Les actualités LGBTQI+ du mois de mars 2021
L’année 2021 continue avec de nombreuses nouvelles pour les personnes LGBTQI+. Il y en avait tellement que nous avons même dû sélectionner les sujets d’actualités que nous allons vous présenter ! Voici donc un nouvel article résumant les récentes actualités concernant les personnes LGBTQI+ que nous trouvions importantes à mentionner pour le mois de mars 2021.
Nous avons également conscience que les annonces présidentielles du 31 mars vont affecter de nombreuses personnes. Courage à celles et ceux d’entre vous qui sont déjà dans des situations difficiles.
- 31 Mars : Journée internationale de visibilité trans.
- Le Sidaction enregistre près de 4,5 millions d’euros de promesses de dons en 2021 !
- La Fédération LGBTI+ et la DILCRAH lancent leur nouvelle campagne de lutte contre les violences dans les couples de lesbiennes.
- Le procès de l’agresseur de Cristina, femme trans sans papier travailleuse du sexe.
- Clément Beaune dénonce des pressions politiques du gouvernement Polonais l’empêchant de se rendre dans les «zones sans LGBT».
- L’Union Européenne devient officiellement une «zone de liberté LGBTQI+».
- La Cour constitutionnelle italienne demande une meilleure protection pour les enfants des couples homoparentaux.
- Un nouveau billet anglais à l’effigie de Alan Turing.
- Elton John publie un communiqué dénonçant l’hypocrisie du Vatican.
- Les trois militantes pro-LGBTQI+ à l’origine de la Vierge Marie et son auréole arc-en-ciel acquittées.
- Le président polonais continue sa campagne anti-LGBTQI+.
- Lutte contre le VIH / SIDA : de nouveaux traitements bientôt disponibles ?
- Le gouvernement de Biden accueille officiellement Rachel Levine.
- Bros : La première comédie romantique gaie du studio américain Universal.
- Libération de la militante LGBTQI+ tunisienne Rania Amdouni.
- Mariage pour tous : les couples étrangers peuvent désormais s’unir à Taïwan.
- Une présentatrice bangladaise trans fait ses débuts à la télévision.
- Le mariage pour tous et toutes : enfin une réalité au pays du Soleil levant ?
- Mardi Gras de Sydney : la célèbre marche des fiertés australienne maintenue malgré la pandémie.
31 Mars : Journée internationale de visibilité trans.
Si vous l’avez loupé, sachez que le 31 mars était, comme tous les ans, la journée internationale de visibilité trans. Manière de donner de la visibilité à la communauté des personnes trans, la journée voit beaucoup de comptes sur les réseaux sociaux poster un message d’attention pour les personnes trans. C’est l’occasion de réaffirmer la politique d’une entreprise, d’un gouvernement, ou la volonté personnelle d’individu de faire bouger les choses.
On retrouvait de nombreuses associations telles que ACT-UP, Human Rights Campaign, ou Amnesty International France qui célébraient cette journée avec le #TDOV et le #TransLivesMatter. Plutôt que de toutes vous les citer, vous trouverez ci-joint le tweet de Amnesty International France qui est relativement similaire à tous ce que l’on pouvait trouver sur les réseaux sociaux.
Différents événements étaient organisés en parallèle également. On notait, pour ne citer qu’un exemple, que le développeur de jeux vidéos Riot Games célébrait les personnes trans via un stream la soirée du 31 mars. Ce charity stream de plus de deux heures était réalisé en collaboration avec It Gets Better Project. Leur but : donner de la visibilité aux personnes trans, véhiculer une image positive des personnages trans dans les jeux vidéo, ainsi que d’évoquer des histoires de personnes trans.
Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la visibilité trans. #TDOV
— Amnesty France (@amnestyfrance) March 31, 2020
L'occasion de rappeler que, partout dans le monde, les personnes transgenres font l'objet de persécutions. Or, les droits des personnes transgenres sont des droits humains FONDAMENTAUX. #TransLivesMatter pic.twitter.com/yTqGymH8yF
Si ce programme vous semble intéressant, vous n’êtes pas trop tard. La rediffusion du live est disponible directement à cette adresse sur la plateforme Twitch. Notez que la rediffusion pourrait disparaître si vous tentez de la visionner plusieurs semaines après la publication de cet article.
