Les actualités LGBTQI+ du mois de novembre 2021

Nous voici déjà arrivé·es à la période de l’année que beaucoup préfèrent : la période des fêtes. Il est temps de sortir vos guirlandes, acheter votre sapin et de préparer les cadeaux qui iront à son pied. Nous en profitons pour vous souhaiter, avec un peu d’avance, d’excellentes fêtes de fin d’année. Puissent-elles vous combler de bonheur après ces deux années difficiles.

Drapeau-LGBT Actualités LGBTQI+ novembre 2021

Mais avant de faire tout cela, prenons ensemble le temps de revenir sur les 30 derniers jours chargés d’actualités LGBTQI+. L’Europe a beaucoup bougé, mais ces actualités nous porterons au-delà des frontières de l’Union Européenne, que ce soit en direction du pays de l’Oncle Sam, de la Russie de Poutine, ou encore de l’Afrique du Sud, nous vous avons préparé une lecture variée en plaisirs.

N’oubliez pas que la version audio est également disponible si vous préférez ce format à une longue lecture. Mais n’hésitez pas non plus à associer les deux !

Les pronoms Iel et Iels entrent dans le dictionnaire français Le Robert

C’est un sujet qui a beaucoup fait débat, que ce soit au sein de l’opinion publique, sur les bancs de l’Assemblée Nationale, ou encore dans les rangs divisés du gouvernement français. Le pronom Iel, et son pluriel Iels, étaient ajoutés au dictionnaire Le Robert, aux côtés d’autres mots liés à la pandémie ou à nos nouveaux modes de vie. La nouvelle édition du dictionnaire le Larousse était elle aussi victime de ces néologismes tels que quatorzaine, télétravail, ou encore passe sanitaire.

Comme évoqué à l’instant, ces entrées font cependant débat. L’évolution de la langue de Molière a semblé beaucoup plus rapide depuis le début de la crise sanitaire.

Cela divise les linguophiles, une partie supportant l’évolution de la langue tandis que d’autres préfèrent adopter une position plus conservatrice.

Lettres alphabet arc-en-ciel drapeau-lgbt.fr

Certains ajouts à nos dictionnaires tels que les pronoms iel et iels font clairement débat. Brigitte Macron s’est ouvertement opposée à ces changements, tout comme le ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer. Pour la Première Dame, la langue française est composée «de deux pronoms : il et elle. La langue est si belle. Et deux pronoms, c’est bien». Pour le ministre de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports, cela semble aller trop loin. Il déclarait : «Il est très bon de féminiser les noms de professions (..) en revanche, le point médian, les modifications inopinées de la langue française, ce n’est bon à aucun titre, y compris pour le sujet essentiel de l’apprentissage des savoirs fondamentaux de la part de nos élèves» avant d’ajouter que «la langue française est suffisamment complexe, aucun besoin d’en rajouter». On connaissait déjà Jean-Michel Blanquer comme étant fermement opposé à l’écriture inclusive, ses réflexions sur le pronom iel ne sont donc pas une surprise.

Elisabeth Moreno Ministre déléguée chargée égalité femmes hommes devant son ministère

Mais le gouvernement compte également des supporters de ces changements. En première ligne, on retrouve notamment la ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.

En effet, Elisabeth Moreno y voit un progrès pour toute personne ayant envie de se reconnaître dans ce pronom. Elle ajoutait également qu’elle ne voyait pas ce que cela enlevait aux personnes qui n’ont pas envie de l’utiliser.

Dans un communiqué, Le Robert fait part de son point de vue quant à cet ajout controversé. Selon les documentalistes du dictionnaire, l’utilisation du pronom iel, bien qu’encore rare, se fait de plus en plus courante. Suite à la réunion d’un comité de rédaction, ce dernier décidait que l’ajout était relativement pertinent. Que ce soit pour en préciser le sens pour celles et ceux qui ne trouvent pas ce pronom assez transparent, les personnes qui souhaitent l’employer, ou encore celles le rejetant, le directeur général des Éditions Le Robert finira par déclarer que «Définir les mots qui disent le monde, c’est aider à mieux le comprendre».

