Les actualités LGBTQI+ du mois de juin 2021
Déjà la fin du mois des fiertés 2021… Ces dernières semaines ont été remplies d’actualités arc-en-ciel plus diverses et variées les unes que les autres, mais sont passées beaucoup trop rapidement !
Comme tous les mois, nous sommes au rendez-vous, et proposons de vous faire un retour sur ce qui a pu marquer les 30 derniers jours. Des marches des fiertés françaises à un couple homosexuel de Hong-Kong, en passant par la loi bioéthique et une exposition queer américaine, vous trouverez de tout.
Alors bonne lecture à vous toutes et tous !
- Les marches des fiertés en France ces dernières semaines
- La loi bioéthique et les changements observés
- Solidays de retour le 4 juillet pour remercier les soignants
- Le nouveau clip d’Élisabeth Moreno et TF1 pour une société plus inclusive
- La ville de Paris inaugure une collocation pour seniors LGBTQI+
- Le Mémorial de la Shoah accueille l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie
- Royaume-Uni : les hommes homosexuels et bisexuels autorisés à donner leur sang
- Vatican et Italie : le face à face concernant les LGBTphobies
- La Hongrie interdit toute «promotion de l’homosexualité»
- Polémique autour d’une décision de l’UEFA
- 5 ans plus tard, le Congrès américain vote pour que le Pulse devienne un mémorial national
- La Cour Suprême américaine unie face à la décision de Philadelphie
- Des excuses pour la purge anti-LGBTQI+ de la part du Sénat américain ?
- Le LGBT Community Center de New York City et son exposition Visions of Pride : Paris is still burning
- Hollister Co. fait un don de 250,000$ à GLSEN
- Un okapi non-binaire fait son apparition dans Madagascar pour le mois Pride
- Carl Nassib fait son coming out
- Parlement Canadien : l’interdiction des thérapies de conversion adoptée
- Hong-Kong : une décision de justice redonne espoir aux personnes LGBTQI+
Les marches des fiertés en France ces dernières semaines
Pour commencer cet article des actualités LGBTQI+ du mois des fiertés 2021, quoi de mieux que parler des événements Pride des dernières semaines ? Entre succès et opinions mitigées, nous avons eu le droit à un retour en force de ces événements physiques absents l’année dernière. Nous allons nous limiter à Lyon et Paris, villes qui font beaucoup parler suite à leurs événements.
Marche des fiertés de Lyon
Samedi 12 juin, la ville de Lyon accueillait sa marche des fiertés. Elle est relativement controversée, notamment à cause de ses emplacements réservés aux personnes LGBTQI+ racisées et handicapées. Certaines personnes de couleur ou handicapées trouvaient cela appréciable de pouvoir profiter de la visibilité qu’on leur donnait à l’avant du cortège.
De notre côté, l’équipe de Drapeau-LGBT.fr pense que mettre de nouvelles barrières lorsqu’on veut les faire tomber n’est probablement pas la solution. En réservant un emplacement à certaines personnes, on perd cette mixité qui fait la beauté de ce qu’on appelle la communauté LGBTQI+. Et bien que les organisateurs se défendent derrière des «tout le monde peut faire ce qu’elle ou il veut», ils étaient les premiers à encourager tous les participants à se ranger dans «les bonnes cases».
Pride à Paris
Le 20 juin, c’était au tour de Paris de proposer sa première marche des fiertés. Organisée durant la Journée mondiale des réfugié·e·s et autour du thème «antiraciste, anticapitaliste», elle était le fruit d’une quinzaine de collectifs.
Notre cortège aujourd'hui dans la marche antiraciste et anticapitaliste à Paris !! Rejoignez nous ! 🌈✊🏿✊🏾 https://t.co/vkI0qd4EJW
— Du Pain Et Des Roses (@Pain_Et_Roses) June 20, 2021
Ces derniers souhaitaient manifester contre l’instrumentalisation des luttes des minorités par les gouvernements. Cette quinzaine d’entités faisait également part de sa volonté de se détacher d’Inter-LGBT (qui organisait sa marche le 26 juin) et de son «monopole de la lutte».
En somme, une marche qui semble s’éloigner des discriminations purement LGBTQI+, et s’élargir aux discriminations plus générales (sexe, religion, couleur de peau, …).
Mais c’était également l’occasion pour une partie du cortège de manifester contre la politique intérieure et extérieure de la France. Certaines personnes soutenaient la régularisation de toutes les personnes sans papiers ou des travailleurs et travailleuses du sexe, ou encore d’autoriser le port du voile sans condition dans l’Hexagone. D’autres critiquaient le manque d’action du gouvernement dans la lutte contre le VIH dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM). La PMA était également un sujet très présent dans les revendications faites.
Bien que ces sujets soient importants, nombreux reproches faits à cette Pride visent son éloignement des problématiques LGBTQI+ habituelles. Beaucoup regrettaient également que l’ambiance dans les cortèges ne soit pas aussi festive que dans les Prides précédentes.
Événements Pride à venir
En ce qui concerne les marches des fiertés à venir :
- La ville de Marseille organise sa marche des fiertés le 3 juillet. Le cortège partira à 15 heures du Palais Longchamp. Le 17 juillet, ce sera au tour d’Annecy.