Le Sidaction enregistre près de 4,5 millions d’euros de promesses de dons en 2021 !
Alors que le Sidaction était annulé un an plus tôt en raison de la situation sanitaire, le Sidaction enregistre une de ses meilleures collectes historiques pour 2021 ! En effet, arrivant presque à égaler les dons faits en 2019, le Sidaction enregistrait près de 4,5 millions d’euros de promesses de dons ces derniers jours.
Ces chiffres peuvent sembler vagues si l’on ne donne pas le coup des actions menées par Sidaction. Selon l’association, 130 euros permettent de financer une journée de travail pour un doctorant. Pour 45 euros, l’association peut accompagner une personne séropositive dans sa recherche de logement. De manière plus générale, l’association soutient de nombreux projets de recherche et d’accompagnement des personnes atteintes du VIH. Elle met également des programmes d’action dans différents pays fortement touchés par le VIH, et soutient les associations locales. Pour plus de détails sur l’emploi des ressources, vous pouvez vous référer au visuel de l’association :
On sait que la pandémie a mis à l’écart les priorités en matière de lutte contre le VIH en France comme partout ailleurs. On sait que 2020 a vu une diminution flagrante des dépistages et prises en charge. L’ONU déclarait d’ailleurs que la pandémie aurait certainement de lourdes conséquences sur la lutte contre l’épidémie et les échelons fixés. Là où on pouvait prétendre éradiquer le VIH vers 2030, la covid-19 vient retarder cette échéance. 2020 est une année où aucun objectif n’était atteint. L’arrêt des traitements et du dépistage a de lourdes conséquences avec des centaines de milliers de nouvelles personnes infectées ainsi que de personnes décédées. ONUSIDA demandait aux Nations une hausse significative des investissements pour lutter contre les deux épidémies. Selon elle, il est encore possible de maintenir les objectifs fixés pour 2030 dans la lutte contre le SIDA en effectuant les bons choix. Leur rapport du 26 mars 2021 montre que 29 milliards de dollars par an suffiraient pour maintenir le cap fixé pour la fin de la décennie.
Mais pour ce faire, il faudra réussir à jongler entre les différentes problématiques de notre temps. Entre la crise sanitaire qui entraîne de nombreuses incertitudes pour l’économie mondiale, la question climatique qui est de plus en plus urgente, des tensions entre les différentes régions du Monde, nous avons encore un long chemin à parcourir.
La Fédération LGBTI+ et la DILCRAH lancent leur nouvelle campagne de lutte contre les violences dans les couples de lesbiennes.
Des nouvelles du mois de mars 2021, celle-ci nous semblait importante à mentionner. En effet, le nombre de campagnes luttant contre les violences faites dans les couples sont déjà peu nombreuses. Alors quand il s’agit de couples homosexuels, on peut imaginer qu’elles ne se font que trop rares.
La Fédération LGBTI+, en partenariat avec la DILCRAH, vient de sortir une nouvelle campagne mettant en lumière les violences faites dans les couples de femmes. La campagne comprend une affiche qui sera présente dans de nombreuses associations et nombreux centres LGBTQI+ à travers la France. Ce sera également possible pour toute entité qui souhaite donner de la visibilité à ce problème et indiquer une ouverture sur l’écoute des victimes. À cela s’ajoute une carte que l’on peut glisser facilement et discrètement dans une poche ou son porte-feuille avec des numéros d’urgence. Et enfin, un dépliant explicatif sur les violences conjugales sera également disponible. Ce dernier support rentre plus en détail sur la forme et les différents types de violences dans un couple, informe les victimes, ou encore toute personne témoin ou auteure de violences.
Là où le sujet peut paraître marginal à certaines et certains, il reste un réel problème dans notre société. Du fait d’un manque flagrant de visibilité, on pourrait ne pas se rendre compte de l’importance des violences dans les couples LGBTQI+. Selon une étude américaine de 2015, entre 25 et 40% des femmes lesbiennes auraient déjà été victimes de violences conjugales. Nous ne disposons malheureusement pas d’études sur le sujet en France, mais on peut facilement imaginer une situation similaire. On rappelle, même si cela peut sembler évident, que les violences au sein d’un couple sont l’origine de blessures, stress post-traumatique, problèmes psychologiques, voire de décès dans les cas les plus extrêmes.
