Les actualités LGBTQI+ du mois de juillet 2021

Suivant le mois des fiertés, juillet n’a pas forcément été moins riche en nouveautés et actualités concernant les personnes LGBTQI+. Comme toujours, nous sommes au rendez-vous pour vous en faire un résumé et vous informer des évolutions les plus récentes.

L’équipe de Drapeau-LGBT.fr espère que vos vacances se sont bien passées, ou vous souhaitons une agréable coupure si vous avez pris des vacances dans les semaines à venir. Prenez bien soin de vous et vos proches durant cette période estivale, et pensez à bien vous hydrater !

Bonne lecture à vous toutes et tous !

Drapeau-LGBT.fr actualités LGBTQI+ juillet 2021

Les nouvelles fiches pratiques sur le respect des droits des personnes intersexes de la DILCRAH

Respectant ses promesses dans le cadre du plan national d’actions pour l’égalité, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+, la DILCRAH (Délégation Interministérielle de Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT) publiait le mois dernier de nouvelles fiches pratiques. Ces dernières concernent le respect des droits des personnes intersexes. Elles sont notamment le résultat d’une collaboration entre le conseil scientifique de la DILCRAH et le Collectif intersexes et allié·e·s.

On retrouve donc, sous l’intitulé «Le respect des droits des personnes intersexes», trois fiches traitant du sujet en ce concentrant chacune sur un domaine : l’éducation, la santé, et le sport.

Chacune de ces fiches met l’accent sur les points d’améliorations possibles en dressant tout d’abord une liste des problèmes actuellement rencontrés par les personnes intersexuées. Puis, les fiches proposent des solutions pour faire face aux discriminations, incompréhensions et multiples problèmes toujours présents.

Fiche pratique éducation

Ces fiches contiennent cependant des dénominateurs communs. C’est par exemple le cas de l’absence de connaissances et de visibilité des personnes intersexes.

Alors que le Conseil de l’Europe publiait que les personnes intersexes représentent 1.7% de la population, elles restent invisibles. Pour information, ce pourcentage représentait environ 12 800 naissances en France en 2019. Peu en parle, et la majorité n’entend pas parler de ces différences avant leur 10 ans. Elles font face à un manque de connaissance et des tabous toujours présents.

Fiche pratique santé

C’est ainsi que l’on constate aujourd’hui que seulement 20% des personnes intersexuées ont connaissance de leurs différences à l’âge de 10 ans. Lié au manque de connaissance, on remarque que dans 85% des cas, des interventions médicales ne sont pas vitales pour la santé des individus.

Les personnes intersexuées sont également victimes de discriminations et grandissent souvent dans un milieu qui n’est pas inclusif. Tout comme le reste des personnes LGBTQI+, les personnes intersexes se sentent majoritairement mal tout le long de leur scolarité. C’est pour cette raison que l’on retrouve la question essentielle du dialogue et de la bienveillance dans ces fiches. Vous pouvez consulter ces documents en visitant directement le site du gouvernement à cette adresse. Vous pouvez également y accéder en cliquant directement sur les photos des différentes fiches.

Fiche pratique sport

Associations LGBTQI+ : vote des subventions par le Conseil de Paris

Le Conseil de Paris tenait de multiples séances du mardi 6 au vendredi 9 juillet. Parmi les débats, on retrouvait des sujets divers et variés comme la réforme du stationnement, les solutions pour faire face aux personnes accros au «crack» dans le Nord-Est parisien, ou encore les subventions allouées aux associations LGBTQI+.

Bien évidemment, ce qui nous intéresse ici, c’est ce dernier sujet concernant la lutte contre la haine et les discriminations LGBTQI+, ainsi que toutes les actions mises en place par les associations œuvrant pour une société plus inclusive.

Photo du Conseil de Paris rassemblé le 8 juillet 2021

Au total, les 34 associations évoquées se verront remettre un montant de subventions global de 359 000 euros. C’est un chiffre en baisse par rapport à 2020, année où l’enveloppe s’élevait à 382 650€, soit une baisse de près de 6.2%. Cette dernière est notamment expliquée et justifiée par la crise sanitaire.

Voici les associations qui recevront les plus gros budgets :

La somme sera utilisée pour stocker, conserver et numériser des archives LGBTQI+ afin de faciliter l’accès à leur consultation.

Ce montant vient soutenir deux projets principaux. Le premier concerne l’accès aux droits civiques des personnes transgenres à Paris. Le second est un projet d’égalité d’insertion des personnes transgenres avec une mise en place d’accompagnements.

