unique refuge dans cette Amérique LGBTphobe.
Les policiers forcés de battre en retraire face à la foule se réfugièrent dans le bar. Des manifestants utilisent à ce moment là un parcmètre pour enfoncer la porte. Les manifestants continuèrent par leur lancer des ordures, plus de bocks d’alcool, ou encore des cocktail Molotov improvisés et liquide inflammable.
Des sirènes annonçaient l’arrivée imminente des renforts de police. Et parmi eux, la Tactical Patrol Force : la police anti-émeute de New-York. Leur descente en formation de la Christopher Street réussit à faire fuir les manifestants. Les choses se calmaient vers 4 heure du matin. Aucun mort cette nuit là, seuls quelques blessés.
La nuit suivante, le bar rouvrait ses portes malgré une absence totale d’alcool. Le lieu devenait le point de ralliement de nombreux manifestants qui commencèrent à chanter en cœur les célèbres slogans «gay power» ou «we shall overcome». La police revenait donc pour rétablir l’ordre avec une plus grosse escouade anti-émeute. Des gaz et coups des matraques venaient violenter la foule. Et ce, jusqu’au petit matin, moment auquel la foule se dispersait.
Le jour d’après, des activistes LGBT rejoignaient les manifestants. Stonewall devenait leur QG pour relayer les informations et construire une communauté. Bien que des rapports de violences de cette nuit existent, c’était loin de l’ampleur des émeutes de la veille. On assistait à quelques bagarres entre quelques individus et les forces de l’ordre. Mais pas à un mouvement général comme la veille et l’avant-veille.
Comme The Village Voice les appelait les «forces of faggotry» (forces des pédales), les manifestants décidaient de se rendre le 2 juillet 1969 à leurs offices Certains voulaient réduire le bâtiment en cendres, mais les forces de l’ordre intervenaient à nouveau.
La première Gay Pride
Le 28 Juin 1970, soit un an après le début des émeutes, la première Gay Pride avait lieu. Organisée par des groupes activistes LGBT, elle partait de Christopher Street, là où tout a commencé. Cela s’appelait la «Christopher Street Liberation March». Alors que des centaines de personnes marchaient de la 6ème avenue vers Central Park, des passants rejoignaient le mouvement. Ce dernier finissait par compter des milliers de personnes pour une longueur totale de 15 blocks.
Inspirés par ces événements, de nombreux activistes d’autres villes américaines comme Los Angeles, San Francisco, Boston, ou Chicago organisaient leur marche des fiertés (Gay Pride) cette même année. Et par la suite, le mouvement s’étendait au-delà des frontières américaines au Canada, à la France, au Royaume-Uni, à l’Australie, …
Et ce mouvement continuera les décennies suivantes jusqu’à nos jours, et peut-être encore pour longtemps.
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Grâce à ces personnes, les personnes LGBTQI+ jouissent de nombreux droits qui peuvent varier selon les pays. Nous espérons que ces droits seront un jour universels et égaux pour tous, et ce partout dans le monde.
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