Le procès de l’agresseur de Cristina, femme trans sans papier travailleuse du sexe.
Les assises de Paris voyaient un procès relativement unique débuter le 16 mars. Et pour cause : la victime de cette affaire est une femme péruvienne trans sans papier travailleuse du sexe. Pour la majorité des personnes dans son cas, leurs dépôts de plaintes n’aboutissent pas.
Mais ce n’était pas de l’avis de l’avocat de la victime qui comptait bien faire reconnaître l’affaire comme un acte criminel à l’encontre d’une femme particulièrement vulnérable. Il ne faudra pas très longtemps à l’accusé pour avouer les faits. L’homme de 28 ans retrouvé grâce aux caméras de surveillance reconnaissait les menaces à l’arme blanche à l’encontre la jeune femme, ainsi que le viol. Ce dernier était supposément sous l’emprise de l’alcool au moment des faits.
Le procès prenait une tournure particulière et très dure le deuxième jour, lorsque la victime se voyait demander de décrire les faits. Celle qui s’est faite internée dans un établissement psychiatrique après son viol a revécu les minutes qui ont fait basculer sa vie. En plus du traumatisme et des menaces, la jeune femme raconte notamment sa peur du VIH, mais également son envie de mourir.
L’homme sera finalement condamné à huit années de prison pour «viol sous la menace d’une arme», ainsi qu’à un suivi psychologique de cinq années et une obligation d’exercer une activité professionnelle ou une formation à sa sortie de prison.
Clément Beaune dénonce des pressions politiques du gouvernement Polonais l’empêchant de se rendre dans les «zones sans LGBT».
Nous en avions déjà parlé dans les actualités des mois précédents, et nous avons des nouvelles sur l’affaire. Clément Beaune, secrétaire d’État français chargé des Affaires européennes, déclarait il y a quelques mois vouloir se rendre en Pologne dans les «zones sans LGBT». Il déclarait, suite à une visite à Varsovie en début de mois de mars, que la situation dans l’Est de l’Europe était préoccupante. Des échanges qu’il a pu avoir avec des militants pro-LGBTQI+ confirmaient ce que l’on entend sur la situation, et que la crise sanitaire semble avoir exacerbé.
Bien que Clément Beaune n’ait pas pu se rendre directement dans les «zones sans LGBT» comme il l’avait souhaité, il a tout de même passer un séjour intense en Pologne. Il a pu rencontrer des militants, discuter sur des sujets comme l’énergie, le climat et l’environnement, ou du numérique.
Par ailleurs, le secrétaire d’État confirmait sa volonté de visiter une «LGBT-free zone», et qu’il y aura d’autres occasions pour lui de retourner en Pologne. À son retour en France, Clément Beaune déclarait à la radio France Inter avoir subi des pressions politiques de la part des autorités polonaises. Il évoque notamment le fait que se rendre dans la ville de Krasnik annulerait de facto tout entretien officiel durant sa visite.
Clément Beaune, en Pologne le 8 mars, y a passé la journée internationale des droits des femmes. De ce qu’il a pu retenir de sa visite, il prenait note d’attaques sur les femmes, en plus des personnes LGBTQI+. D’ailleurs, le Parlement européen faisait une déclaration quelques jours plus tard, en rapport avec ce recul des droits des personnes LGBTQI+ dans l’Est de l’Union Européenne :
L’Union Européenne devient officiellement une «zone de liberté LGBTQI+».
En rapport avec l’actualité précédente et les «zones anti-LGBT» polonaises, l’Union Européenne est officiellement une «zone de liberté LGBTQI+». C’est une déclaration faite par le Parlement Européen et largement partagée sur les différents réseaux sociaux au milieu du mois dernier.
Nous le répétons très souvent dans nos différents articles des actualités LGBTQI+ mensuels, mais la situation des personnes LGBTQI+ dans l’Est de l’Europe se dégrade. De nombreuses mesures visent à réduire et/ou supprimer leurs droits fondamentaux. La Commission Européenne met de plus en plus fréquemment en place des mesures pour contrer cela, avec l’aide de sanctions. On avait par exemple vu des sanctions financières prononcées à l’encontre des «zones anti-LGBT» de Pologne, qui perdaient certaines subventions de l’Europe en raison de leur idéologie. La Commission souligne à nouveau l’urgence de la situation, avec un nombre de violences et actes LGBTphobes en hausse en Pologne.