Le montant rentre dans le cadre d’une convention pluriannuelle d’objectifs, et servira à accueillir les étrangers queers en France. Cela passe sous forme de conseils et soutient, mais également d’apport d’aides matérielles dans les cas urgents.

Entrant à nouveau dans le cadre d’une convention (2021 – 2023) d’objectifs, l’association utilisera cette somme à multiples fins. C’est d’abord une manière de conserver une domiciliation de 80 associations sans locaux. Le Centre LGBT propose également des événements comme des expositions, et met à disposition des milliers de documents consultables gratuitement. Enfin, le centre propose un accompagnement dans la recherche d’emploi, possède des moyens de lutte contre les IST, etc…

Logo Collectif Archives LGBTQI

Le projet comprend l’ouverture du lieu ouvert au public, et la mise en place d’un réseau pour gérer les nombreux documents LGBTQI+. Ce montant permettra aussi de trouver des locaux pour un accueil de collecte des documents. La finalité est de numériser et/ou enregistrer ces derniers.

L’association est notamment en train de développer un dispositif baptisé «En lieu sûr». Ce dernier vise à distribuer des autocollants aux magasins LGBTQI-friendly qui accueilleront et protégeront les victimes de LGBTphobies en attendant l’arrivée des forces de l’ordre.

Dans le cadre d’une autre convention pluriannuelle (2021 – 2023), l’association bénéficie de subventions pour la partie logistique liée à ces différents événements. Cela comprend la Rentrée des assoces, la Quinzaine, ainsi que sa Marche des Fiertés LGBT.

L’association a pour projet d’organiser la deuxième édition de leurs rencontres LGBT+. Elle reste un acteur majeur dans la lutte contre les discriminations en France et bénéficie même d’un agrément national du ministère de l’Éducation Nationale. Cela lui donne notamment la possibilité d’intervenir dans les milieux scolaires pour lutter contre l’homophobie.

Logo association SOS homophobie

Ces montants, ainsi que ceux accordés aux associations que nous n’avons pas pu citer ici, seront reportés sur le budget du fonctionnement de la Ville de Paris de 2021. La capitale française confirme à nouveau son soutien et engagement pour les personnes LGBTQI+.

Fête nationale française : une agression homophobe en Corse

Benoit et Mickael passaient des vacances en Corse. Se rendant dans la ville de Rogliano le soir du 14 juillet, ils ont pu assister au feu d’artifice avant de passer la suite de leur soirée au bar. Mais peu après minuit, le drame : le bar entier se met à poursuivre les deux jeunes hommes en leur adressant des propos homophobes.

Le couple de jeunes hommes finira par s’enfuir et publier sur les réseaux sociaux leur état après avoir reçu multiples coups de pieds et poings. Ces blessures entraînaient une interruption totale de travail de plusieurs jours pour les deux hommes.

Une semaine plus tard, on apprenait que deux mineurs étaient mis en examen pour cette agression pour «injures publiques à caractère homophobe», ainsi que pour «violences aggravées» pour l’un d’entre eux.

Agression homophobe Corse vidéo Zbendav Instagram

Les autorités ont condamné avec fermeté ces actes de violences, et apportaient leur soutien aux victimes. Nous espérons que l’on retrouvera tous les agresseurs, et qu’une peine exemplaire sera appliquée pour éviter que ce genre d’acte LGBTphobe se multiplie. Notre équipe souhaite également apporter tout son soutien aux victimes de ces actes homophobes.

Espagne : un meurtre homophobe fait bouger le pays

Le premier week-end end du mois de juillet, un meurtre était commis en Espagne. Dès le lundi suivant, de nombreuses manifestations rassemblant des milliers de personnes éclataient dans le pays pour dénoncer ce crime et réclamer justice pour le défunt.

Manifestations justicia para samuel suite meurtre Samuel Luiz

L’événement se déroule le premier week-end suivant le mois des fiertés 2021. L’Espagne est connue pour être un lieu de célébration et de fête autour de la diversité et l’inclusivité. Mais cela n’est pas encore une réjouissance pour tous. Comme dans beaucoup de pays occidentaux, une partie de la population à tendance conservatrice et/ou extrémiste voit d’un très mauvais œil ce qu’ils qualifient de «déviance et perversion».

C’est ainsi qu’un jeune brésilien de 24 ans nommé Samuel Luiz trouvera la mort, rué de coups par 6 à 10 individus sur une distance de plus de 150 mètres. De nombreux suspects sont en garde à vue ou dans des centres de détention, dont plusieurs mineurs. Ils sont tous et toutes suspects dans cet affaire.