La place des combattantes et combattants du SIDA votée et inaugurée à Paris

C’est une actualité qui aura été rapide. Le 17 novembre dernier, le Conseil de Paris votait à l’unanimité en faveur d’une place des combattantes et combattants du sida. Cette place vise à rendre hommage aux personnes décédées du sida, ainsi que celles atteintes du VIH, et celles aidant ces dernières comme les militants ou le personnel soignant.

Le jour même où nous publions cet article (soit le 1er décembre 2021), cette place sera inaugurée dans le Marais, quartier historique gay de la capitale. C’est l’occasion de rappeler qu’en pleine pandémie, nous avons oublié qu’un autre combat devait être mené en parallèle.

En effet, la lutte contre le sida a ralenti ces deux dernières années. Les objectifs fixés par ONUSIDA2025, qui sont de mettre un terme à cette épidémie du VIH avant 2025, ne semblent désormais plus atteignables. L’Organisation Mondiale de la Santé rappelait déjà l’année dernière qu’à l’heure où nous nous tournons vers une priorité sanitaire relative à la pandémie de la covid-19, ce sont potentiellement des centaines de milliers de morts supplémentaires dans les années à venir par le ralentissement des efforts dans la lutte contre le VIH.

paris place combattantes combattant sida

Plus grave encore, ce sont ces mêmes populations qui ont un retard énorme dans la vaccination et l’accès à des centres médicaux et hospitaliers convenables pour prévenir et lutter contre la pandémie de la covid-19 qui le sont également face au VIH. On peut donc parler d’un abandon de populations précaires qui inquiète fortement l’OMS et de nombreuses ONG.

Nous «fêtons» d’ailleurs aujourd’hui la triste journée mondiale de lutte contre le sida. L’occasion de revenir avec vous sur quelques chiffres marquants. On recensait en France plus de 170.000 personnes atteintes du VIH (chiffres datant de mars 2021). Santé Publique France estimait qu’environ 650.000 tests de dépistage n’avaient pas été effectués entre janvier et octobre 2020 à cause de la situation sanitaire. Dans le monde, cette pandémie aurait fait entre 27.2 et 47.8 millions de morts ces quatre dernières décennies, et infecté 56 à 110 millions de personnes. Un triste bilan qui justifierait plus d’actions de la part des gouvernements, la covid-19 autant que le VIH ne se souciant guère des nationalités ou des frontières.

Fabien Azoulay libéré suite à un aménagement de peine

Poursuivons avec une actualité un peu plus joyeuse que la précédente. Nous vous avions évoqué les mésaventures turques du franco-américain Fabien Azoulay, puis mentionné son retour en France en août dernier. Des nouvelles le concernant nous sont parvenues par une annonce de ses avocats.

Photo Fabien Azoulay, français juif homosexuel emprisonné Turquie

Suite à une peine de prison prononcée en Turquie qui aurait contraint Fabien Azoulay à rester 17 années derrière les barreaux, ses avocats annonçaient son retour cet été. Jugé à nouveau à Paris, Fabien Azoulay bénéficiait d’une réduction de sa peine initiale, réduction qui correspond à ce qui aurait certainement été prononcé en France, à savoir 5 années de prison. Le 2 novembre, ses avocats annonçait qu’il allait bénéficier d’un aménagement de peine. Cet aménagement lui permet notamment de bénéficier d’une mise en liberté. Une fin de calvaire pour l’homme âgé de 43 ans et ayant été victime de multiples actes de torture durant son incarcération dans le pays d’Erdogan.

Trois jours après sa libération, Fabien Azoulay évoquait à l’antenne de BFMTV ressentir le besoin de «se reconstruire», et «d’essayer d’apprécier les petites choses de la vie, les feuilles de l’automne, le froid parisien. C’est une renaissance pour moi. Et à un moment ou à un autre, retourner chez moi à New York». Notre équipe souhaite donc à Fabien Azoulay un excellent retour à la liberté, et d’excellentes retrouvailles avec ses proches !

Les formulaires de l’État civil incluront prochainement les familles homoparentales

C’est un des aspects du Plan national d’actions pour l’égalité des droits, contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ de 2020-2023. Les familles hétéroparentales et homoparentales auront désormais accès aux mêmes droits dans le cadre de cette réforme des formulaires de l’État civil.