Concernée également, la Hongrie qui fait mauvaise élève. Suite à de nombreuses attaques, le parlement hongrois votait des mesures visant à restreindre les droits des personnes LGBTQI+ à l’échelle nationale. On retient par exemple le déni d’identité de genre des personnes trans et non-binaires, ou encore les droits de ces personnes à fonder une famille grandement limités.
Ursula Von Der Leyen affirmait à nouveau son soutien aux personnes LGBTQI+ dans l’Est de l’Europe. Elle rappelait également qu‘ «être vous-même n’est pas une idéologie. C’est votre identité. Personne ne peut vous l’enlever. L’Union Européenne est votre maison. L’Union Européenne est une zone de liberté LGBTQI+».
La Cour constitutionnelle italienne demande une meilleure protection pour les enfants des couples homoparentaux.
Direction l’Italie, où la Cour constitutionnelle demande au Parlement de voter en faveur d’une meilleure protection pour les enfants des couples homoparentaux. La mise en avant d’un système bancale et laxiste, voire parfois inexistant sur certains points demandait des réformes.
Le projet accorderait aux mineurs, et ce sans regard sur la situation des parents, la protection de leurs droits fondamentaux. Parmi ces droits, on compte notamment l’accès à l’éducation, aux différents services de santé, ainsi que celui de succession. Le statut de ces enfants est également remis en cause. À présent, un enfant né à l’étranger d’une PMA ne se voit pas accorder le même statut qu’un enfant né de parents hétérosexuels en Italie. Autre cas spécifique, celui d’enfants nés de mères porteuses. Alors que la pratique est interdite en Italie, la Cour constitutionnelle demande à changer les textes de loi pour favoriser le bien de l’enfant.
Bien évidemment, ces bonds en avant ne seront pas facilement acceptés par le Parlement qui est toujours très conservateur (droite, opposé au mariage pour tous). Nous vous tiendrons au courant des avancées de ce projet dans les mois à venir.
Un nouveau billet anglais à l’effigie de Alan Turing.
Petit fait divers que nous trouvions important à mentionner dans ces actualités. La Banque d’Angleterre dévoilait à la fin du mois de mars le nouveau billet de 50 livres à l’effigie du mathématicien Alan Turing. Celui-ci viendra remplacer les inventeurs de la machine à vapeur : Boulton et Watt.
Connu pour ses travaux de décodage durant la Seconde guerre mondiale, Turing réussissait à décrypter la machine Enigma des allemands. Ses travaux permettaient aux Alliés de décoder les messages envoyés par les forces nazies, et d’avoir ainsi un coup d’avance sur l’ennemi. Cette histoire est devenue célèbre grâce au film sorti en 2014 et intitulé The Imitation Game.
Condamné pour son homosexualité en 1952, Alan Turing sera emprisonné puis castré. Deux ans plus tard, on le retrouvera empoisonné chez lui. L’autopsie privilégiera l’hypothèse du suicide. Le gouvernement britannique présentait des excuses publiques. La reine alla même jusqu’à gracier à titre posthume Alan Turing en 2013.
Elton John publie un communiqué dénonçant l’hypocrisie du Vatican.
Le 15 mars, le Vatican réaffirmait sa position concernant les couples de même sexe. Et sa doctrine semble claire : l’homosexualité est considérée comme un péché. En ce qui concerne leur union, les couples de même sexe ne pourront recevoir la bénédiction de l’Église catholique. Selon le Saint-Siège, les mariages resteront des unions entre un homme et une femme.
Face à cette réaffirmation du Vatican, le chanteur britannique Sir Elton John dénonçait toute l’hypocrisie de l’Église chrétienne. Et pour cause, cette dernière investissait 4,3 millions d’euros dans la production des films Rocketman et Men In Black: International. De cette somme, environ 1 million d’euros étaient destinés au film biographique d’Elton John, et a engendré des profits pour l’Église catholique.
C’est bien sur ce point que Sir Elton John pointe son doigt : alors qu’un visage du Vatican soutient un film mettant en avant l’homosexualité pour un profit, son second visage vient refuser aux homosexuels le droit au mariage.