- Pour les villes de Angers, Biarritz, Bordeaux, Grenoble, Montpellier, Toulon, Toulouse et Valence, il faudra encore attendre un peu. Ces villes accueilleront leurs marches en septembre ou octobre.
Mais la situation sanitaire a encore le temps de changer, et certaines marches pourraient ne pas avoir lieu. On touche du bois.
La loi bioéthique et les changements observés
La dernière semaine de ce mois des fiertés 2021, la loi bioéthique repassait pour la troisième fois devant le Parlement français. Suite au rejet du Sénat le 24 juin 2021, le texte repassait à nouveau dans l’hémicycle 5 jours plus tard pour une adoption du texte définitive. Le résultat du vote était de 326 voix contre 115.
La mesure phare de cette loi, la PMA pour toutes, devient donc une réalité, mais sous conditions. Notamment, le texte précise que la procréation médicalement assistée restera réservée aux femmes de moins de 43 ans.
Ajoutées à cela, quelques précisions étaient essentielles. Notamment, l’accès à la PMA ne fera l’objet d’aucune différence de traitement au regard du statut matrimonial, ou de l’orientation sexuelle des femmes en effectuant la demande. La nouvelle mesure devrait permettre de concevoir des enfants avant la fin de l’année 2021 selon Olivier Véran, actuel Ministre de la Santé. Ce dernier était d’ailleurs fier du parcours effectué, et des résultats de la loi bioéthique. Il n’a pas hésité à le partager sur la plateforme Twitter dans un court message.
En ce qui concerne la gestation pour autrui (GPA), le texte maintient sa dernière position. Il sera donc toujours interdit en France d’avoir recours à cette pratique.
Le possible, le souhaitable et l’intérêt général c’est ce qui a parcouru de bout en bout le débat sur le projet de loi bioéthique. Aujourd’hui, des droits nouveaux, des principes intacts et surtout, des engagements tenus. #fierte
— Olivier Véran (@olivierveran) June 29, 2021
Du côté des hommes
Bonne nouvelle également pour les hommes. Suite à un vote des députés du 8 juin, le don du sang sera élargit aux homosexuels en supprimant la période d’abstinence de 4 mois initiale. Les députés précisaient que «les critères de sélection des donneurs ne peuvent être fondés sur aucune différence de traitement». Ces différences ne pourront concerner le sexe du/des partenaire(s) des donneurs. C‘est donc un nouveau pas en avant sur ce point. 2016 est l’année durant laquelle cette durée d’abstinence avait déjà été revue à la baisse, passant de 12 à 4 mois.
Il faudra cependant attendre encore un peu plus longtemps avant l’application de cet amendement. En effet, la nouvelle mesure ne rentrera en vigueur qu’à partir du 1er janvier 2022. Cela laisse un peu de temps aux services médicaux pour créer leurs nouveaux questionnaires adaptés à ces changements.
Solidays de retour le 4 juillet pour remercier les soignants
C’est officiel et annoncé sur leur site. Solidays fera son retour le 4 juillet prochain à l’hippodrome de Paris-Longchamp. Avec la reprise progressive des activités en France, cette 23ème édition du festival s’annonce très intéressante.
Des noms de groupes et musiciens commencent à arriver depuis ces dernières semaines, comme ceux de -M-, Suzane, Hervé, Yael Naim & David Donatien, Soso Maness, Youssoupha, 47ter, jahneration, Amadou&Myriam ou encore Deluxe et Meute. Mais il plane toujours une certaine incertitude autour des différents artistes et de leur venue à l’événement. Le plus simple est de se fier au site du festival pour suivre les dernières nouvelles.
Particularités de cette 23ème édition
La 23ème édition de Solidays trouve également une particularité cette année, en plus de celle de rouvrir en pleine pandémie. La thématique de cette année est «Merci aux soignants».
C’est donc une évidence, cette année verra le personnel soignant mis en avant pour les remercier de leurs efforts durant cette période de crise sanitaire. C’est ainsi que le personnel soignant français sera le seul à pouvoir s’inscrire pour le tirage au sort. Cela inclût les personnes travaillant au sein d’hôpitaux, cliniques, EHPAD, pharmacies, centres de santé et vaccination, …
Cette année, c’est la chance qui déterminera ceux qui pourront se rendre à l’événement avec leur +1, qui sera une personne de leur choix. À noter qu’un pass sanitaire sera obligatoire pour toute personne de plus de 11 ans se rendant à l’événement.
En plus de cela, il faudra se munir d’une carte d’identité, de l’invitation qui sera à télécharger, et d’un justificatif que vous êtes bien un personnel soignant (numéro RPPS ou ADELI, et code APH notamment).
Le festival faisant toujours face à des difficultés financières, cette édition n’est possible que grâce au soutien de ses différents partenaires.
Alors merci à la Région Ile de France, au Ministère des Solidarités et de la Santé, à la Ville de Paris, l’Assurance Maladie, la Banque Postale, Orange, EDF, la SNCF, la MACIF, Heineken, Spotify, France Galop, Malakoff Humanis, Leboncoin, et tous les autres soutenant l’événement. Grâce à eux, certaines heureuses et certains heureux de notre personnel médical et soignant français pourront recevoir un geste de gratitude pour leurs efforts ces longs derniers mois.