Dès mars 2022, les formulaires concernant les papiers d’identité prendront en compte les familles homoparentales. Un enfant pourra donc avoir deux mères ou deux pères sans que le couple homoparental n’ait à effectuer de démarches supplémentaires. Il suffira simplement de cocher les cases correspondantes à votre situation.

Ce changement est salué par de nombreuses associations et défenseurs des droits LGBTQI+, même si c’est une nouvelle très attendue depuis l’entrée en vigueur du mariage pour toutes et tous en 2013. Il ne reste plus qu’à poursuivre ces réformes pour que ces changements soient appliqués sur tous les formulaires des institutions et entités publiques.

Photo famille homoparentale adoption enfants

Un lycéen de 15 ans au tribunal pour tags LGBTphobes

Ce mois de décembre, un jeune de 15 ans comparaîtra devant le tribunal pour enfants pour des tags LGBTphobes fait dans la nuit du 20 au 21 novembre à Amiens. Le lycéen, interpellé par les services de police quelques jours plus tard, avouera ses actes en garde à vue.

Retrouvés sur la façade d’un bar, sur un bâtiment public du centre-ville et sur les locaux de la radio France Bleu Picardie, on pouvait lire des phrases homophobes écrites à la bombe aérosol. Parmi elles, on retrouvait notamment la phrase de haine «Un monde à purifier = des pédés à cramer», une phrase lourde de sens et conséquences pour une personne aussi jeune. Une perquisition à son domicile familial a permis de montrer son affiliation à des groupes sur les réseaux sociaux promouvant des messages similaires et appelant à des actions LGBTphobes.

amiens-tags-homophobes-jeune-15-ans

Face à cette homophobie, la ville d’Amiens voyait un rassemblement organisé devant la mairie par plusieurs associations de défense des droits des personnes LGBTQI+ le 30 novembre.

Timothée, co-président de l’association de lutte pour les droits LGBTQI+ Flash Our True Colors, accordait à France Bleu une entrevue dans laquelle il mentionnait l’accentuation des violences durant la crise sanitaire.

Mais il tenait également à préciser que cet acte LGBTphobe reste mineur lorsqu’on les compare à ceux du quotidien des personnes LGBTQI+. Le public doit se rendre compte que les messages de haine reçus par des personnes LGBTQI+ (ou d’autres personnes perçues comme tel) sont monnaie courante, et que certaines sont victimes de violences graves telles que des viols, ou mises à la rue par leurs parents suite à la découverte de leur homosexualité.

Là où l’on peut facilement remettre en cause la comparaison de la gravité des actes, le plus important reste la mobilisation en faveur des droits des personnes LGBTQI+. Puisse cet acte LGBTphobe unir Amiens et faire prendre conscience à ses habitants que les LGBTphobies, même sans qu’elles soient affichées sur les façades des bâtiments, restent bien présentes dans notre société.

Deux gilets jaunes au tribunal pour une caricature LGBTphobe du président de la République

Restons dans le cadre juridique, et revenons maintenant vers la capitale française où deux gilets jaunes comparaîtront en avril 2022 pour outrage envers une personne dépositaire de l’autorité publique.

Lors de rassemblements du mouvement des gilets jaunes à Paris le 20 novembre, une camionnette s’est faite remarquée pour son apparence pour le moins unique.

Avec sa couleur rose, et un côté du véhicule présentant le drapeau tricolore en fond, et un élégant slogan «La sodomie en marche», on pouvait également y voir une caricature de Joe Biden tirant sur les ficelles d’Emmanuel Macron, lui-même s’adonnant à des activités intimes avec le préfet de police de Paris, Didier Lallement. Ce dernier a porté plainte. Le véhicule se trouve donc sous scellé jusqu’à l’audience. Sa propriétaire et son conducteur étaient interpellés le jour même, placés en garde à vue, et recevaient une convocation à leur audience qui prendra place en avril prochain.