Pour ceux qui n’auraient pas vu le film et ne seraient pas au courant, Elton John est homosexuel. Et Rocketman montre ouvertement son homosexualité, ainsi que son mariage avec son partenaire actuel.
How can the Vatican refuse to bless gay marriages because they “are sin”, yet happily make a profit from investing millions in “Rocketman” - a film which celebrates my finding happiness from my marriage to David?? #hypocrisy@VaticanNews @Pontifex pic.twitter.com/sURtrWB6Nd
— Elton John (@eltonofficial) March 15, 2021
Alors, quand est-ce que la plus haute instance catholique sera cohérente avec son dogme, ou le redéfinira par rapport à leurs actes ? Verra-t-on un jour la foi ouvrir ses portes aux personnes LGBTQI+, et accepter les unions des personnes homosexuelles ? Nous devrons malheureusement encore patienter avant d’obtenir des réponses à ces questions …
Les trois militantes pro-LGBTQI+ à l’origine de la Vierge Marie et son auréole arc-en-ciel acquittées.
Retour sur un fait d’actualités que nous avions évoqué dans notre article de janvier 2021. Le procès de trois militantes polonaises pro-LGBTQI+ commençait le 13 janvier. Les charges retenues contre les trois femmes : profanation de l’image de la Vierge Marie. Elles risquaient jusqu’à 2 ans d’incarcération si elles étaient déclarées coupables.
Deux mois plus tard, le tribunal en charge de l’affaire prononçait son verdict. Le pays condamne les personnes voulant volontairement nuire à la religion. Cependant, les accusées plaidaient non-coupables, et leur avocate mettait en avant le fait qu’un arc-en-ciel ne soit pas quelque chose d’offensant. Les trois femmes sont donc jugées non-coupables faute de preuves les incriminant.
Une bonne nouvelle en Pologne, un pays qui continue à restreindre les droits des personnes LGBTQI+.
Le président polonais continue sa campagne anti-LGBTQI+.
Comme nous venons juste de le faire, nous évoquons souvent la situation en Pologne. Au risque de sembler redondants dans nos propos, nous allons donc faire court avec les nouveautés concernant le pays d’Andrzej Duda.
Le Président polonais, dans sa nouvelle tentative de réduire les droits des personnes LGBTQI+, annonçait une nouvelle proposition le 11 mars. Cette proposition concerne l’intention d’interdire aux personnes LGBTQI+ l’accès à l’adoption. La proposition concernerait les couples homoparentaux, mais également les personnes seules ! Violation de nombreux droits fondamentaux, le président souhaite, en prime, que des fonctionnaires effectuent des vérifications quant aux personnes célibataires. Notamment, s’assurer qu’elles vivent seules, ou avec quelqu’un du sexe opposé (dans le concept binaire de la chose).
Le plus inquiétant reste que cette proposition de loi est fortement susceptible d’entrer en vigueur. Andrzej Duda bénéficiant d’une large majorité au Parlement, il ne devrait pas avoir de mal à obtenir un vote favorable au recul des droits des personnes LGBTQI+ dans le pays. Bien évidemment, un vote en faveur de cette proposition ne sera certainement pas accepté par les grandes instances européennes, et une majorité des pays membres.
Lutte contre le VIH / SIDA : de nouveaux traitements bientôt disponibles ?
Nous apprenions en milieu de mois via une conférence de presse de Gilead que les laboratoires américains Gilead et Merck s’alliaient pour développer de nouvelles solutions. Et pas n’importe lesquelles, puisque ces dernières concernent toutes les personnes séropositives.
Alors que l’on mentionnait des retards dans la lutte contre le VIH, les deux entreprises pharmaceutiques décident de leur côté d’innover. Ils visent à remplacer le traitement quotidien des personnes vivant avec le VIH par un autre qui serait plus espacé. On parle ici d’un écart de plusieurs semaines, voire potentiellement plusieurs mois si les essais sont concluants. Leur traitement ne sort pas de nulle part, mais est le résultat d’une combinaison de deux solutions proposées par les entreprises pharmaceutiques.