Selon le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, les forces de l’ordre retiennent toutes les pistes possibles dans cette affaire. De son côté, la famille du défunt soutient l’hypothèse d’un meurtre homophobe. Les proches affirment que la haine était le principal motif des agresseurs qui auraient insulté le défunt de «maricón» (vulgarité espagnole traduite en français par «pédé») en le frappant. Selon les résultats de l’autopsie, Samuel Luiz souffrait de multiples fractures. Mais la raison de sa mort serait un traumatisme crânien causé par un coup de pied à la tête.

Manifestations suite meurtre Samuel Luiz Espagne contra los nazis mariconazos

Une pétition a été lancé pour que la rue dans laquelle Samuel Luiz est mort soit renommée en son honneur. La pétition recueille plus de 50 000 signatures à l’heure où nous écrivons ces lignes. Pedro Sánchez, le Premier Ministre espagnol déclarait que «les droits et libertés ne feront pas un pas en arrière. L’Espagne ne le tolérera pas» avant de présenter son soutien à la famille et aux proches de la victime.

Un évêque allemand présente des excuses aux personnes LGBTQI+

Alors qu’on pensait que le Pape allait soutenir les personnes LGBTQI+ en premier lieu, la communauté LGBTQI+ s’est rapidement rendu compte que ce ne serait pas le cas. Après des signes positifs, les plus hautes instances de l’Église catholique montraient leurs vraies couleurs. Cela comprend des refus de reconnaître les mariages de même sexe, ainsi que des abus et discriminations envers les personnes LGBTQI+ via des retraites et séminaires. Ces derniers sont également appelés «thérapies de conversion».

Christian Stäblein, un évêque protestant allemand se tient debout contre ces pratiques discriminatoires. Dans un discours donné la veille de la Marche des Fiertés de Berlin dans l’église Sainte-Marie, il présentait ses excuses à l’assemblée des fidèles. Ce dernier dénonçait notamment les pratiques de l’Église envers les personnes queers, et appelait à réaliser ces torts.

«En leur refusant leur place légitime d’enfants à l’image de Dieu, nous les avons discriminé et en avons fait des parias. Nous devons supposer que beaucoup plus de personnes ont été lésées par ces pratiques dont nous n’avons connaissance, ou ne pouvons documenter».

Membres Église allemande tenant drapeaux arc-en-ciel soutient personnes LGBTQI+

L’évêque ajoutait également, en présentant des excuses pour des faits historiques «sachant que c’est Dieu seul qui donne, et que nous portons la responsabilité en tant que communauté pour ces torts».

L’Église allemande (EKD) approuve depuis 2017 des mariages de couples homosexuels, et l’Allemagne légalisait officiellement cela l’année suivante.

Hongrie : une loi LGBTphobe condamnée par l’Europe

De nombreuses actualités des dernières semaines en Europe tournaient autour de ce sujet central. Nous vous avons donc préparé une timeline afin que vous puissiez comprendre un peu mieux la situation entre la Hongrie et le reste de l’Europe :

15 juin :

La Hongrie adoptait une loi visant à interdire la représentation et promotion de l’homosexualité ainsi que des changements de sexe auprès des mineurs. À l’origine, ce texte ne devait concerner que la pédocriminalité.

Eurodéputés devant Parlement européen, debouts pour droits personnes LGBT Union Européenne vêtements arc-en-ciel

7 juillet :

Durant les semaines qui suivaient le passage de cette loi en Hongrie, de nombreuses critiques émanaient de la part de nombreux États, personnalités et associations. La présidente de la Commission Européenne Ursula Von Den Leyen menaçait la Hongrie d’une procédure d’infraction si le pays n’effectuait pas un retour en arrière sur sa loi discriminatoire envers les personnes LGBTQI+. Elle qualifiait la loi de “honteuse”.

8 juillet :

Des manifestants se réunissaient autour d’un cœur arc-en-ciel face au Parlement hongrois. Ils dénonçaient notamment le flou volontaire mélangeant les crimes et discriminations avec les personnes LGBTQI+ dans leur ensemble. Cette stigmatisation n’était pas invisible au Parlement européen. Dans la même journée, les eurodéputés se prononçaient à 459 voix en faveur et 147 contre, acceptant donc majoritairement l’idée que la loi est une violation manifeste des principes de l’Union Européenne. Ce vote visait à renouveler leur demande d’agir à la Commission et au Conseil face à cette urgence. Mais le Parlement européen reconnaissait également sa faute dans l’affaire. Selon eux, l’inaction du Conseil est responsable de la dégradation inquiétante des droits fondamentaux en Hongrie.