Merci à eux.
Le nouveau clip d’Élisabeth Moreno et TF1 pour une société plus inclusive
La dernière semaine du mois des fiertés, la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité de de l’Égalité des chances Madame Moreno publiait sur les réseaux sociaux un clip réalisé avec le soutien de TF1.
Cette vidéo vise à lutter contre les discriminations, et transmet un message d’espoir à toutes les personnes LGBTQI+ victimes de rejet, incompréhensions, injures et toute autre forme que les LGBTphobies prennent dans nos sociétés.
Dans ce clip d’une minute, on peut voir de nombreuses personnalités présenter un résumé de ce qu’elles ont pu vivre et ressentir, entendre ou subir au quotidien.
Elles évoquent également ce qu’elles ont réussi à faire pour surmonter ces discriminations et leurs propres ressentis.
C’est également l’occasion pour ces personnes de faire entendre un fait important : les commentaires faits sur les identités de genre ou orientations sexuelles ne sont aucunement justifiés. Ce n’est qu’un aspect de leur personne, et ne devrait en aucun cas servir à les définir dans leur intégrité. Et cela s’applique également pour les croyances, les couleurs de peau, …
Cette vidéo d’une minute s’inscrit dans une volonté de rendre notre société plus inclusive. C’est une promesse que faisait Madame Moreno avec son Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ de 2020-2023.
La ville de Paris inaugure une collocation pour seniors LGBTQI+
Grâce aux associations Grey Pride et Basiliade ainsi que la régie immobilière de la ville de Paris, un logement social s’est transformé en colocation pour séniors LGBTQI+. En fin de mois Pride 2021, la concrétisation de cette initiative répond à une absence de prise en charge inclusive pour les personnes âgées LGBTQI+.
La situation dans les EHPAD et maisons de retraite en France n’est pas simple. Le personnel n’est souvent pas à même d’accueillir des personnes LGBTQI+ isolées, et certaines structures ne disposent d’aucun professionnel formé pour s’occuper de personnes séropositives et des autres de manière inclusive. Bien souvent, ces endroits où l’on regroupe les personnes âgées forcent à retourner au placard. Et d’ailleurs, l’orientation sexuelle et l’identité de genre des personnes âgées semblent être le cadet des soucis du personnel médical.
Cette collocation permettra donc aux bénéficiaires de s’épanouir sans avoir à refouler une partie d’eux-mêmes.
Mais c’est également un bon moyen de combattre la solitude que vivent ces séniors. Cette collocation n’est pas classique et propose aux personnes âgées LGBTQI+ de vivre ensemble. Il existe certaines règles pour vivre dans cette petite famille, et les tâches ménagères et administratives ne manquent pas. Certains diraient que c’est une manière de rester occupé.
Au delà de cet aspect communautaire, les personnes âgées LGBTQI+ ont souvent du mal à accéder à un logement. Cette initiative règle donc de multiples aspects problématiques à la fois. Et l’ambition du projet est de multiplier ces expériences à Paris, mais également partout en France.
Le Mémorial de la Shoah accueille l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie
Ouverte depuis le 17 juin au Mémorial de la Shoah dans le 4ème arrondissement de Paris, l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie vous donnera une nouvelle perspective sur les personnes homosexuelles dans l’Histoire. Et particulièrement sous le Troisième Reich, puisque les discriminations ne se sont pas arrêtées pendant cette période, bien au contraire.
Cette exposition vous ramène près d’un siècle en arrière à travers des photos et documents d’époque. Que ce soit des lettres de dénonciation, rapports des autorités, magazines ou œuvres littéraires, … Il y a de tout pour montrer que les personnes homosexuelles étaient présentes, notamment durant les années folles, mais surtout chassées par l’hétéronormalité.
C’est ainsi que, durant l’apogée de l’Allemagne et du Troisième Reich, les triangles roses furent traqués. Certaines personnes eurent recours à des mariages de convenance. D’autres, moins chanceuses, furent arrêtées. Cependant, le traitement n’était pas le même pour toutes et tous. Tandis que certains individus étaient emprisonnés, d’autres avaient le droit à un aller simple direction les camps. Exclus à cause de leur maladie, les homosexuel·le·s subissaient des traitements inhumains. Expériences scientifiques, tâches quotidiennes les plus dures, castrations, isolements, … Tel était le destin des personnes les moins fortunées portant un triangle rose.
Les estimations actuelles parlent de 100 000 personnes homosexuelles fichées par les nazis. La moitié d’entre elles fît l’objet d’une condamnation. Entre 5 000 et 15 000 homosexuel·le·s furent envoyé·e·s en camps de concentration. La grande majorité ne ressortira jamais de ces enfers sur Terre.
Si vous n’en avez pas encore eu l’occasion et que vous habitez dans les environs de la Capitale française, nous vous conseillons d’aller faire un tour à cette exposition ! Plus d’informations sur cette dernière disponibles à cette adresse.