Cette caricature et les motifs de convocation à une audience font débat. Pour les avocats des accusés, la caricature s’exerce dans le cadre de la liberté d’expression et la libre exercice de la satire. Ils ajoutent également que la Commission Européenne des Droits de l’Homme utilise constamment une jurisprudence pour ce genre de caricature d’un chef d’État, rendant futile la convocation des deux accusés.

La propriétaire du camion nie également avoir dessiné la scène de sodomie entre le président de la République et Dider Lallement, le plaignant.

Mais retournement de situation, les accusés décidant de porter plainte pour harcèlement et discrimination. Leur accusation principale pointant du doigt le comportement des forces de l’ordre depuis la nomination de M. Lallement. Selon la propriétaire de la camionnette, les forces de police «bloqueraient toutes les semaines son camion, de manière à les faire sortir des manifestations». Nous vous tiendrons bien évidemment au courant des suites de cette affaire.

Un couple de femmes britanniques attaque le National Health Service en justice

Direction l’autre côté de la Manche où nous retrouvons un couple de femmes britannique. Ces dernières ont décidé de porter plainte contre le National Health Service le 8 novembre dernier. Le système de santé britannique est accusé d’être discriminatoire envers les couples de même sexe, une fécondation in-vitro (FIV) coûtant plus cher à deux femmes qu’à un couple hétérosexuel.

image fecondation in vitro fiv

La différence se fait au niveau des preuves de fertilité nécessaires pour procéder à une FIV. Là où les couples hétérosexuels n’ont comme critère qu’une tentative de procréer pendant deux ans pour recevoir leurs financements, les couples homosexuels doivent d’abord payer 12 inséminations intra-utérines ou des traitements pour prouver leur fertilité.

Alors que l’Equality Act promettait une égalité pour toutes et tous, le couple de femmes qualifie cela de discriminatoire. Pour couvrir leurs dépenses supplémentaires, le couple a lancé un crowdfunding (financement participatif). Elles rappellent sur la plateforme qu’un couple homosexuel, contrairement aux couples hétérosexuels, aura forcément besoin d’une intervention médicale pour procréer.

La décision du tribunal, à condition qu’il décide d’accepter cette affaire, pourrait avoir un impact important sur les couples LGBTQI+ du Royaume-Uni. Elle permettrait potentiellement de faciliter l’accès à la procréation pour toutes et tous, en effaçant les discriminations à l’entrée.

La PMA pour les célibataires et lesbiennes de retour en Espagne

En 2014, le gouvernement espagnol de droite au pouvoir limitait l’accès à la PMA aux couples hétérosexuels présentant des problèmes médicaux ou de fertilité.

Le 10 novembre dernier, soit sept années plus tard, les personnes LGBTQI+ et associations espagnoles saluaient la décision prise par leur gouvernement de revenir en arrière. Le pouvoir de gauche en place réinstaurait la PMA pour les couples homosexuels et bisexuels, ainsi que les femmes célibataires comme avant. Mais mieux encore, ils l’étendaient additionnellement aux personnes trans.

Désormais, ces personnes n’auront plus à se tourner vers le secteur privé et leurs interventions médicales coûteuses. Elles pourront bénéficier du système de santé publique, au même titre que les personnes hétérosexuelles. Ce système leur permettra d’accéder à des fécondations in-vitro gratuites, et de facto rendre la procréation plus accessibles à toutes et tous.

D’après les déclarations de Carolina Darias, ministre de la Santé espagnole, le 10 novembre marquait une «restitution de droits – droits qui n’auraient préalablement jamais dû être retirés». Le président de la fédération espagnole LGBTQI+ Uge Sangil accueillait le changement à bras ouvert, précisant que la vie de milliers de personnes allait être transformée.

MTV Europe Music Awards de Budapest : un large soutien pour les personnes LGBTQI+ hongroises

Alors que le gouvernement hongrois annonçait des réformes LGBTphobes en juin dernier, les MTV Europe Music Awards se déroulaient pour la première fois à Budapest. De nombreux artistes et personnalités présents à l’événement profitaient de l’occasion pour afficher leur soutien aux personnes LGBTQI+.

olly alexander artiste britannique drapeau lgbt arc-en-ciel

La rappeuse américaine Saweetie, présentatrice de la cérémonie appelait les spectateurs et le public présent à «défendre la communauté LGBTQI+». De son côté, le musicien anglais Olly Alexander plus connu sous le nom de Years & Years profitait d’être celui remettant le prix de la meilleur vidéo pour faire une déclaration au nom des nominé·es. Selon ses paroles, toutes et tous «soutiennent l’adoption entre personnes du même sexe, car une famille reste une famille».