14 juillet :

La Commission Européenne officialisait le début des procédures en indiquant qu’elle enverrait dès le lendemain les lettres de mise en demeure. La Pologne est d’ailleurs incluse dans cette procédure qui comprend les discriminations à l’encontre des personnes LGBTQI+, et particulièrement l’accès au système d’asiles de l’Union.

Viktor Orban Commission européenne

15 juillet :

C’est donc officiel, la Commission Européenne vient de débuter sa procédure dans laquelle elle demande au Premier Ministre Viktor Orban de renoncer à sa loi discriminatoire. Dans le cas où la Hongrie ne respecte pas les directives de Bruxelles, elle pourrait faire l’objet de sanctions sous forme financière. La Hongrie est déjà au cœur d’un blocage financier dans le cadre du plan de relance européen lié à la crise sanitaire. Cette dernière devait recevoir 7.2 milliards d’euros de la part de l’Union, mais peine à remplir les conditions pour en bénéficier. La Hongrie attend également des subventions de l’Europe, moyennant la modique somme de 23.9 milliards d’euros.

Dans la journée, Budapest s’exprimait sur l’affaire. Le gouvernement de Viktor Orban indiquait que la procédure est une violation de la souveraineté hongroise, et que l’Union Européenne n’a pas son mot à dire sur la question.

20 juillet :

L’Union Européenne publiait ses rapports annuels sur l’État de droit pour chacun des 27 pays en plus de dresser un constat plus global. Bien que les 27 pays soient mentionnés pour des améliorations possibles sur leur territoire, deux pays semblaient sortir du lot pour de mauvaises raisons. La Hongrie et la Pologne faisaient cependant l’objet d’une multitude de points d’améliorations, au point que la situation est jugée alarmante. Que ce soit au niveau de la liberté de la presse, dans leur lutte anti-corruption, ou encore l’indépendance de leur système judiciaire, les deux pays ne sont pas couverts d’éloges.

21 juillet :

Viktor Orban indiquait dans un communiqué de presse que son pays organiserait un référendum concernant la loi si controversée. Cependant, aucune mention de date précise n’apparaît dans ce communiqué.

Marche des fiertés Budapest Hongrie drapeaux arc-en-ciel

23 juillet :

Le français Clément Beaune, secrétaire d’État aux Affaires européennes, indiquait la préoccupation de la France face à la loi du gouvernement hongrois. Il déclarait notamment que dans cette loi et ce référendum, «il y a des amalgames et instrumentalisations qui sont délétères et problématiques au sein de l’Union Européenne».

24 juillet :

Des milliers de personnes se rassemblaient dans la capitale de la Hongrie pour la Marche des fiertés annuelle. La marche bénéficiait d’un encadrement des forces de l’ordre, qui empêchaient notamment les affrontements entre des contre-manifestants portant haut et fort des pancartes caricaturant les personnes LGBTQI+ comme des pédophiles, et un danger pour la société.

Il faudra probablement attendre la rentrée afin de voir bouger les différentes procédures. Nous reparlerons donc certainement de la Hongrie dans les mois à venir.

Une première union homosexuelle célébrée et reconnue au Montenegro

Le dimanche 25 juillet 2021, on assistait à la reconnaissance du premier mariage de même sexe entre deux femmes au Monténégro. Cet événement arrive un an après que le pays des Balkans passe la législation autorisant ces unions.

En effet, en juillet 2020, la loi passait de justesse au parlement avec 42 voies contre 81. La loi devait entrer en vigueur avant le 15 juillet de cette année, chose faite. La loi introduisait également d’autres réglementations. Elle vient donc réglementer le soutien financier mutuel et le partage des biens communs en cas de divorce. Mais cette loi permettait aux couples de même sexe d’accéder à la sécurité sociale, ainsi qu’à une couverture médicale.

Il reste encore quelques «petits détails» afin que les couples homosexuels puissent obtenir une égalité des droits. La loi de juillet 2020 ne permet par exemple pas à ces couples d’adopter, ou recueillir des enfants en qualité de famille d’accueil.