Royaume-Uni : les hommes homosexuels et bisexuels autorisés à donner leur sang
Bonne nouvelle pour nos voisins d’Angleterre, Écosse et du Pays de Galles. Plus d’hommes seront désormais autorisés à donner leur sang. C’est une annonce faite par le National Health Service du Royaume-Uni, et mise en application depuis le 14 juin.
Les changements concernent notamment les conditions d’accès pour donner son sang. Ces conditions concernent désormais tout homme, et les filtrent selon leur partenaire sexuel (ou leurs partenaires le cas échéant). Toute personne ayant eu recours au traitement PrEP (qui vise à lutter contre une infection du VIH) devra également attendre avant de pouvoir donner. Une personne qui indiquera avoir eu le même partenaire sur les trois derniers mois pourra effectuer un dong du sang.
Toute personne ? En fait, non. Et c’est d’ailleurs ce que pointent du doigt beaucoup d’associations et défenseurs des Droits de l’homme.
Le texte met l’accent sur des exceptions comme les donneurs venant de régions du monde particulièrement touchées par le VIH. C’est également le cas pour ceux ayant eu des rapports sexuels au cours des trois derniers mois avec ces personnes. Le problème vient du fait que cette restriction (seulement appliquée en Angleterre) vise directement la population africaine. C’est donc, de facto, une discrimination à caractère raciste. On avance d’un pas, pour mieux reculer d’un autre.
Espérons que la régulation anglaise change rapidement sur ces restrictions. Après tout, le don du sang peut s’avérer bénéfique pour n’importe qui. Alors pourquoi exclurait-on une partie de la population si elle ne représente aucun risque ?
Vatican et Italie : le face à face concernant les LGBTphobies
En Italie, le Sénat discutait ces dernières semaines d’un projet de loi initié l’année dernière et accepté par la Chambre basse en novembre dernier. Le sujet abordé était celui des discriminations visant les personnes handicapées, ainsi que les personnes LGBTQI+. Le Sénat examinait un texte de loi visant à condamner ces actes discriminatoires.
Mais le Vatican ne semble pas apprécier la proposition du gouvernement Italien. Dans une note verbale, le porte-parole du Saint-Siège faisait part de son inquiétude concernant la liberté de parole et de culte des catholiques. Les institutions catholiques seraient par exemple forcées par cette mesure à célébrer certaines fêtes à caractère LGBTQI+. Les libertés garanties dans les accords bilatéraux pourraient donc poser problème lorsqu’il s’agit de personnes non-binaires ou relations non-hétérosexuelles.
C’est une première dans l’Histoire des deux États. Le Vatican ne s’était jamais prononcé publiquement sur les affaires politiques intérieures de l’Italie. Et le sujet divise, comme dans beaucoup de pays. D’un côté, on retrouve de fervents défenseurs des droits et libertés pro-LGBTQI+, auxquels font face une résistance plus conservatrice qui a peur que ses libertés restreignent les leurs. Nous verrons si le Sénat parviendra à trouver un accord sur cette loi, et si les relations entre les États réussiront à se stabiliser.
De son côté, le Premier ministre italien déclarait devant le Sénat que l’Italie est «un État laïc, et non pas un État confessionnel» avant de préciser que le Parlement «est libre de débattre et légiférer». Nous verrons bien si cela suffira à faire changer d’avis le Vatican, même si cela semble peu probable.
La Hongrie interdit toute «promotion de l’homosexualité»
La Hongrie a beaucoup fait parler d’elle ces dernières semaines avec une loi que le pays adoptait le 15 juin. Et pour cause, le texte «interdit la promotion de l’homosexualité» auprès des personnes mineures.
Ce n’est pas la première fois que le pays s’engage dans une direction LGBTphobe. En novembre dernier, la Hongrie proposait déjà de restreindre les droits des couples de même sexe en restreignant leur accès à l’adoption.
Impact de ces changements au niveau national
Mais cette fois-ci, le texte impacte directement les enfants hongrois, ainsi que la liberté d’expression au pays de Viktor Orbán. Pire encore, cette loi donne des idées aux pays voisins comme la Pologne. Le Premier ministre polonais annonçait que son pays devrait copier les lois hongroises.
Le 14 juin, jour avant le vote du parlement hongrois, des manifestations avaient lieu dans la Capitale du pays, Budapest. Mais les milliers de personnes qui se sont rassemblées ce jour là ne sont pas les seules à s’inquiéter de la situation.
Réactions au sein de l'UE
De nombreux pays de l’Union Européenne ont fait part de leur désapprobation face à ces changements. Ils l’ont fait en interpellant les plus hauts dignitaires de l’Union, nommément Charles Michel et Ursula Von der Leyen, à l’occasion d’un sommet de l’Union Européenne.
S’en est suivi de nombreuses remarques telles que celle venant du Président du Conseil Européen et ancien Premier ministre Belge. Alexander De Croo déclarait face à Viktor Orbán que «l’homosexualité n’est pas un choix. L’homophobie l’est». D’autres ont également eu des propos un peu plus extrêmes. On prendra l’exemple de Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas, qui a simplement déclaré que la Hongrie «n’avait plus rien à faire au sein de l’Union Européenne».
La Hongrie doit répondre à une procédure lancée du côté de l’Union Européenne, et visant une violation du droit commun. Cette procédure pourrait donner lieu à des sanctions.