Outre le baiser entre le chanteur britannique pansexuel Yungblud et son guitariste qui a fait beaucoup de bruit, cette édition 2021 voyait également la première personne trans se produire sur scène. Cette personne était Kim Petras, une chanteuse allemande vivant aux États-Unis, et reprenant ses titres «Coconuts» et «Hit it from the back» d’une manière plutôt explicite.

Chris McCarthy, le président de MTV Entertainment Group Worldwide à l’origine des MTV EMAs justifiait la décision de maintenir l’émission à Budapest dans un communiqué interne. Il y évoquait tout d’abord son point de vue personnel. «En tant qu’homme gai, mes émotions personnelles ont eu raison de moi. Après avoir appris le passage de cette loi, mon réflexe était de changer de pays pour l’événement. Mais après m’être calmé, j’ai pris mon téléphone pour entrer en relation avec des défenseurs LGBTQI+ globaux tels que All Out. J’ai obtenu des commentaires des défenseurs de la cause de Hongrie, j’ai parlé avec … d’autres membres de l’équipe et consulté notre groupe de ressources pour les employés LGBTQI+, Emerge».

Un consensus était trouvé entre tous ces acteurs. «La décision nous semblait toutes et tous claire. Nous ne devrions pas déplacer l’événement. À la place, nous devrions le maintenir, et utiliser ce show comme une opportunité de rester solidaires avec la communauté LGBTQI+ de Hongrie ainsi que du monde entier et nous battre pour l’égalité pour toutes et tous.»

Les EMAs ont également vu la remise de récompenses Generation Change Award à cinq personnes ayant «effectué des choses incroyables pour la communauté LGBTQI+». Ces activistes récompensés comptaient notamment la hongroise Viktória Radványi, une membre du conseil d’administration de la Budapest Pride, première ONG féministe et anti-raciste LGBTQI+ du pays. Cette dernière dédiait sa récompense aux personnes LGBTQI+ hongroises qu’elle encourageait à «sortir et aller voter ensemble» aux prochaines élections législatives qui auront lieu au printemps 2022. Ces élections pourraient changer la direction qu’a pris le pays avec sa loi LGBTphobe datant de juin 2021, et l’activiste espère trouver des voix favorables à un retour en arrière.

LGBT-Set dans le viseur des autorités russes

Le 8 novembre, les autorités russes inscrivaient LGBT-Set, la principale ONG LGBTQI+ de Russie, parmi son registre des «agents de l’étranger». L’ONG rejoignait cette liste de journalistes, ONGs, militants et militantes, avocats et avocates, et autres personnalités dérangeant le gouvernement russe de par leurs actions. Cette nouvelle rendra donc le travail de LGBT-Set plus laborieux et fastidieux, et aura certainement un impact sur son efficacité.

LGBT-Set propose une assistance psychologique et juridique aux personnes LGBTQI+ et leur entourage. Mais elle est également à l’origine d’enquêtes et de campagnes de sensibilisation, et récolte des informations sur les discriminations LGBTphobes dans le pays. L’année dernière, la Cour Européenne des Droits de l’Homme condamnait la Russie après une modification dans sa constitution. Cette dernière redéfinit le mariage comme «l’union entre un homme et une femme», un changement visant l’interdiction du mariage pour toutes et tous.

Ce n’est pas la seule entité russe condamnée le mois dernier par les autorités. Mouz-TV, une chaîne de télévision musicale russe, était condamnée par un tribunal à une amende d’un million de roubles (environ 12 000 euros). Cette dernière avait diffusé une cérémonie dans laquelle des hommes portant des robes semblaient se marier.