Les deux femmes fraîchement mariées venaient de l’étranger, mais avaient des origines monténégrines. La ville de Budva, qui a rendu cette union officielle, déclarait «nous sommes heureux que notre municipalité soit la première à appliquer la loi sur le partenariat de vie. Nous souhaitons beaucoup de bonheur et d’amour aux partenaires dans leur vie commune».

Cependant, des sondages pointaient du doigt des opinions alarmantes sur l’homosexualité dans ce pays encore très conservateur. 71% des citoyens considéreraient l’homosexualité comme une maladie. 50 % de la population du pays considère les relations entre personnes de même sexe un danger pour la société, et souhaitent que l’État la réprime. Il y a donc encore un long chemin à parcourir.

La Cour Européenne des Droits de l’Homme condamne la Russie

La Cour Européenne des Droits de l’Homme condamnait le 13 juillet la Russie. Le pays de Vladimir Poutine n’offre aucun moyen d’accès aux union et mariages pour les couples homosexuels. La Russie n’a aucun cadre légal pour ces personnes.

Rappelant l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, elle mentionne que les textes ne contraignent pas les États à reconnaître officiellement les unions entre personnes de même sexe. Cependant, les textes impliquent la nécessité d’un juste équilibre entre ces couples homosexuels et les intérêts de la société dans son ensemble.

La Cour poursuit en donnant raison aux 3 couples à l’origine de la requête. Elle notait donc qu’aucune justification de la part de la Russie n’était valable quant à l’absence d’assise juridique aux unions de même sexe. La Russie possède des lois qui définissent le mariage comme l’union entre un homme et une femme. Ce à quoi répond la Cour Européenne des Droits de l’Homme qu’une autre forme d’union, autre que le mariage, ne viendrait pas en conflit avec les valeurs traditionnelles de la Russie.

Portrait Vladimir Poutine LGBT Queer - Stop Homophobia

C’est ainsi que la Cour condamne la Russie pour manquement à ses obligations ainsi que la violation de la Convention européenne des droits de l’homme. Cependant, les trois couples homosexuels ne recevront aucune compensation financière sous forme de dommages et intérêts. L’interrogation qui semble pertinente, c’est de savoir à quel point la Russie prendra en compte cette décision. Si l’on observe l’orientation du pays ces dernières années en matière de droits de l’homme, il paraît peu probable que ce dernier procède à quelconque changement dans ses textes juridiques en faveur des personnes LGBTQI+.

Les athlètes LGBTQI+ aux Jeux Olympiques

Vous avez certainement eu l’occasion de suivre les Jeux Olympiques de Tokyo ces derniers jours, ou au moins, d’en entendre parler. Pour ne citer que les médailles d’or, la France en accumule, à l’heure où nous écrivons ces lignes, un total de trois. Mais il nous reste encore une bonne semaine, et donc autant d’espoir de médailles.

Jusqu’à présent, ces Jeux se démarquent par plusieurs faits. Il y a son report, le contexte de la pandémie, mais également le fait qu’il n’y a jamais eu autant de participants queers. En effet, on pouvait compter près de 200 sportifs out, représentant près d’une trentaine de pays.

Nous vous parlions en mai de la première sportive trans néo-zélandaise Laurel Hubbard à participer aux Jeux Olympiques. Ce mois-ci, on vous présente brièvement trois athlètes arc-en-ciel médaillés de ces Jeux de Tokyo.

Erica Sullivan Jeux Olympiques Tokyo 2020

Tout d’abord, on retrouve Erica Sullivan. La nageuse américaine et ouvertement lesbienne décrochait la médaille d’argent sur l’épreuve du 1 500 mètres nage libre féminin. Elle terminait à un peu plus de quatre secondes de sa compatriote Katie Ledecky. Petit aparté : c’était la première fois dans l’histoire que cette épreuve de 1 500 mètres nage libre devenait une discipline olympique.

Le second athlète que nous voulions mentionner fait parti des trois médailles d’or remportées par des personnes out. Tom Daley fait également parti du monde de la natation. Cependant, il est une star queer de Grande-Bretagne concourant dans l’épreuve de plongeon synchronisé aux côtés de Matty Lee.

Alors qu’ils remportaient deux médailles de bronze sur les précédents Jeux, le duo arrivera finalement à battre les athlètes chinois qui semblaient imbattables dans la discipline.

Tom Daley Jeux Olympiques Tokyo 2020

Et enfin, nous terminerons par la performance tricolore d’Amandine Buchard, la judokate française. Sortie du placard l’été 2018, elle sera la première à rapporter une médaille d’argent à la France.