Dans le communiqué, Gilead mentionne notamment les complications qu’une prise quotidienne peut engendrer. Que ce soit un oubli ponctuel ou le respect de la vie privée, de nombreux facteurs peuvent faire basculer les personnes séropositives vers la solution de l’alliance Gilead et Merck. Les essais cliniques devraient débuter d’ici la seconde moitié de 2021. Une bonne nouvelle qui permet d’entrevoir un avenir meilleur pour les millions de personnes concernées par le VIH.
Le gouvernement de Biden accueille officiellement Rachel Levine.
Le 24 mars, le Sénat américain se prononçait sur la nominée pour le poste de ministre adjointe de la Santé. Le vote était très serré puisqu’il se clôturait sur un résultat de 52 voix en faveur et 48 contre. Mais alors, qu’est-ce qui rend cette actualité importante à nos yeux ?
Tout simplement le fait que ce soit Rachel Levine qui rejoigne le gouvernement de Joe Biden. Première historique dans le pays, puisque leur nouvelle ministre adjointe de la Santé est une femme trans. Directrice de la Santé en Pennsylvanie de 2017 à 2021, elle était chargée ces douze derniers mois de lutter contre la pandémie de la covid-19 dans l’État.
Avant cela, elle était professeur à l’université dans les domaines de la psychiatrie et pédiatrie. Elle a travaillé auprès d’enfants, connaît bien la «médecine LGBT» et possède une expertise dans le domaine des drogues et troubles de l’alimentation.
Les associations LGBTQI+ saluaient à l’unanimité la décision du Sénat. Rachel Levine est devenue la plus haute officielle américaine trans. Un signe encourageant pour une unification d’un pays toujours largement divisé sur la question des personnes LGBTQI+.
Bros : La première comédie romantique gaie du studio américain Universal.
Et puisque nous étions sur le sujet des premières fois, en voici une autre. Nous atterrissons dans le monde du cinéma américain, et plus particulièrement chez Universal. Le studio vient d’annoncer ces dernières semaines qu’ils allaient charger l’acteur homosexuel Billy Eichner de produire une comédie gay. Ce sera la première qui sera produite par un grand studio de Hollywood. Mais Billy Eichner ne sera pas seulement à la direction ! Il obtient également le rôle principal de la comédie qui s’appellera Bros. Il faudra attendre un peu plus d’un an avant la sortie puisque cette dernière est prévue pour la fin de l’été 2022. Afin d’éviter des spoilers, voici un résumé du film en moins de dix mots : Bros est une histoire d’amour entre deux hommes débordés.
On se donne donc rendez-vous en Août 2022 pour, on l’espère, un chef d’œuvre LGBTQI-friendly hollywoodien !
Libération de la militante LGBTQI+ tunisienne Rania Amdouni.
Direction la Tunisie pour une affaire de LGBTphobies. Rania Amdouni, une militante connue dans le pays pour sa forte présence dans les manifestations pro démocratie, se rendait au commissariat pour porter plainte contre des policiers. Ces derniers, selon la version de Rania Amdouni, auraient profité d’un contrôle pour proférer des insultes homophobes. Rania se voyait également confisquer sa carte d’identité, avant d’être victime de violences.
Retournement de situation lorsque la jeune femme de 26 ans se fait arrêter dans ce même commissariat. Procès expéditif et pour l’exemple, elle est condamnée le 4 mars à six mois de prison ferme pour outrage à agent de la fonction publique alors qu’aucune preuve ou témoignage ne sera entendu ou montré. Les images des caméras de vidéosurveillance présentes sur les lieux passeront également à la trappe durant ce procès.
Le but de la justice tunisienne : montrer l’exemple et faire taire les autres manifestants.
Deux jours plus tard, des centaines de personnes descendaient dans les rues du centre de la capitale tunisienne pour appeler à la libération de la jeune femme. Mais ils demandaient également que les nombreux militant·e·s et manifestant·e·s arrêté·e·s depuis janvier soient libéré·e·s. Ces manifestants obtiendront le soutien de nombreuses ONG et associations afin de faire libérer la jeune femme, alors que cette dernière passait en appel le 17 mars. Le tribunal rendra son verdict : la jeune femme sera libérée, avec pour seule peine une amende de 200 dinars, équivalent à environ 61 euros.