Portrait Vladimir Poutine LGBT Queer - Stop Homophobia

Ce sont de nouveaux coups portés aux personnes LGBTQI+ russes par le pouvoir en place. De son côté, Amnesty International dénonçait dans un article publié le 9 novembre le gouvernement et ses décisions. «Plus qu’honteuse, la décision du ministère de la Justice révèle que des avocats et avocates enagé·es, respectueux·ses, et ayant pour principe de défendre les droits des personnes visées par des affaires politiquement motivées, et que les défenseurs des droits LGBTQI+ de première ligne sont indésirables et «étrangers» dans la Russie de Poutine» déclarait Natalia Zviagina, la directrice du bureau d’Amnesty International Moscou.

Les hommages de l’US Navy à l’activiste Harvey Milk

Partons maintenant vers les Amériques, et plus précisément au pays de l’Oncle Sam. Début novembre, l’US Navy, qui est l’équivalent de la Marine Nationale en France, baptisait un navire après le célèbre activiste homosexuel Harvey Milk.

L’activiste, ancien diving officer ayant servi de 1951 à 1955, et notamment durant l’intervention américaine en Corée, était devenu la figure du mouvement gay de Californie avant d’être assassiné le 27 novembre 1978. En son honneur, le nouveau pétrolier ravitailleur de l’US Navy sera nommé le «Harvey Milk».

Photo Harvey Milk activiste droits homosexuels et personnes LGBTQI+ dans uniforme marine américaine

Stuart Milk, le neveu du défunt s’est vu approché par l’armée américaine pour annuler la décharge déshonorante de son oncle à titre posthume. Mais ce dernier décidait de ne pas accepter afin de rappeler que tout le monde n’était pas traité avec honneur. Lors de l’inauguration du navire où il était présent, Stuart Milk déclarait que «ce navire de la marine envoi un message important au monde».

Le Harvey Milk était l’un des six navires inaugurés ce jour là, les six prenant des noms de leaders de mouvements pour les droits civiques : Earl Warren, Robert F. Kennedy, Lucy Stone, Sojourner Truth, et Lewis. Paula Neira, une vétéran de la marine américaine et directrice du programme clinique au Center for Transgender Health de l’Université de Johns Hopkins de Baltimore, avait l’honneur d’inaugurer le Harvey Milk avec la traditionelle bouteille de champagne. Elle est l’une des deux sponsors du navire, accompagnée par la sénatrice californienne de 88 ans Dianne Feinstein.

Si vous souhaitez en savoir plus sur la vie d’Harvey Milk, un film est sorti sur sa vie et figure dans notre article des meilleurs films gays. Nous avons également écrit un article intitulé «Qui était Harvey Milk ?» qui vous intéressera peut-être. Vous le trouverez en suivant ce lien.

L’actrice Kristen Stewart et la scénariste Dylan Meyer fiancées

L’actrice Kristen Stewart était à l’affiche du film «Spencer» sorti le 5 novembre. L’actrice jouant le rôle de la princesse Diana aux côtés de Jack Farthing était également à l’origine d’une autre nouvelle plus personnelle mais ayant déjà fait le buzz sur les réseaux sociaux.

L’actrice américaine aujourd’hui âgée de 31 ans s’est fiancée à sa compagne Dylan Meyer après deux années de romance. Elle annonçait dans l’émission The Howard Stern Show : «On va se marier. On va carrément le faire. Je voulais être demandée en mariage, donc je pense avoir défini clairement ce que je voulais et elle l’a fait. On va se marier, c’est en train d’arriver».

Après avoir été en couple avec de multiples personnes telles que ses co-stars Michael Angarano ou Robert Pattinson, l’actrice déclarait en 2017 être bisexuelle. Dans des entrevues, elle déclarait que son coming out n’avait pas été fait au grand public, notamment pour protéger sa carrière suite à des conseils venant de son entourage. On lui souhaite bien évidemment tout le bonheur du monde avec sa future femme, et possiblement un Oscar avec son récent rôle de princesse.

Xiomara Castro, une opportunité pour un Honduras inclusif ?