Malgré des performances exemplaires dans la catégorie des athlètes de moins de 48 kilos, la française s’inclinera face à Uta Abe, représentante du pays hôte de la compétition.

Ces Jeux Olympiques de Tokyo continueront jusqu’au 8 Août, date de la cérémonie de clotûre. Cela laisse donc encore un peu de temps pour les athlètes arc-en-ciel de se dépasser et donner le meilleur d’eux-mêmes.

Los Angeles : émeutes et violences policières à caractère LGBTphobe

Le 17 juillet, la police de Los Angeles intervenait devant un spa de la ville. Des plaintes déposées faisaient entendre qu’une femme trans était présente dans le spa. Selon les employés du Wi spa, cette information serait fausse. Mais qu’importe, c’est la suite qui devient «intéressante» :

Diffusée par Fox News, la vidéo de l’incident fera parler d’elle dans toute l’Amérique. Cependant, des personnes conservatrices et sympathisantes au mouvement Proud Boys, un mouvement américain néo-fasciste, décidaient de se rassembler pour manifester sur les lieux. Rejoints par des femmes scandalisées par cette affaire, un deuxième camp se formera en face. Des activistes pro-LGBTQI+ et alié·e·s manifestaient en face, soutenant la politique inclusive du spa et en soutient aux personnes trans.

Bien évidemment, la situation a dégénéré. Les forces de l’ordre déclarant la manifestation pro-LGBTQI+ illégale, les policiers ont commencé à tirer des balles de caoutchouc sur les participants. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre une femme implorant aux forces de l’ordre de ne pas tirer et de baisser leurs armes avant de se faire toucher par une balle et tomber à terre.

D’autres vidéos montrent les violences policières utilisant leurs matraques sans raison apparente, ou encore une femme tenant un drapeau trans se le faire arracher par un policier qui s’empresse de retirer le drapeau de sa barre et le piétiner avant de s’en aller.

Wi Spa manifestations pro-LGBTQI+

Outre les violences policières largement condamnables, un autre détail n’a pas échappé à certaines personnes observatrices. Les balles de caoutchouc utilisées par les policiers sont interdites dans la ville depuis les mouvements de Black Lives Matter l’été dernier. Pour se défendre, le L.A.P.D. indiquait avoir trouvé des armes et projectiles sur les manifestants justifiant leurs actes. Ces objets incluent notamment un pistolet électrique, du spray anti-agression, ou encore des armes blanches.

Nous aurons certainement des nouvelles de cette affaire dans les prochaines semaines et ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Minnesota : les thérapies de conversion enfin interdites

Et un de plus au compteur ! Le Minnesota rejoint le groupe des États américains ayant officiellement interdit les thérapies de conversion pour les mineur·e·s. C’est devenu officiel de la main du gouverneur Tim Walz lui-même, qui a signé le décret le 15 juillet.

Le gouverneur de l’État qualifiait les thérapies de «pratiques déviantes» ainsi que de «torture». Il souhaitait également faire savoir qu’il croyait en la science qui, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, ne soutiennent aucunement ces pratiques. Le gouverneur ajoutera qu’il «n’y a pas de place pour la haine dans cet État, et aucune place pour la division».

Son décret comprend également l’ordre d’interdire toutes les agences gouvernementales de l’État ainsi que les compagnies d’assurances et plans de santé publics ne supportent pas ces thérapies. Toutes ces mesures auraient pu être en vigueur depuis 2019 si l’opposition républicaine ne les avait pas empêché de passer.

Gouverneur Tim Walz signature décret interdisant thérapies conversion Minesota

La prochaine étape sera d’étendre cette mesure à toutes les tranches d’âges de la population. Mais il faudra également faire attention à un autre aspect : si l’État changeait de gouverneur, le prochain pourrait aisément revenir en arrière.

Amazon Prime et sa nouvelle série de télé-réalité entièrement lesbienne

Amazon Prime veut changer avec un nouveau concept de télé-réalité entièrement dédié aux lesbiennes. Et le groupe vient d’annoncer que Tampa Baes, le nom de la télé-réalité, sortira cet automne. De quoi ravir ceux et celles d’entre vous qui seraient intéressé·e·s par ce genre d’émission.

L’émission suivra donc un groupe de jeunes femmes lesbiennes sous le soleil de Floride. En effet, on a déjà vu plus original comme scénario.

Ces femmes nous montreront leur vie quotidienne qui sera pleine de rencontres amicales, amoureuses, de fêtes sans fin, mais également une bonne part de scandales et clashs comme savent si bien générer les émissions de télé-réalité.