En attendant, cette histoire ne s’est pas arrêtée aux dirigeants et hauts dignitaires de l’Union Européenne. Elle s’est également invitée sur les terrains de football de l’Euro 2021. Plus d’informations à ce sujet ci-dessous.
Polémique autour d’une décision de l’UEFA
C’est une nouvelle dont vous avez certainement entendu parler puisqu’elle a fait beaucoup de bruit ces dernières semaines. Une décision de l’UEFA ravive les tensions entre l’Ouest et l’Est de l’Union Européenne. Mais elle secoue également le monde du football.
Origine de cette polémique
À l’occasion d’une rencontre de l’Euro 2021 qui opposait l’équipe allemande à la sélection hongroise, la ville de Munich voulait manifester son opposition aux récentes mesures homophobes votées par le Parlement de Budapest. Pour ce faire, elle souhaitait afficher les couleurs de l’arc-en-ciel sur l’Allianz Arena (Stade de Munich). Mais le tournoi n’étant pas organisé par la ville de Munich, c’est à l’organisateur de trancher sur cette question.
L’UEFA a tranché la question en se qualifiant d’organisation politiquement et religieusement neutre. Elle a donc refusé la requête, principalement par volonté de ne pas effectuer un choix à caractère politique.
Réactions à la décision de l'UEFA
De nombreuses instances et personnalités européennes ont tout de suite critiqué cette décision. Et la communauté du football ne s’est pas non plus privée de faire remarquer toute l’hypocrisie de la décision de l’UEFA.
Parmi les voix pro-LGBTQI+ qui se sont faites entendre, on compte des marques comme Volkswagen qui affichaient des banderoles publicitaires arc-en-ciel dans les stades durant les matchs. Il y avait également le footballeur français Antoine Griezmann.
Ce dernier a publié sur la plateforme Twitter un message de soutien simple : un arc-en-ciel suivi d’un poing levé, émojis accompagnés de la photo du stade de Munich aux couleurs arc-en-ciel. Son message a été retweet pas loin de 30 000 fois, et atteint presque les 200 000 like.
Cependant, la décision de l’UEFA a eu l’effet inverse. Alors qu’elle avait pour enjeu politique de détourner l’attention de la Hongrie et ses récentes mesures homophobes, l’UEFA réussit à placer ce sujet au cœur des débats au sein de l’Union Européenne.
Seconde polémique
Le 27 juin, nouvelle polémique dans le football. L’UEFA est cette fois-ci accusée d’avoir interdit des drapeaux arc-en-ciel, symboles du mouvement LGBTQI+ au sein du stade de Budapest lors d’une rencontre. Elle s’est empressée de démentir sur Twitter ce rapport de la Fédération de Football des Pays-Bas.
Mais le nombre de personnes confirmant l’accusation semble indiquer que l’organisation confisquait bel et bien les nombreux drapeaux arc-en-ciel à l’entrée du stade. On est donc certainement loin de la fin de cette polémique.
De notre côté, nous attendons surtout que les instances européennes réagissent et mettent en place des mesures. Tout d’abord, dans le monde du sport pour les futures rencontres et événements. Puis face à la Hongrie, et tout pays ayant la volonté de faire avancer les LGBTphobies au sein de l’Union Européenne.
UEFA today informed the Hungarian Football Federation that rainbow-coloured symbols are not political and in line with UEFA’s #EqualGame campaign, which fights against all discrimination, including against the LGBTQI+ community, such flags will be allowed into the stadium.
— UEFA (@UEFA) June 27, 2021
5 ans plus tard, le Congrès américain vote pour que le Pulse devienne un mémorial national
Nous vous en avons fait part sur notre page Facebook, que nous vous invitons d’ailleurs à suivre. Le 12 juin 2021 était la date d’un triste anniversaire : celui de l’attentat du Pulse d’Orlando, en Floride.
C’est le plus gros incident mortel, appelé «mass shooting» par les anglophones, auquel les personnes LGBTQI+ américaines ont fait face à ce jour. Comme expliqué dans notre publication, l’incident fait suite à l’intervention et bombardements des forces armées américaines en Syrie et Iraq. Un jeune homme de 29 ans, considérant ces incidents comme injustifiés, décidait de choisir son camp : celui de l’État Islamique visé par les États-Unis. Il s’en est alors pris à la foule de la boîte de nuit et bar LGBTQI+ d’Orlando appelé le Pulse en ouvrant le feu. Bilan : 49 morts et 53 personnes blessées. Parmi les victimes, on comptait une large majorité de personnes LGBTQI+ d’origine latino.
Cinq années après ce drame, le gouvernement américain décidait d’honorer les victimes. Le Pulse devient mémorial national suite à un vote unanime du Sénat et la signature du Président américain. Joe Biden était d’ailleurs Vice-Président du gouvernement Obama lorsque cette tuerie avait eu lieu. Ils s’étaient tous deux rendus sur les lieux en personne suite au drame.
Lors de la signature du document (H.R 49), Biden déclarait : «May a president never have to sign another monument like this» («Puisse un président ne jamais avoir à signer un autre monument comme celui-ci»).
Cette déclaration venait également avec une commémoration des victimes, et des pensées pour leurs familles et proches.