Une affaire qui se finit relativement bien, mais qui montre tout de même le contexte dans lequel les personnes LGBTQI+ tunisiennes vivent.
Mariage pour tous : les couples étrangers peuvent désormais s’unir à Taïwan.
Le mariage pour tous était déjà une chose à Taïwan. Ou plutôt, c’est ce que l’on pensait… Dans la réalité, la loi autorisant les mariages de personnes homosexuelles excluait toujours de nombreux couples.
Le 4 mars, la Haute Cour Administrative de Taipei a changé la donne en revoyant le texte de base. Ce dernier empêchait les personnes étrangères venant d’un pays où le mariage entre personnes de même sexe est interdit de se procurer un certificat à Taïwan. Mais après des recherches sur le sujet et un fondement basé sur des contradictions sur le droit au mariage pour tous, les autorités taïwanaises ont réussi à trouver des fondements légaux pour remédier au problème.
L’île au large de l’Empire du Milieu serait-elle une terre d’espoir pour les personnes LGBTQI+ ?
Une présentatrice bangladaise trans fait ses débuts à la télévision.
Encore une première historique dans ces actualités de mars 2021. Et cette fois-ci, ça se passe au Bangladesh, un pays d’Asie situé sur les bords de l’Océan Indien entre l’Inde et la Birmanie. Le pays est très conservateur, avec l’Islam nommée comme «religion de la République». Cette dernière représente environ 90% de la population.
Mais nous souhaitions surtout nous intéresser à Tashnuva Anan Shishir, une femme bangladaise trans qui vient de faire ses débuts à la télévision. Cette nouvelle est une première étonnante dans l’histoire d’un pays où les discriminations à l’encontre des personnes LGBTQI+ sont toujours trop présentes.
Durant trois minutes et à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, la jeune femme trans présentait les informations. Sa prestation étant parfaite, les applaudissements ne se firent pas attendre aussi tôt qu’elle en avait finit avec sa partie. La présentatrice, émue par ce moment, ne pu retenir ses larmes.
Son parcours ne fût pas facile : rejetée par sa famille, harcelée et humiliée, elle s’enfuit de chez elle et son père refusa de lui parler pendant des années. Mais cela devrait s’arranger pour elle suite à ses débuts à la télévision, en plus des rôles qu’elle a décroché pour des productions cinématographiques. Une histoire qui finit bien et qui pourrait ouvrir la voie aux nombreuses personnes trans du pays.
Le mariage pour tous et toutes : enfin une réalité au pays du Soleil levant ?
Et on revient très rapidement sur le sujet du mariage pour tous, mais en faisant cette fois-ci un détour par le Japon.
Le 17 mars, un tribunal du Nord du Japon changeait la donne sur le mariage pour tous et toutes. Le tribunal statuait que le fait de ne pas reconnaître le mariage de personnes de même sexe était anticonstitutionnel, évoquant notamment l’article 14 de la Constitution du pays.
Malgré cet avancement, le tribunal refusait les demandes d’intérêts pour les dommages causés aux plaignants.
Qu’importe, les associations, avocates et avocats, ainsi que de nombreuses personnes pro-LGBTQI+ célébraient cette décision qui est la bienvenue dans la société nipponne.
Mardi Gras de Sydney : la célèbre marche des fiertés australienne maintenue malgré la pandémie.
Nous avions déjà évoqué le fait que le Mardi Gras de Sydney aurait lieu cette année. Et c’est effectivement le cas. Le 6 mars, des milliers de personnes se rassemblaient pour célébrer toutes les personnes LGBTQI+ dans un événement haut en couleurs. Pas loin de 5 000 participants, en plus de 35 000 spectateurs se donnaient rendez-vous.
Le lieu changeait à la dernière minute en raison de la situation sanitaire. La foule s’est donc dirigée vers le Sydney Cricket Ground, énorme stade pouvant accueillir 48 000 personnes. Là-bas, des mesures strictes mises en place protégeaient les personnes présentes afin d’éviter de créer un cluster. L’événement représentait cependant une pause bienvenue dans la capitale de Nouvelles-Galles du Sud, où l’on enregistrait aucun nouveaux cas de personnes atteintes de la covid-19 sur près d’une cinquantaine de jours.
Nous espérons que ce genre d’événement pourra revenir très rapidement en France.
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