Nous n’avons donc plus qu’à attendre cet automne afin de pouvoir découvrir ce que cela pourra donner. Pour l’instant, Amazon Prime n’a pas sorti de bande d’annonce, mais prend certainement son inspiration de shows déjà existants comme The Real L World.

Mariage pour toutes et tous : bientôt une réalité au Chili ?

Le Sénat du Chili approuvait un projet de loi le 21 juillet. Ce dernier concernait le mariage pour toutes et tous, et passait avec deux tiers des voix favorables à son adoption.

Alors que le pays semblait repartir vers une direction opposée à ce projet initié par le précédent gouvernement, Sebastien Piñera créait la surprise. En effet, il demandait à ce que le mariage pour toutes et tous soit débattu en urgence. Le Chili dispose depuis 2015 d’unions civiles pour les couples de même sexe. Ces unions ne permettent cependant pas aux couples d’accéder à l’adoption. L’adoption du mariage pour les couples non-hétérosexuels est donc la bienvenue.

Drapeau Chili arc-en-ciel LGBTQI+

Nous avions vu l’été dernier un couple de femmes mariées en Espagne et avec un enfant voir leur demande de reconnaissance de mariage refusée par leur pays. Il n’était donc pas évident que cette loi finisse par aboutir sur un vote en faveur de la légalisation des mariages des personnes arc-en-ciel. Il ne reste maintenant plus qu’à attendre la deuxième lecture à l’Assemblée nationale du Chili avant que les personnes LGBTQI+ voient une égalité des droits pour tous de plus en plus proche.

L’Argentine et ses nouveaux passeports plus inclusifs

Depuis le 21 juillet, l’Argentine propose à ses ressortissants des nouveaux papiers d’identité. En effet, ces documents comportent désormais une option de genre supplémentaire «X». C’est le premier pays d’Amérique du Sud à mettre en application cette solution d’inclusivité.

Dans le décret présidentiel, on peut voir afficher que la mention «X» concernera toute personne qui ne se sent pas représentée par le spectre binaire homme/femme et qui s’identifie par un autre genre.

Au cours d’une cérémonie officielle, le président argentin Alberto Fernández remettait les tous premiers documents d’identité avec cette nouvelle nomenclature, et confirmait son soutien aux personnes LGBTQI+. Il déclarait notamment qu’un «État ne devrait se soucier du sexe de ses citoyens» avant d’ajouter qu’il «existe de multiples manières d’aimer, être aimé, et d’être heureux».

Photo nouveau passeport argentin

L’Argentine est certainement le pays le plus inclusif et ouvert aux personnes LGBTQI+ d’Amérique latine. En effet, le mariage pour toutes et tous y est reconnu depuis 2010. Depuis l’année dernière, le gouvernement réserve également 1% des emplois publics aux personnes trans.

Violences contre les personnes LGBTQI+ : des manifestations en Géorgie

Le 29 juin dernier, des militants pour les droits des personnes LGBTQI+ de Géorgie prévenaient de risques pour la Marche des fiertés de la capitale Tbilissi. Des appels à la violence contre les participants passaient dans des groupes homophobes sans qu’aucune mesure préventive des forces de l’ordre ne soit mise en place. Certaines figures influentes du milieu religieux appelait également à la mobilisation face à ce qu’ils peuvent qualifier de «pervers».

Ce qui devait arriver arriva, la Marche des fiertés du 5 juillet finira par être annulée suite à des complications. La police faisait face à des violences de la part de groupes LGBTphobes, ce qui entraînait cette décision.

Le lendemain, des milliers de personnes manifestaient dans les rues de la capitale géorgienne pour dénoncer les violences et les propos LGBTphobes portés par ces groupes. Un sit-in était également organisé devant le Parlement, où l’on pouvait voir flotter de nombreux drapeaux arc-en-ciel. Mais ces manifestations étaient accueillies par plus d’hostilité. Contrainte à boucler la zone, la police empêcha à de nombreuses reprises la rencontre des groupes pro- et anti-LGBTQI+.

Protestations manifestants pro-LGBT Pologne

Grand nombre de pays Occidentaux condamnaient les violences, et notamment la manière dont le gouvernement géorgien, ainsi que les forces de l’ordre et religieuses faisaient face à ces violences. L’évolution du pays se veut lente et difficile, et les mentalités homophobes restent encore bien présentes. La Géorgie se rapproche de plus en plus de l’Union Européenne et tend vers des valeurs démocratiques. On peut donc espérer que la situation des personnes LGBTQI+ change, et que les mentalités évolueront rapidement.