Le gouvernement Biden s’est d’ailleurs mis d’accord sur la question. Dans un communiqué du 25 juin, Biden réaffirmait sa volonté de protéger les personnes LGBTQI+, et notamment les personnes trans visées par de nombreux textes de législations passés ces derniers mois dans le pays. Il y a donc un long chemin à faire, même si le gouvernement actuel semble prendre la bonne direction.
La Cour Suprême américaine unie face à la décision de Philadelphie
Vous vous souvenez peut-être de cette affaire mentionnée dans notre article des actualités LGBTQI+ de novembre 2020. Cette dernière opposait la ville de Philadelphie à Fulton. Ce dernier représentant les intérêt de l’agence CSS (Catholic Social Services).
Un tournant dans cet affaire vient de tomber le 17 juin dernier. En effet, la Cour Suprême américaine rendait son verdict, unanime. Les 9 juges de la plus haute Cour étaient tous d’accord sur le fait que la ville de Philadelphie avait tort. En décidant de ne plus confier les enfants à CSS, la ville pénalisait en premier lieu ces jeunes dans le besoin. Mais également, le refus représentait en soi une violation du respect de la laïcité.
Cependant, la Cour Suprême satisfait les deux camps dans cette affaire. Bien que la décision de la ville ne soit pas supportée par les juges, les discriminations de CSS non plus. En effet, les juges précisent dans leur verdict que les dossiers des potentiels parents adoptifs ne peuvent être discriminés par un motif d’orientation sexuelle. Ou, dans leurs propres termes : «Les parents homosexuels ne peuvent être considérés comme des parias».
On voyait donc des satisfaits des deux côtés, certains criant victoire pour «la liberté des institutions religieuses», d’autres pour «la liberté d’identité de genre et d’orientation sexuelle». Un retour sur ce verdict sera certainement nécessaire dans un futur proche afin de clarifier la position de la Cour Suprême face aux personnes LGBTQI+ et la religion. En attendant, célébrons cette semi-victoire pour les couples LGBTQI+ américains souhaitant adopter.
Des excuses pour la purge anti-LGBTQI+ de la part du Sénat américain ?
C’est encore à un stade de développement, mais des excuses officielles pour la purge anti-LGBTQI+ au sein des forces militaires américaines pourrait venir du Sénat. C’est en tout cas une proposition faite par le Sénateur de l’État de Virginie, Tim Kaine.
Ce dernier effectua la rédaction de cette longue résolution avec l’aide de la Sénatrice ouvertement lesbienne du Wisconsin Tammy Baldwin. Les deux Sénateurs espèrent obtenir un vote unanime en faveur de leur texte par le Sénat. Leur résolution propose de «Reconnaître et présenter des excuses pour le mauvais traitement et les discriminations à l’encontre des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, et individus trans qui ont servi dans les forces armées américaines, le service extérieur, ou la fonction publique fédérale».
La résolution décrit en détail toutes les enquêtes, harcèlements, interrogatoires et licenciements abusifs du gouvernement américain. Ces pratiques visaient des milliers de personnes LGBTQI+ dans de multiples branches du gouvernement américain. Dans les textes, on peut retrouver des mentions explicites d’interdiction des homosexuels par le Ministère de la défense en 1949. Mais également un décret du Président Eisenhower de 1953 interdisant la «perversion», nom de code désignant les personnes homosexuelles, dans la fonction publique fédérale, ou encore des documents sur la chasse aux employés LGBTQI+ du Sénateur McCarthy dans les années 1950.
Ces textes et documents ont eu une influence considérable sur le traitements de la communauté LGBTQI+ dans les décennies suivantes.
Fort heureusement, le gouvernement Biden se penche sur ces pratiques discriminatoires. Il avait notamment eu l’occasion de signer en janvier 2021 un décret autorisant les personnes LGBTQI+ à s’engager dans l’armée. Et nous ne sommes encore qu’au début de son mandat en tant que 46ème Président des États-Unis. On peut donc espérer voir de nouvelles actualités pro-LGBTQI+ venues d’outre-Atlantique dans les prochains mois et prochaines années. En attendant, des excuses pour cette purge gouvernementale anti-LGBTQI+ serait un bon début pour repartir sur de meilleures bases.
Le LGBT Community Center de New York City et son exposition Visions of Pride : Paris is still burning
Le Lesbien, Gay, Bisexual & Transgender Community Center de la ville de New York dévoilait sa nouvelle exposition de photos vibrantes et personnelles de personnes queers du monde de la danse ainsi que quelques vidéos. Cette exposition intitulée «Visions of Pride : Paris is still burning» («Visions de fierté : Paris brûle encore») sera ouverte au public du 22 juin au 11 juillet sur la 14ème rue de la Grande Pomme (Parc High Line).
Cette exposition est rendue possible par le soutien de la Fondation The Kors Le pere, la Fondation Andy Warhol pour les arts visuels, l’entreprise Milk Makeup, et en partie grâce aux fonds publics venant du conseil municipal de la ville de New York. Son titre est inspiré du film «Paris is burning», un film documentaire des années 1990. Ce documentaire de Jenny Livingston se concentre sur la culture de la danse (salles de bal et danse de salon) à New York City, et les personnes LGBT et afro-américaines qui s’y investissent.