Xiomara Castro est la favorite pour gagner les élections présidentielles du Honduras. Avec une large majorité des suffrages et loin devant son concurrent de droite, l’épouse de l’ancien président Manuel Zelaya destitué par un coup militaire est un souffle nouveau pour le pays d’Amérique centrale.

Xiomara Castro est connue pour être une femme forte malgré une voix douce. Elle gagne son électorat grâce à ses intentions de changer le pays en faveur des plus pauvres. Le pays compte en effet un taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté qui atteint les deux tiers de la population, le plus élevé d’Amérique latine. Dans les zones rurales, une personne sur cinq vit dans une extrême pauvreté, ce qui revient à dire qu’ils vivent avec moins de 1.90$ par jour.

Mais malgré ses arguments, le pays reste très conservateur. Sa volonté de dépénaliser l’avortement, ou d’autoriser le mariage pour toutes et tous n’est pas forcément bienvenue par toutes et tous. Elle reste cependant la meilleure option pour l’amélioration des droits des personnes LGBTQI+ dans le pays.

La favorite des élections est également dépeinte par ses opposants comme la marionnette de son mari. Mais cela ne semble pas suffisant, les élections semblant prendre un tournant en sa faveur. Si elle était élue, Xiomara Castro deviendrait la première femme présidente du pays. Et cette dernière pourrait bien aller de paire avec des améliorations pour toutes les minorités et personnes victimes de discriminations.

Les personnes LGBTQI+ ghanéennes en danger face à un nouveau projet de loi

Le Ghana est un petit pays d’Afrique de l’Ouest situé dans le Golfe de Guinée, et bordé par la Côte d’Ivoire à l’Ouest, le Togo à l’Est, et le Burkina Faso au Nord. C’est un pays profondément religieux avec une majorité chrétienne.

Certaines des lois du pays datent de l’ère coloniale et y interdisent toujours les relations homosexuelles. Pourtant, personne n’a jamais été condamné ou arrêté sous ces lois. On remarque cependant que les discriminations envers les personnes LGBTQI+ sont très présentes dans la société ghanéenne.

Et la situation pourrait changer rapidement pour le pire. Depuis le 11 novembre, des auditions qui vont durer 15 semaines et concernant un projet de loi inquiètent. Cette nouvelle proposition de loi restreindrait fortement, si ce n’est quasi-totalement, les droits des personnes LGBTQI+ dans le pays.

Drapeau arc-en-ciel LGBT drapeau Ghana peints palissade bois

Malgré une possible adoption du texte par le Parlement ghanéen, il restera tout de même au pays une chance de la voir abandonnée. Le président du Ghana aura toujours l’option d’apposer son veto à la décision prise suite aux 15 semaines d’auditions. Il est encore un peu tôt pour savoir vers où se dirige le débat. Nous vous tiendrons bien évidemment au courant de la situation quand nous aurons des nouvelles au sujet de ce texte.

Mister Gay World 2021 est sud-africain

Mister Gay World 2021 était élu fin octobre. C’est l’activiste, auteur et présentateur sud-africain Louw Breytenbach qui reçoit cette année le titre décerné l’année dernière au philippin Kodie Macayan.

Venant d’Afrique du Sud et plus précisément originaire de Boksburg, ville en périphérie de la ville de Johannesburg, Louw Breytenbach a cette année 32 ans. Occupant les fonctions de directeur de l’Association nationale des arts d’Afrique du Sud, il a également créé à l’âge de 21 ans la LALT House of Growth, une école d’art dramatique.

Sur la plateforme instagram, le nouveau Mister Gay World 2021 postait un message pour ses followers suite à sa consécration. Ce dernier disait «Allez de l’avant et multipliez : multipliez dans l’amour, dans la gentillesse que vous donnez aux autres, dans les couleurs que vous apportez au monde, … Allez de l’avant et multipliez-vous dans votre intégrité, votre positivité – Dans votre lumière. Vous êtes suffisants ! Allez de l’avant et multipliez chaque action qui vous rapproche de vos rêves».

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Cet article des actualités LGBTQI+ du mois de novembre 2021 se termine ici. Si vous appréciez le contenu gratuit que nous vous proposons, n’hésitez pas à le partager et/ou laisser votre avis dans la section des commentaires !

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