Couples de même sexe en Israël : l’accès à la GPA enfin autorisé

Le 11 juillet, la Cour Suprême d’Israël rendait sa décision au sujet de la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples de même sexe. Ce sujet tant controversé et toujours trop peu ouvert. La France ne l’autorise par exemple pas. À noter qu’en Europe, la gestation pour autrui est autorisée dans 9 pays, bien que la majorité n’ait aucun statut la légalisant. C’est par exemple le cas de la Belgique. Aucune loi ne venant interdire la pratique, il y a donc un statu quo rendant possible la GPA pour les couples de même sexe.

Marche des fiertés 2021 Israël Tel Aviv drapeaux arc-en-ciel

La décision de la Cour Suprême Israélienne d’autoriser la GPA devrait prendre effet dans les six prochains mois. C’est le résultat d’une décennie d’efforts de militants et associations qui ne manquaient pas de partager leur joie. C’est également une bonne nouvelle pour le pays qui voyait ses ressortissants partir dans des pays d’Asie ou aux États-Unis, où la pratique est légale.

Ce verdict n’est cependant pas aux goût de tous. L’opposition conservatrice et religieuse y voit une déchéance de la société et de l’État d’Israël. Il est d’ailleurs fort possible que l’autorisation de la gestation pour autrui ait des répercussions au sein de l’hémicycle du pays (Knesset). En attendant que ces tensions fassent surface, contentons-nous plutôt de célébrer cette victoire. Et espérons qu’elle puisse s’élargir à plus de pays dans un futur proche.

Les personnes LGBTQI+ et leurs allié·e·s bientôt criminel·e·s au Ghana ?

Soumise au Parlement du Ghana dans la seconde moitié du mois de juillet, une proposition de loi propose de criminaliser les personnes LGBTQI+ et leurs allié·e·s dans le pays. Les principaux intéressés seraient emprisonnés pendant 10 années pour ce crime. Cette peine serait également appliquée pour toute entité encourageant la jeunesse ghanéenne à explorer. Cela comprend, pour n’en citer que quelques-uns, les médias, plateformes en ligne, et comptes sur les réseaux sociaux.

On pourrait penser que cette proposition n’est pas une exception et que beaucoup de pays en font autant. Et pourtant, The Guardian juge cette proposition anti-queers comme l’une des plus draconiennes au monde. En effet, cette dernière ne rend pas seulement criminels les personnes LGBTQI+, mais également toute personne leur apportant un soutien. Cela comprend donc tout militant pour les droits des personnes queers, les personnes offrant un soutien social ou une assistance médicale, ainsi que tous les sympathisants au mouvement LGBTQI+.

Drapeau arc-en-ciel LGBT drapeau Ghana peints palissade bois

La proposition contient également une mention spéciale pour les personnes intersexes. L’intersexuation serait un motif valable pour forcer une chirurgie de réalignement de genre (gender realignment surgery).

Les associations et militants pro-LGBTQI+ craignent le passage de cette proposition. Ils font déjà face à une vague de haine LGBTphobe considérable depuis le début de l’année. Approuver cette loi ne serait que tourner la page et découvrir un pays où les LGBTphobies deviendraient légales et seraient soutenues par le gouvernement.

Afrique du Sud : vers une légalisation de la polyandrie ?

Dans une quête pour l’égalité des sexes, une proposition de loi fait parler d’elle dans la société sud-africaine. Soumise les derniers jours du mois des fiertés, cette proposition vise à autoriser les femmes à avoir plusieurs maris. C’est donc une légalisation de la polygamie féminine, également appelée polyandrie, qui est en discussion.

Afrique du Sud projet de loi polyandrie femme plusieurs maris

Bien évidemment, une grande partie de la gent masculine semble fortement opposée à cette éventualité. Que ce soit une question de savoir qui est le père d’un enfant, de la place de la femme dans la société ou de destruction de la culture sud-africaine, tous les arguments semblent bons pour faire opposition à ce projet de loi.

Si on regarde de plus près, certains pays du continent africain ont déjà légalisé la polyandrie. C’est le cas au Gabon, Kenya et au Nigeria. Mais on retrouve également cela en dehors du continent dans des pays comme l’Inde.

C’est donc un début de premier pas vers une possible légalisation des relations polyamoureuses. Mais le chemin est long, et les opposants à cette loi n’ont certainement pas dit leur dernier mot.

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