Les photos exposées proviennent de différents photographes indépendants : Anja Matthes, Damien Armstrong et William Isaac Lockhart.
Ces artistes réussissent à capturer la magie de ces moments particuliers existant durant ces danses de salon New Yorkaises. Ils nous proposent des portraits de personnages de cette communauté réussissant à ramener un phénomène datant d’il y a plusieurs décennies, et le transformer en un phénomène culturel local.
Nous trouvions intéressant de vous évoquer cette exposition et ce phénomène, malgré le fait que s’y rendre en personne semble compliqué actuellement.
Hollister Co. fait un don de 250,000$ à GLSEN
Hollister sortait une collection spéciale pour le mois Pride créée par des étudiants activistes de GLSEN, mais cela ne suffisait pas. La marque a donc décidé de donner la modique somme d’un quart de million de dollars américains à GLSEN.
Cette somme représente, au prix public, 10 000 T-shirts (ou Crop top) Rainbow Print Graphic. Une initiative qui peut donc être saluée et qui viendra en aide aux étudiants LGBTQI+.
GLSEN est une organisation qui est convaincue que les personnes LGBTQI+ ont le droit d’être en sécurité, soutenues, et d’avoir une éducation inclusive. C’est pour cette raison que l’association nationale américaine met en place un réseau d’éducateurs, étudiants et une présence locale.
Un peu plus sur GLSEN
Les programmes de GLSEN se concentrent sur quatre piliers essentiels :
- Avoir des éducateurs en support, cruciaux pour créer un environnement inclusif dans les salles de classe.
- Militer pour des cursus scolaires inclusifs, qui ne supportent pas seulement les étudiants LGBTQI+ mais sensibilise l’ensemble des élèves.
- Adopter et mettre en œuvre des politiques s’assurant que les étudiants LGBTQI+ puissent apprendre et s’épanouir dans des institutions inclusives, sûres et accueillantes.
- Soutenir les clubs et associations étudiantes dirigées par les étudiants. Ces leaders font partie intégrante dans la création d’une communauté et dans la promotion du changement.
C’est un partenariat qui avait déjà des antécédents puisque Hollister soutient régulièrement l’association durant les mois des fiertés.
Bien que la collection Pride de la marque soit magnifique, n’oubliez pas que notre boutique propose également des produits qui nous soutiennent directement dans la création du contenu gratuit que vous êtes en train de lire !
Un okapi non-binaire fait son apparition dans Madagascar pour le mois Pride
C’est une nouvelle un peu plus légère, mais qui pourrait ravir les parents souhaitant offrir une éducation inclusive à leurs enfants. La série Madagascar introduisait un nouveau personnage à sa troisième saison «Madagascar : A Little Wild» («Madagascar : Un peu sauvage/folle»). Et ce dernier est non-binaire.
Prenant la forme d’un okapi s’appelant Odee, ce personnage aura la voix de la star non-binaire de Broadway Ezra Menas. Et ce petit okapi fera face à un problème : quel char doit-il choisir pour le défilé annuel de la fierté animale ? Au final, que ce soit avec les girafes ou les zèbres, cela n’a que peu d’importance. Odee fera parti du cortège haut en couleurs.
Ezra Menas faisait d’ailleurs part de son ressenti face à son personnage. La voix d’Odee confiait que «prendre cette identité lui a permis et continue de lui permettre d’être lui-même dans une pièce. Dans chaque pièce. Cela lui permet d’être honnête avec lui même, ce qui a un grand impact sur ses relations, son métier, sa vie». Il faisait également allusion à la jeunesse non-binaire et trans américaine qui traverse des temps difficiles. Ezra Menas mentionnait que cet Okapi, espèce en voie de disparition, était une métaphore volontaire de ces enfants et jeunes américains visés par des lois LGBTphobes.
Carl Nassib fait son coming out
Dans une vidéo postée sur Instagram, le joueur Carl Nassib (actuellement chez les Las Vegas Raiders) annonçait son homosexualité. Voulant le faire depuis un certain temps, le joueur trouvait le courage en ce mois des fiertés 2021. Mais le coming out simple et rapide du joueur était également accompagné d’une annonce de don à destination du Trevor Project, et d’une somme de 100 000 dollars.
Conséquences de sa vidéo
C’était important, non seulement pour le joueur de 28 ans, mais également pour la représentation des personnes LGBTQI+ au sein du football américain. C’est le premier joueur actif de la NFL à faire son coming out.
Et les médias n’ont pas attendu pour s’emparer de cette nouvelle et en faire un sujet national. Le joueur a d’ailleurs attiré l’attention du Président Biden, le félicitant en même temps que Kumi Yokoyama, pour leur courage, et l’inspiration qu’ils peuvent donner aux enfants LGBTQI+ à travers le monde.
Bien que cette sortie du placard de Carl Nassib soit une avancée majeure dans le sport le plus regardé aux États-Unis, ce n’est pas la fin des LGBTphobies. Beaucoup auront encore peur de faire ce genre d’annonce en public, notamment car l’homosexualité était pendant longtemps un frein à une carrière.
La NFL le sait, et profitait de cette mise en lumière pour créer un spot publicitaire confirmant leur soutien des personnes LGBTQI+. Durant les 30 secondes, on peut y voir les phrases : «Football is gay. Football is lesbian. Mais également d’autres adjectifs qualifiant le football américain de beautiful, queer, life, exciting, culture, transgender, heart, power, tough, bisexual, strong, freedom, American, accepting, everything, for everyone. (Le football américain, c’est beau, queer, la vie, excitant, la culture, trans, le coeur, le pouvoir, dur, bisexuel, fort, la liberté, Américain, accueillant, tout, et pour tous).
Cette publicité pourra peut-être inspirer d’autres à se montrer sous leurs vraies couleurs.
Parlement Canadien : l’interdiction des thérapies de conversion adoptée
Dans la seconde moitié du mois des fiertés 2021, les députés canadiens votaient sur le projet de loi visant à interdire les thérapies de conversion. C’est chose faite, avec une écrasante majorité de 263 votes pour, et 63 votes contre. Le 22 juin, Justin Trudeau voyait enfin le texte de son Parti passer. Ce dernier interdit les thérapies de conversion, mais sanctionne également toute personne qui pourrait faire de la publicité pour ces pratiques. Et les peines peuvent aller jusqu’à cinq années de prison, de quoi faire réfléchir à deux fois.
Situation des thérapies de conversion au Canada
Au pays de la feuille d’érable, les personnes LGBTQI+ étaient toujours visées par ces pratiques de conversion. Un sondage récent (Sex Now Survey) révélait l’importance de l’interdiction des pratiques. Leurs chiffres se basent sur les résultats de 7 200 hommes de minorités sexuelles (gais, bisexuels, trans, queers, bispirituels, …) sondés entre le 1er novembre et 18 janvier dernier.
La compilation des données montre qu’environ huit pourcent des hommes LGBTQI+ au Canada avaient subi une conversion, ou tentative de conversion. Ces thérapies concerneraient donc environ 47 000 hommes qui s’identifient dans des minorités sexuelles à travers tout le pays, et ce juste en 2020.
C’était une des promesses de la campagne électorale du Parti Libéral en 2019. Le Parlement rejetait cependant une proposition de loi similaire en mars 2020. Il aura fallu attendre encore un peu, mais c’est désormais chose faite.
Les personnes LGBTQI+ canadiennes, mais également le reste de la population, peuvent donc se réjouir. Si le Sénat vote en faveur de ce texte, ce qui semblerait assez naturel vu l’écrasante majorité en faveur du texte à la Chambre Basse, plus aucun de leurs concitoyens ne sera victime de pratiques souvent comparées à de la torture sans de lourdes conséquences.
Hong-Kong : une décision de justice redonne espoir aux personnes LGBTQI+
Vendredi 25 juin, la Haute Cour de Hong-Kong faisait part de son verdict pour les couples de même sexe. Ces derniers seront autorisés à posséder un logement subventionné à Hong-Kong. Cette décision représente une avancée pour les personnes LGBTQI+ dans la Région Administrative Spéciale de la Chine. En effet, la Chine considère toujours l’homosexualité comme une maladie mentale, et interdit les mariages de même sexe.
Système judiciaire et personnes LGBTQI+ de Hong-Kong
La Région Administrative Spéciale ne reconnaît, quant à elle, pas le mariage homosexuel. Alors permettre à des couples de même sexe de cohabiter dans des logements subventionnés semblait être peine perdue.
Et pourtant, Hong-Kong autorise (à l’heure où nous écrivons ces lignes) ses habitants à contester toute politique qu’ils jugeraient discriminatoire devant les tribunaux. Henry Li et Edgar Ng, un couple de jeunes hommes homosexuels présentaient en 2019 un dossier dans le but de faire changer la législation.
Ce couple avait déjà obtenu gain de cause face au juge Anderson Chow dans une affaire d’héritage pour les couples de même sexe.
Mort de Ng et audiences
Mariés au Royaume-Uni, Ng et Li vivaient dans l’appartement subventionné par le gouvernement que Ng avait acheté un an après la cérémonie. Mais cet appartement et ses biens ne pouvaient être légués à Henry Li s’ils n’avaient pas fait ces démarches.
Et heureusement pour Li, puisque Edgar Ng est décédé avant de voir l’ouverture du dossier pour légaliser leur cohabitation dans l’appartement. Rien ne peut remplacer le défunt, bien évidemment, mais le veuf peut au moins vivre dans l’appartement acheté et légué par son conjoint.
Suite aux audiences débutées au mois d’avril 2021, Henry Li obtenait à nouveau gain de cause face à la ville de Hong-Kong. Retrouvant le juge Anderson Chow, ce dernier jugeait la législation contraire à la mini-constitution, et la qualifiait de discrimination illégale fondée sur l’orientation sexuelle. Les couples de même sexe pourront donc désormais bénéficier des appartements subventionnés par l’État.
Espérons que ces décisions de justice puissent durer sur le long terme.
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Cet article des actualités LGBTQI+ de juin 2021 se termine ici. Si vous avez apprécié ce contenu gratuit que nous vous proposons, n’hésitez pas à le partager et/ou laisser votre avis !
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